Echafaudée par notre ami Farenj, cette inédite sortie « free ride » tombait à pic – c’est vraiment le cas de le dire – pour marquer le passage d’un mois d’août particulièrement riche en D+ et à un mois de septembre promis à un dessein tout aussi ambitieux, pour autant que dame météo persiste encore quelques semaines dans la générosité solaire qui la caractérise depuis la mi-juillet. 2’000 mètres de D- à se mettre sous le crampon, sans avoir à exhaler la moindre goutte de sueur, notre menu de ce dernier dimanche aoûtien était aussi inhabituel qu’appétissant.
Appétissant certes, mais surtout, plein de surprises, et pas forcément toutes bonnes. Après l’escroquerie à l’abonnement journalier en lieu et place d’une simple montée, les remontées mécaniques de Crans-Montana n’ont rien trouvé de mieux que de nous interdire l’accès au Funitel les Violettes-La Plaine Morte, point de départ initialement prévu pour notre descente en direction du Rawyl, puis de Zeuzier, sous prétexte d’en réserver l’usage aux randonneurs retraités et aux blondasses décolorées*.
A défaut de Plaine Morte (quelle appellation judicieuse pour une destination spéciale personnes âgées) et de radar Florida sur les hauteur du Wisshore, nous nous sommes donc rabattus sur une vieille connaissance, le Col de Pochet, et finalement, non sans sueur. Mais, après une âpre séance de poussage/portage suivie de quelques acrobaties aériennes pour désescalader les fameuses échelles de Bella Lui, notre descente s’est rapidement transformée en une formidable régalade de D- apprêtée à diverses sauces, toutes plus goûteuses les unes que les autres. Aux rugueux éboulis des flancs Ouest du Tübang ont rapidement succédé les onctueuses rondeurs de l’Er de Lens, les vastes pâturages « marteau-piqueurs » de Mondralèche, les eaux turquoises du petit barrage de Zeuzier**, puis les vertigineux apics du bisse d’Ayent et enfin les abyssales profondeurs des gorges de la Lienne, sans que nous ayons eu à pédaler exagérément pour regagner en douceur les 25° estivaux régnant sur les rives du Rhône, à Uvrier.
* Si vous n’êtes ni vieux, ni blondes, évitez de choisir le Haut-Plateau pour aller crapahuter. Le Valais regorge de stations sympathiques, conviviales et animées par des gens honnêtes et chaleureux qui se feront un plaisir de vous accueillir, vous et vos bikes.
** Si vous êtes VTTistes et que vous avez faim ou soif, évitez par la même occasion l’auberge de Zeuzier et ses nouveaux tenanciers, pour qui le nombre de roues et le bilan carbone compte plus que l’éventuel mérite dont aurez fait preuve pour en atteindre la terrasse ensoleillée.
Et si vous êtes responsables du tourisme de la région et que, par hasard, vous venez à lire ces lignes, n’hésitez pas à me contacter, j’ai sous le coude, 2-3 slogans fumants que d’autres futurs clients déçus se réjouiront assurément de découvrir.