Le Val d’Aoste, malgré une situation plus méridionale, ayant subi, cette semaine, un premier assaut de l’hiver, aussi inattendu que précoce, et peut-être définitif à certaines altitudes, c’est pour d’autres adrets, curieusement plus septentrionaux, que nous avons opté, histoire de persévérer encore un peu, sur nos roues cramponnées. Cette année encore, la kyrielle de chemins du coteau supérieur de Jeizinen a fait notre bonheur. Décidément, ce versant idéalement exposé, est incontournable, quand la saison est encore jeune ou déjà trop avancée, pour aller dérouler du ruban terreux sans se « récrépir » de la tête aux pieds, ni se « cailler », ces deux mêmes extrémités, en selle.
Encore une superbe journée d’automne, ensoleillée et douce. Encore de magnifiques sentiers d’altitude, secs et très gratifiants à rouler. Encore une belle ambiance de groupe, rieuse et conviviale. Et, cerise sur un gâteau sur le point de devenir gargantuesque, encore de superbes sommets, tout juste enneigés, histoire de donner à l’atmosphère ce petit supplément d’âme, dont elle n’avait pourtant nullement besoin et à nos dernières sorties 2016, ce petit goût de bonheur éphémère, arraché à la mauvaise saison à la force du mollet, par la grâce d’une météo dont « clémente » n’est que l’esquisse du prénom.
L'aube d'un nouveau matin en selle et en chemin(s).
C'est toujours utile d'avoir un Levo dans le groupe, même quand l'ascension n'est ni longue, ni difficile.
Plus d'E-Bike, plus d'asphalte, va falloir revenir à nos fondamentaux préférés, du "wanderweg" à la dure.
Un court bout de brousse pour retrouver notre meilleur ami de début et de fin de saison, l'avenant Feselalp-Niwenalp.
Vendu comme un chemin horizontal à flanc, il n'en finit pourtant ni de plonger, ni de remonter à tout va.
C'est une bonne raison pour garder, en permanence, un pouce sur le shifter, histoire d'adapter le rapport engagé aux surprises rencontrées.
Smiling Jenny, les mollets aussi blancs que les mélèzes sont encore verts. Dans les deux cas, la phase de bronzage ne devrait plus tarder.
Odeur d'herbes sèches et panorama d'exception. Aujourd'hui, notre bonheur est dans le pâturage de Niwenalp.
Un pâturage qui commence à sérieusement additionner les pourcents.
Finges en fond, et vélo sur l'épaule(ment).
Puis sur l'épaule (tout court). Enfin, pas pour tout le monde.
Retour à flanc, qu'ils disaient. Z'ont juste oublié de préciser à flanc-montant...
... voire très (re)montant.
Mollets toujours aussi blancs mais coeur de plus en plus vaillant.
Si les myrtilliers ont déjà fait leur mue automnale, les mélèzes, eux, prolongent encore un peu leur été verdoyant.
Staffel, plus balise que chemin, mais toujours en selle, néanmoins.
La frontière entre automne et hiver, n'est désormais plus qu'une question d'altitude, comme le montre à l'évidence ce cliché.
Sécheresse omniprésente, y compris dans les chaussures.
Une belle brochette de 4'000 que certain(e) peine à admirer.
Vieux bois en manque de raison d'être.
Les pieds encore et toujours secs, y compris pour le photographe.
S'extraire de la vaste cuvette naturelle de Staffel reste un exercice plutôt physique ...
... sauf pour qui dispose d'un peu (beaucoup) d'assistance.
L'ascension finale vers Heruhubel : last and least.
Pour le sourire du vainqueur, va juste falloir attendre que j'arrive de nouveau à respirer.
Si le "Loetsch" est déjà encapuchonné de blanc...
... les dernières bugnes de notre adret sont encore parfaitement sèches et roulables.
Changement de monture et changement d'attitude. Parce que je LEVO bien.
De l'ocre, du gris, du blanc. Dégradé de couleurs pour une fin de saison sous le signe du soleil et de la douceur.
Sans assistance, la vie (de bikeuse) est plus intense.
Les derniers coups de pédales avant le grand basculement.
Nez dans le guidon et interrupteur sur ON.
Ciel voilé pour un contrejour sommital rapidement expédié.
La plongée sur Goppenstein ou le grand bal du Loetschental.
Un zeste d'horizontalité au royaume de la verticalité...
... pour un court voyage à flanc de myrtilliers empourprés.
Dans la famille Meiggu, je voudrais le grand frère, Oberi, câleux et légèrement décrépi.
Un "blockpass" c'est quand le biker dépassé ne veut pas l'être. Sinon, c'est simplement de la courtoisie sur chemin.
Un chemin sans l'ombre d'un caillou à gérer, juste celle des rochers dans lequel il a été taillé.
Impossible à quitter, du moins sur un côté.
Autre Meiggu, moins hautain, Underi, accroché à ses falaises pour ne pas finir Goppenstein.
Quand pente et air sont au diapason de la douceur, la vie de biker est meilleure.
Sauf que dans un pays d'à-pics et de gorges, ça ne dure jamais très longtemps.
Quelques virages "jockerless" pour une longue descente étonnamment accessible au plus grand nombre.
Le plan idéal pour trouver une unanimité loin des élections enfiévrées.
La malédiction de la Gampel Highway.
A chaque année son lot de gonflage "on the fly" ou de plaquettes éprises de liberté.
En manque d'air mais pas (encore) de chemin.
Le toboggan final ne fait visiblement pas que le bonheur des bikers. L'eau de pluie semble aussi y avoir trouver un terrain de jeu à sa mesure.