Ce ne sont que quelques voyelles et consonnes gutturales jetées au vent comme un cri primal. Ce n’est pas véritablement une montagne, ni même une pointe, juste un mamelon posé au bord d’un apic. Ce n’est déjà plus le Valais romand. Ce n’est pas encore vraiment le Haut-Valais. C’est quelque part sur les rives de la Raspille, ou plus précisément de la Pauja, ce torrent germanophone qui en unissant ses eaux à celles de la Tièche, lui donne réellement naissance. Son altitude, 2’495 mètres, est à peine intéressante d’être évoquée. Ses grands frères et voisins immédiats, le Nuseyorn, le Trubelstock, le Tschajetuhorn, sont presque aussi méconnus que lui. Finalement, le Gitzitotz, ce n’est presque rien… mis à part une des plus belles randos qu’il m’a été donnée d’entreprendre depuis trois hivers.
Suite à un rapide survol des récentes sorties locales répertoriées sur CampToCamp , l’idée d’aller crapahuter, skis aux pieds, du côté de la « bikissime » région de Varneralp, s’est petit à petit insinuée dans notre esprit durant la semaine. Retrouver ces profondes forêts de pins, ces hautes clairières parsemées de mélèzes tordus par leur lutte incessante contre les éléments ou ces vastes plateaux d’altitude bordés de falaises emmaillotés dans leurs somptueuses parures hivernales et sous un ciel enfin résolument bleu a été un plaisir incommensurable, que même la température glaciale et le dénivelé plus conséquent qu’envisagé n’ont par réussi à ternir.
Chronique d’une froide mais époustouflante journée de février quelque part, entre ciel, soleil et neige…
PS. Je viens de découvrir que le Gitzitotz, situé sur la frontière des langues, avait logiquement aussi une appellation francophone : le Tone de Varone.