Ca commence comme une rando dominicale habituelle : une interminable ascension sur piste pour aller dénicher un single-track. Voilà pour le début, après plus rien n’est « As Usual ». Le décor, terres ocres, rouges ou noires, la végétation, genévriers thuryfères, pins d’Alep, arbousiers, l’horizon, sans Alpes Valaisannes, ni Bernoises. La déclivité de la piste, non plus n’est pas comme d’hab’. Tracé par la légion étrangère, elle fait le bonheur du 32 dents, mais surtout, celui des yeux, qui peuvent d’autant papillonner que les puls restent largement dans le vert. Et le single, me direz-vous ? Eh, bien, le single, ou plutôt la succession de singles, elle non plus n’est vraiment pas comme d’hab’.
Il y a d’abord une sorte de single de mise en bouche, entre les villages de Ait Amer et de Takoucht. Dégoulinant de sauces serait peut-être plus approprié que mise en bouche. Sauce aux cailloux, sauce aux rigoles traitresses, sauce aux paysages lunaires, en un mot, sauce berbère. Ensuite, il y a THE « Magic Carpet ». Du single comme Moab (Utah) croit en avoir. Pantagruélique ! Si vous ne voulez pas mourir VTTidiot, c’est le single à avoir fait au moins une fois dans sa vie.
Une vallée aussi interminable que la piste qui la suit, chronique d'un début de journée en pente douce.
Tracée par la légion étrangère française, sa déclivité reste toujours modérée, pour la plus grande joie de nos mollets.
Le premier hors-piste du jour reste un moment privilégié pour les bikers et ... accessoirement pour le photographe.
Chaque oued à traverser force la piste à faire un large crochet aller-retour dans le flanc de la montagne.
Je vous épargnerai la photo suivante, beaucoup moins glorieuse...
Un premier épaulement nous permet de profiter d'un premier panorama superbe...
... et accessoirement de rompre la monotonie de notre longue asension.
Distribution de casquettes pour les uns, petit casse-dalle matinal pour les autres.
Changement de versant pour une ascension qui n'en finit pas.
Petite séance de vélo-taxi à l'approche du village de Ait Amer.
Vous pensez vraiment qu'il y aura assez de tajine pour tout le monde ?
Mohamed, le maître des lieux participe lui-même à l'incontournable séance de lavage des mains.
Pour ceux ou celles qui n'aimeraient pas le tajin, c'est mal barré.
Paresseuse séance de digestion sous le brûlant soleil d'octobre.
Le cérémonial du thé à la menthe : aussi long et complexe que le résultat est délicieux.
Nous rattaquons par un petit raidard bien casse-pattes pour atteindre le single de l'aprèm'
Si les montures et l'intérêt diffèrent, le chemin rassemble pourtant, berbères et bikers.
Déjà magique, même si nous sommes encore loin du début du mythique Carpet.
Le croisement de mule et la méthode qui va bien : ralentir, éventuellement mettre pied à terre, rester calme et toujours laisser le côté amont pour l'imprévisible bestiau.
Un début de descente exigeant et très caillouteux...
... que certains avalent bille en tête pour rejoindre rapidement la version longue du Magic.
Le retour sur le schiste durci redonne de l'assurance à toute la troupe.
Encore quelques passages chauds et rocheux à désescalader ...
... et quelques seguias à traverser...
... avant une arrivée sur la rallonge du "Magic" de toute beauté.
C'est lisse ...
... c'est dur ...
... c'est vaste ...
... c'est plein de fausses pistes...
... c'est bourré de bugnes...
... c'est jamais gagné d'avance...
... c'est ludique ...
... c'est virevoltant ...
... c'est interminable ...
... mais qu'est-ce que c'est beau jusqu'au village de Takoucht.
Le "Magic Carpet" proprement dit. Pendant que les premiers l'avalent full gaz...
... les dernier(e)s doivent composer avec les attroupements d'enfants enthousiastes et indisciplinés.
Un bike-park version nature.
Deux ou trois remontées très exigeantes nous ressortent du labyrinthe d'oueds dans lequel nous venons de plonger avec enthousiasme.
Début de la longue mais superbe liaison de fin de journée sous un ciel d'orage.
L'interminable sentier qui serpente entre les haies d'agaves et les rangées de figuiers de Barbarie est juste incroyable.
Toutes les maisons blanches du monde n'ont pas la même vocation. La nôtre marque la fin d'une (très) longue journée de bike, dont nos sourires fatigués attestent de la réussite.