Retour en terres valaisannes, après notre très belle escapade « queyrassine », et retour en terres connues et reconnues, mais délaissées depuis deux saisons, en raison des travaux de réfection de la ligne du funiculaire Sierre-Montana. Varneralp, l’itinéraire du début d’été par excellence, reste incontournable dans toute saison de VTT qui se respecte. Et ceci est désormais d’autant plus vrai depuis que sa longue descente sur Varen a été entièrement retracée et remodelée.
Alors certes, son départ reste forcément « bitumeux », sa longue approche à flanc, de plus en plus « casse-pattes », son chemin sommital, à travers les vastes alpages de Varen, toujours exigeante et la première partie de sa descente, jusqu’à l’oratoire de Chäller, de plus en plus caillouteuse. Mais ensuite, le travail effectué par les équipes de Loèche-les-Bains est absolument incroyable. Le tracé du chemin a été entièrement remodelé avec un savoir-faire indéniable. Du coup, les 1’100 mètres de D- finaux s’avalent comme dans un énorme « bike-park ». C’est tellement bluffant et différent, que, sur plusieurs secteurs, nous avons eu l’impression de rouler dans une région inconnue, alors que nous la fréquentons depuis plus de 20 ans.
Ce tout nouveau Chällerflüe Bike est tout simplement génial !
Une matinée aussi brumeuse et humide qu'annoncé, mais qui ne semble pas troubler la quiétude de ces Hérens de l'alpage de Merdechon.
Le premier chemin de la journée se charge de nous rappeler qu'ici, plus qu'ailleurs apparemment, la soirée d'hier a été arrosée.
Pas de bisse de Tsittoret à notre menu dominical, pour cause d'interdiction, mais une rapide ascension jusqu'à la vaste cuvette naturelle de la Tièche ...
... que nous cherchons à traverser sans (trop) nous mouiller les pieds.
Si ces bruyantes invitées de l'été sont impatientes de retrouver leur pâture quotidienne ...
.... le chemin qui y mène les a déjà vu passer de nombreuses fois depuis le début de leur estive. Résultat, sa terre particulièrement ameublie, s'est gorgée d'eau pour devenir extrêmement glissante.
La passerelle sur le Lavagir fidèle au rendez-vous. Ce qui n'est pas toujours le cas, au sortir d'hivers plus neigeux que celui de 2023.
Autres fidèles du coin, les pierres glissantes, surtout quand vos crampons sont enveloppés de boue collante.
Heureusement, en allant vers l'Est, la terre meuble a tendance à devenir plus graveleuse et drainante, augmentant ainsi l'adhérence.
L'ascension du pâturage de la Pauja, ne donne jamais rien, ni en matière de déclivité, ni en matière de pièges cachés. Ca tombe bien, nous ne sommes pas décidés à lui faire de cadeaux non plus.
Quand, finalement, Nüschelet est atteint, par expérience, nous savons que le plus dur est fait.
La montée impossible n'en étant plus vraiment une en « assistés », la suite se passe intégralement « sellé ».
A commencer par la toujours exigeante ascension vers l'incontournable Varneralp-Hütte...
.... où le café vous est servi dans les règles de l'art.
On aurait bien profité du jacuzzi, mais c'est que la température ne vole pas très haut en ce premier dimanche de juillet humide et gris.
Du coup, on taille le chemin, direction Plammis.
La terre meuble gorgée d'eau a définitivement laissé la place à la fine caillasse drainante.
Chaque entrée d'enclos nous dévoile de nouveaux occupants. Ces étonnants chevaux perchés semblent clairement plus intrigués que dérangés par notre passage en coup de vent.
Je ne me lasserai jamais du panorama proposé par le superbe promontoire de Plammis.
La vue sur le bassin sierrois y est absolument inouïe, mais quand même pas au point d'y prendre racines.
D'autant que ses dalles sommitales sont plus propices aux plantages qu'aux plantations.
Rouler ou voler n'est ici qu'une question de centimètres.
Tous les goûts sont dans la nature, mais vouloir monter à vélo de Chäller à la Varneralp-Hütte, c'est vraiment aimer faire les choses à rebours du bon sens.
A défaut de trains, les vaches de Chäller regardent passer les « bikers ».
Mis à mal, autant par les allers et venues du bétail que les passages répétés des vélos, les chemins du coin se détériorent autant qu'ils se multiplient.
Chaque saison on découvre de nouvelles lignes inédites ...
.... mais aussi des sillons existants de plus en plus profonds.
La MAC (Machine A Coudre) de Chäller, n'est désormais plus qu'un vaste pierrier désordonné.
On pourrait même croire que tous les cailloux du versant se sont donnés rendez vous dans le sillon du chemin.
Et puis, une fois l'oratoire de Chäller passé, tout change. Le tout nouveau Chällerflüe Bike en provenance de Loèche-les-Bains, nous déroule son onctueux tapis tout juste mis en service.
Remodelé avec savoir faire, ce nouveau chemin aménagé s'enquille presque comme une bleue de « bike park ».
Son tracé judicieusement sinueux et ses virages relevés (mais pas trop) incitent à la confiance, mais sans excès.
A la fameuse intersection de Preggontji, nous choisissons de persévérer sur « l’aménagée ».
Point de Varner Leitern à notre menu, mais un tapis de plus en plus onctueux...
... et sinueux comme un ruban de gymnaste lancé dans le vent.
Jusqu'au village de Varen, tout n'est que « flow », calme et volputé.
Du coup, plutôt que d'écourter notre journée, nous choisissons de remonter jusqu'au Grossi Wasserleitu...
... pour rajouter de la racine et des lignes tendues à notre belle escapade dominicale.
L'idée étant de faire (enfin) découvrir à l'ami JP, une « Salgesch Express » également « reshaped », l’an dernier.
Devenue civilisée, la plongée dans les gorges de la Raspille transforme notre fin d'itinéraire en partie de plaisir.
Joueur et débarrassé de ses principaux pièges, ce tracé intelligemment retravaillé, offre l'opportunité au plus grand nombre, de profiter d'une descente autrefois exigeante.
A chaleur et poussière retrouvées, arrêt « bières » imposé !