AlpAvistA et le Restipass, c’est une longue histoire. Une histoire faite de hauts et de bas, de bonheurs et de renoncements, de sourires et de pleurs. Une histoire qui a commencé, comme souvent, sur une carte nationale suisse. Un doigt qui suit un traitillés tortueux, contourne des sommets, franchit des combes, enjambe un torrent ou deux, serpente à travers une succession d’alpages, escalade des cols et, finalement, relie des vallées. Le passage initial du virtuel au réel reste encore gravé dans ma mémoire. Une telle somme de joyaux alpins et de bonheur VTTesque réunis dans une seule et même journée de selle peut aujourd’hui encore, être considérée comme exceptionnelle. Mais cette longue histoire compte aussi quelques anicroches ayant perturbé ou écourté certains millésimes : un dérailleur cassé dans l’ascension initiale ou un brouillard collant et tenace, refusant de céder sous les assauts d’un peu vaillant soleil d’automne.
Loin des « crosseux », de leurs sentiers rabotés et de leur inévitable chrono, loin des « freerideux », de leur mécanisation ascensionnelle et de leurs chemins battus et rebattus, le Restipass, avec son exigeant et superbe circuit alpin autour du Niven, du Faldumrothorn et du Loicherspitza, reste un phénoménal itinéraire « All Mountain ». Du single à profusion et à l’état naturel, du dénivelé conséquent et alterné, du pédalage, du portage, de l’effort, de la sueur, de l’agilité, de l’application, de la concentration, mais surtout, une paire d’yeux qui pétille en permanence face à l’incroyable succession de paysages tous plus ahurissants les uns que les autres.