Avec une situation avalancheuse qui se détend graduellement, les options dans le choix de nos itinéraire de sortie à ski augmentent rapidement. Malgré tout, histoire de persévérer encore quelques années sur nos skis, nous avons décidé de privilégier les Alpes Bernoises, déjà « redescendues » en degré 2, et les versants sud, moins concernés par le danger que leurs trois homologues cardinaux. Après quelques discussions, la roue de la fortune, aidée par les votes « whatsappistes », a porté son choix sur ce col sans nom, longue et fine encolure neigeuse prolongeant la rocheuse arête de Nusey jusqu’à son grand frère, le Nuseyhorn, souvent appelé Col de la Roue, dans le milieu du ski de rando.
Bonne pioche ! Malgré son exposition adret et le réchauffement sensible des températures, les couloirs menant de la Remointse du Plan au vallon de la Tièche recelaient encore beaucoup de belles portions de neige fine et lègère, à dévorer sans arrière-pensées.
Notre saison de vendredis sur les skis est désormais bien partie.
La remontée de l'Aprili, via l'autoroute du Mt Bonvin, une ensoleillée formalité de début de journée.
Si le Nusey et son col sans nom nous toisent encore du haut de leurs 2'676 mètres, toutes les barrières sont désormais levées pour y accéder.
L'entrée dans le vallon de la Tièche, face à la barrière des Faverges dont les flancs sont déjà bien ravagés.
Comme souvent dans les "Bernoises", les ascensions mêlent les déclivités plus ou moins prononcées et les vastes plateaux en pente douce.
La sortie du bisse de Tsittoret, toujours revêche, mais néanmoins gérable avec l'abondante neige fraîche de cette fin janvier privilégiée.
Une fois la Tièche traversée, le Haut-Valais n'est pas encore d'actualité, tant que la Pauja, l'autre affluent de la célèbre Raspille, n'est pas enjambé.
Les douces rondeurs de la Montagne du Sex, la bien nommée.
Une belle trace de montée et quelques rares et éparses promesses d'une descente déjà rêvée.
Une fois que la Remointse du Plan est en ligne de mire, le gros du dénivelé est avalé.
A croix de bois vaillante, aucun géant n'est trop imposant.
Petits ou grands, les (Monts) Bonvin n'ont (aujourd'hui) pas l'heur de nous détourner de notre objectif.
La transition en pente douce jusqu'au pied du Nusey nous permet de compter sur les doigts d'une main le nombre de skieurs inspirés qui s'y sont essayés.
Pas de final avec conversions à notre programme, juste une longue traversée jusqu'à l'épaulement qui nous permettra de basculer du côté obscur de la force.
Une option fort appréciée par les randonneurs fatigués.
Un petit selfie de "rescapés"...
... avant une plongée longtemps rêvée.
Quelques crêtes pelées à contourner ...
... et quelques premiers pans en pente douce à déguster.
Si la fin de l'épaulement est panoramique, elle a surtout le bon goût d'annoncer un brusque changement de déclivité.
Un premier piqué très ensoleillé et déjà quelques signes de jambes fatiguées.
Des versants adrets en phase de transformation nous incitent à opter pour aller voir du côté des couloirs de la Montagne du Plan ..
... et leur exposition plus conservatrice en matière de poudreuse.
Bien vu ! Reste plus qu'à déguster.
Et, en la matière, les "mid-fat" sont des compagnons appréciables et appréciés.
Torrents étroits et pentus, mais exposition protégée.
Quand la poudreuse se fait discrète, il faut savoir la mériter...
... et la savourer atome après atome.
Si tous les chemins mènent à Rome, ici, tous les torrent finissent à la Tièche.
Avec la perte simultanée d'altitude et d'orientation favorable, l'exercice devient plus physique mais pas pour autant désagréable.
Rondeurs pommelées de la Montagne du Sex, version 2, le schuss de retraversée.
Une dernier torrent, en pente plus douce, à carver...
... pour retrouver notre "Bas" francophone et provisoirement moins ensoleillé.
Un après-midi sur l'Aprili, difficile d'y dénicher de la neige légère à skier. Difficile, mais pas impossible pour des skieurs inspirés.