La première « Varner » de la saison a toujours un petit goût particulier. Retourner sur ses hauts pâturages, c’est un peu comme retrouver une vieille amie qu’on avait perdu de vue, le temps d’un hiver. Réemprunter son tracé, c’est d’abord ré-affronter sa succession de chemins de traverse revêches qui vous forcent à serrer les dents, puis à mettre pied à terre et finalement à charger le bike sur des épaules encore peu aguerries. Suivre à nouveau son itinéraire, c’est aussi cheminer, à flanc, vers l’Est et le Haut-Valais, s’élever mètre après mètre en se remémorant sa descente finale mythique et se réjouir, une fois encore, d’en apprécier tous les charmes et d’en affronter tous les pièges.
Retourner sur la « Varner » c’est un peu comme effectuer un pèlerinage de retour aux sources. C’est se souvenir des premières éditions « à l’envers », de l’étouffante ascension par la piste forestière, de l’exténuant portage de Chäller puis de la découverte ébahie du formidable plateau sommital, aussi vaste que panoramique. C’est ensuite revivre les tâtonnements et les approximations successives pour définir les meilleurs chemins et découvrir les tronçons les plus intéressants. C’est enfin se remémorer tous ces amis avec qui on a partagé tous ces petits instants de sueur et de bonheur, et ne jamais oublier que le VTT c’est aussi un sport de convivialité. Retourner sur la « Varner » un dimanche de la Pentecôte, c’est évidemment y aller quelques semaines en avance sur le calendrier habituel, mais c’est surtout prendre cette fête religieuse dans son sens littéral « Pentes & Côtes ».