Saison de ski lancée avec une deuxième rando enfin loin des pistes. Loin des pistes mais en prenant quelques précautions pour ne pas avoir à défier la redoutable couche de « gobelets » responsable des avalanches qui ont emporté 12 personnes depuis le début de la saison. Les versants orientés au Sud étant considérés comme préservé de ce sournois phénomène nival et les Alpes Bernoises annoncées moins touchées par les entrées du mauvais temps remontant de la Méditerranée, nous avons porté notre choix sur un grand classique de la rive droite, l’itinéraire menant d’Aminona au Col de la Roue.
Si les conditions de neige espérées ont bien été au rendez-vous, autant du point de vue sécurité que du point de vue épaisseur de la couche, celles de la météo ont finalement été beaucoup plus capricieuses que nous nous y attendions. Les éclaircies annoncées nous ont bel et bien rattrapées en milieu d’ascension, mais les nombreuses nappes d’un brouillard tenace et collant qui ont décidé de jouer les prolongations, nous ont privé de la visibilité nécessaire pour gérer agréablement notre descente sur un manteau neigeux, certes mieux garni que prévu mais extrêmement changeant et hétérogène.
Le parking d'Aminona, aussi peu garni en neige qu'en véhicules de skieurs.Heureusement, en ce qui concerne les seconds, le « creux » de janvier touche à sa fin.
Un ciel plombé mais une envie de skier trop forte pour rester enfermé.
Et surtout l'espoir que le beau temps annoncé va rapidement nous rattraper.
La remontée de la vaste clairière de l'Aprili entre gris clair et gris foncé.
Un gris foncé qui semble l'emporter au moment où nous attaquons la longue traversée via le bisse de Tsittoret.
Pentes douces et sourire du matin.
Comme l'itinéraire qui habituellement change de rive est vierge de trace, nous décidons de persévérer sur le Tsittoret.
Où ni le grésil, ni les rochers déversants n'arrivent à mettre à mal notre belle motivation.
Pas plus que l'habituel dévers revêche et verglacé qui permet d'accéder au vallon de la Tièche.
Peu de neige, mais heureusement une belle couche de glace au moment d'enfin changer de rive.
Si les contreforts de la Montagne du Sex sont encore baignés de gris...
... l'éclaircie tant attendue prend rapidement possession de notre ciel.
Quelques nappes de brouillard récalcitrant n'altèrent que peu la belle luminosité retrouvée.
La remontée du versant occidental de la Remointse du Plan agréablement tracée et de plus en plus éblouissante.
Même si la brume n'a pas dit son dernier mot, il est temps d'apprêter lunettes et casquettes et de tomber la polaire.
Un coin de ciel bleu pour agrémenter notre longue traversée.
De l'horizontalité retrouvée mais quelques bas-reliefs consécutifs aux récentes tempêtes de foehn à contourner.
Désert blanc et monotrace.
L'attaque de la pente finale, entre méandres d'un torrent et ciel se refermant.
L'épaulement menant à l'arête de Nusey est encore plus déplumé et verglacé que de coutume.
Eclaircie contrarié et visibilité envolée...
... pour un début de descente sur des "oeufs".
Entre manque de repères et changements de neige incessants, il n'est pas facile de trouver son rythme...
... ni de skier avec confiance.
Rejoindre le Tsitorret nécessite quelques remontées éreintantes...
... alors qu'y transiter en sens inverse fait la part belle aux doubles poussées et au skating.
Un soleil retrouvé mais un arrêt sandwich contrarié par un horaire trop serré.
Les pentes de l'Aprili sont déjà carrément en condition de printemps.