Considérée, probablement à juste titre depuis que le célèbre « Brazilian » est interdit d’accès par le Vallon de Réchy, comme la plus belle descente du Valais, la « Wild » reste un itinéraire, localement de haute montagne, au créneau d’accès fort étroit. Limité dans le temps par l’ouverture du « Funitel » menant à la Plaine Morte, du 2 juillet au 4 septembre, pour l’été 2016, il est aussi tributaire des quantités de neige résiduelle. Cette année, en particulier, les premiers « juillettistes » hardiment partis à son assaut, ont été confrontés à des conditions souvent plus proche du ski que du bike, d’abord sur son portage d’accès, puis sur toute la partie sommitale de sa descente. Ceci dit, quand il est en « conditions », cet itinéraire possède des chiffres qui parlent pour lui : 32 kilomètres de singles et 2’900 mètres de D- pour 500 mètres de D+, il est quasiment indétrônable. Sachant que l’altitude moyenne de la plaine du Rhône est proche des 500 mètres, il faudrait dénicher une descente « bikable » démarrant autour des 3’500 mètres pour espérer battre son D-.
Au-delà des chiffres, un itinéraire c’est aussi des paysages et des chemins. Là encore, la « Wild » place la barre très haut. De la calotte immaculée du petit glacier captif de la Plaine-Morte, en passant par les haut-plateaux lunaires du Wisshore, aux teintes ocres et cuivres, le somptueux vallon suspendu du col du Rawyl, les vertigineuses falaises d’Armillon, les eaux turquoises du petit barrage de Zeuzier, les apics des gorges de la Lienne, et, pour finir, le splendide vignoble en terrasse de la combe de Voos, côté paysages, y a rien à dire, ça cause ! Même pour des natifs du Vieux-Pays, habitués à la majesté de ses montagnes et de ses panoramas. Et comme côté chemins, il y a à la fois du niveau et de la variété, entre la caillasse des moraines sommitales, la terre meuble des hauts pâturages, la roche fixe de son secteur en falaises, l’étroitesse et les racines coquines de ses bisses successifs, et l’habituel toboggan de la scierie de Luc, la « Wild » mérite incontestablement son tître de « reine » des descentes valaisannes.
Ce que sa fréquentation assidue par nombre de bikers venant des quatre coins de la Suisse semble confirmer, saison après saison.
Faire du bike sur le pont du Titanic, just'avant l'iceberg ...
... ou sur l'arête nord-ouest de la Pointe de la Plaine Morte ?
Le choix est finalement vite fait, malgré ce cratère glaciaire qui ne semble attendre que nous à avaler.
Hiver généreux oblige, les premiers passages techniques sont, cette année, combinés avec les derniers névés.
Mieux vaut un pied que plus de dents.
Rouler sur l'or... pardon, sur l'ocre.
La brève traversée vers le Wisshorelücke, d'abord sèche et roulante...
... puis toujours sèche, mais portante ...
... et enfin humide et "sherpatique".
Avec la fonte du petit glacier de son flanc ouest, le passage du Wisshorelücke se fait maintenant sur le vélo.
2'500 mètres de dénivelé négatif, ça vous incite à mettre vos protec'.
2'500 mètres qui débutent dans la concentration...
... et dans l'observation, pour dénicher un passage entre les nombreux névés résiduels.
Encore du bike ou déjà de l'alpinisme ? Dans les deux cas, il suffit de suivre le guide.
Un grand versant jaune avec une trace noire et sinueuse. Aujourd'hui, le bonheur est dans le pierrier.
Si ses lacets sont délicieux ...
... ses traverses sont parfois vertigineuses.
Trop facile, la bonne trajectoire est même indiquée en rouge sur blanc. (tout fout le camp)
Les trois petits Rawilseeleni sont toujours là. Par contre, pour le grand méchant loup, je n'ai plus vraiment de nouvelles.
Encore de la moraine, mais plus d'or, ni d'ocre. Seulement de l'argent avec des pierres en phase de rapetissement.
Pas (encore) l'ombre d'un nuage. Juste celle du photographe mal placé.
Carving sur l'angle dans la profonde caillasse instable des éboulis de pied du Rohrbachstein.
L'appel du (Vieux) Pays ?
L'herbe n'est pas toujours plus verte chez son voisin (bernois). La preuve par l'image.
Après le versant, voilà le flanc, en attendant, le plan (des Roses).
Pourquoi aller chercher au Népal ce qu'on a juste sous le coude (du Rhône).
Du Wild (horn) devant, du Wild (strubel) derrière, et au milieu, un divin chemin.
Divin, mais localement caillouteux. A déguster prudemment pour ne pas se niquer les dents.
Une silhouette sombre et familière, celle du Tachaigne, aussi appelé Mittaghore. La pause de midi, c'est ici.
La traversée du Plan des Roses s'annonce plus humide et boueuse qu'à l'accoutumé.
Pourtant quand Mr guide passe (en force), les jalons trépassent.
Croisement de montures pas difficile, grâce à une vastitude de bon aloi.
Après le 58ème ru, tout le groupe a à peu près compris comment en gérer ses traversées. Sur l'ouvrage, remettez le métier....
Des Santa et des diamètres de roues.
Flagrant délit de "gorettage" de tracé pour changer de métal olympique.
Les "collets" s'enchaînent, le Valais se rapproche.
L'habituel turquoise du Plan des Roses semble, cette année, préférer l'émeraude pour sa livrée de fin d'été.
Alunissage en vue !
Juste quelques dernière turbulences à gérer.
Qu'elle était verte ma Valais.
A l'approche d'Armillon, les premiers moutons échappés de la perturbation annoncée finissent par nous rattraper.
Quand le plan se fait falaise ...
... mieux vaut rapidement rattraper ses leviers ...
... et sa toute sa concentration retrouver.
Armillon, Zeuzier. De l'herbe, de l'eau ... et des escaliers.
Passer de l'horizontalité à la verticalité ...
.... nécessite un soupçon d'observation et de doigté.
Et quand la falaise est impossible à contourner ...
... il suffit de la traverser.
Attention, ne te retourne pas, y a un moto-choportio qui te suit.
La plongée sur Lourantze, ou quand l'instabilité (de la caillasse) rejoint la tranquillité (des eaux du Zeuzier).
Rouler (toujours) couvert.
Salut les filles. Excusez-moi de vous "désiester". Je ne fais que passer.
L'incontournable arrêt "Celsius" du gite de Lourantze.
Avec sa nouvelle "patronne", accoudée, pardon, "acalifourchonnée" sur le bar.
Produssex, une appellation sans équivoque, pour un chemin, chaque saison, plus coquin.
Si le bisse d'Ayent m'était conté, c'est avec la verticalité qu'il faudrait compter.
Des racines et des roues, l'autre émission d'évasion qui reste proche de chez vous.
Font pas les foins, les paysans d'Ayent ?
Cette année, le Clavaux s'aborde roue avant dans une main et vélo dans l'autre. Cintre large oblige.
Quelque soit la technique utilisée pour le traverser, tout le monde est visiblement content d'en ressortir.
Le vignoble en terrasse de la combe de Voos, dessert après le dessert.
Changement de rive (du Rhône) pour un retour en berge et en pente douce.