Pour notre seconde escapade valdotaine de l’automne 2007, nous avions jeté notre dévolu sur un parcours en boucle autour de la Tête de Crevacol comportant l’ascension du col de St-Rhémy. Riche idée ! L’endroit est absolument superbe, bien adapté au VTT et parfaitement méconnu, car loin des grands itinéraires du tourisme estival. La météo splendide qui nous a accompagné tout au long de ce singulier dimanche d’octobre a achevé de nous convaincre d’aller plus souvent, durant la saison prochaine, dégourdir nos crampons du côté de chez nos cousins valdotains.
Si l’ascension du large versant Sud de la Tête de Crevacol reste un exercice avant tout physique, ses paysages, certes un peu dénaturé par les installations de remontée mécanique, recèlent néanmoins quelques charmes : de vastes forêts de mélèzes, des faces arides et rocailleuses, écrasées de soleil, et bonheur suprême pour la région, un piste parfaitement escaladable « on the bike ». Pourtant, la véritable substance de ce circuit dans le haut Val d’Aoste, débute après le passage de l’arête Sud-Ouest de la Tête de Crevacol. Le basculement dans la combe des Thoules est un moment absolument magique. Ses haut pâturages à l’herbe jaunie, bordés de crêtes rocheuses aux contours éraillés et dominés par l’imposante silhouette du Grand Goliath sont autant un régal pour l’œil qu’un véritable défi pour les mollets.
Avec le passage du Col de St-Rhémy, c’est un complet changement de dimension qui s’opère. Sorte de nid d’aigle perché au-dessus de la sortie Sud du tunnel routier du Grand-St-Bernard, posé face au Mt-Vélan, le panorama y est à couper le souffle. La descente de son abrupt versant Est, avec les tortueux lacets de la route du col en contrebas est étonnamment gratifiante et surtout, magnifiquement parachevée par un tronçon final, à partir de l’ancienne douane italienne, sur le versant Ouest de la vallée de St-Rhémy, via l’itinéraire du Tour du Grand Combin.
Une mise en jambes single-trackeuse mais refroidie par un status qu'on jurerait directement importé du plateau suisse.
Si le ciel est encore provisoirement gris, la nature, à l'image de la journée qui nous attend, est déjà particulièrement flamboyante.
Laval, Marcellinaz, Couchepache, Ronc, Vulpellière : à mesure que les hameaux, aux noms étonnament francophones, égrènent leur chapelet de bâtisses en pierres, le valeureux soleil d'octobre finit de dissoudre les résidus brumeux.
A l'approche de l'Arp du Jeux, la journée est désormais resplendissante.
L'ascension du large versant Sud de la Tête de Crevacol, face au Col de Serena.
Indian Summer.
La somptueuse combe de Toussac n'est pourtant qu'un avant-goût de ce qui nous attend derrière sa douce crête Ouest.
L'entrée dans la combe des Thoules : contrejour pour une brève descente.
Dès que la piste s'interrompt, un superbe single-track prend le relais pour nous emmener vers le lointain Col St-Rhémy. Bikissime !
Petit intermède de portage dans une ascension étonnamment roulable.
La longue succession de plateaux herbeux et de crêtes pommelées offrent régulièrement l'opportunité au biker de reprendre son souffle et au photographe de satisfaire son oeil.
Les jambes et la tête : les premières pour continuer de gagner de l'altitude et la seconde pour savourer l'incroyable beauté de l'endroit.
Déluge d'or et d'ocres : les premiers frimas automnaux ont déjà fait leur oeuvre sur les fragiles herbages d'altitude.
L'image est trompeuse, la grande largeur du pâturage autorise une trajectoire en S qui permet d'atténuer sa pente naturelle.
A l'approche du col de St-Rhémy quelques éboulis tentent de briser notre élan, mais la vue réconfortante de l'imposant du Mont-Vélan nous redonne du coeur à l'ouvrage.
La traversée finale se fait sur un sentier plus marqué et mieux entretenu, celui reliant le Col des Ceingles au Col de St-Rhémy
Le col de St-Rhemy n'est pas un simple col, mais un enchevêtrement désordonné d'arêtes et de petits vallons herbeux, posés à 2'563 mètres d'altitude, face au col routier du Grand-St-Bernard.
L'arrivée au point culminant de la journée réjouit toujours le biker fatigué.
Si le ciel est un carrefour encombré de lignes aériennes, le sol est ici parfaitement désert et superbement ludique à rouler.
Les successions d'arêtes du Col de St-Rhémy sont autant de petits bonheurs vttesques que d'opportunités photographiques.
Le choix des itinéraires diffèrent localement au gré des envies de chaque biker.
L'imposante et sombre masse des Crêtes des Ceingles ne parvient à refroidir ni notre enthousiasme débordant, ni l'air ambiant, incroyablement doux pour la saison.
Quand il s'agit d'attaquer la partie descendante, JP est rarement à la traîne.
Le chemin qui plonge à travers pâturages en direction de Praz de Farcoz tient toutes les promesses entrevues sur la carte topographique.
Jeu d'ombres et de lumières à proximité de la frontière italo-suisse.
Face à nous le chemin d'accès au Col du Fourchon nous dévoile quelques uns de ses attraits pour une possible future rando...
Les pâturages de Praz de Farcoz : un chemin furtif, mais un environnement grandiose.
Les ombres s'allongent au ryhtme des heures qui s'écoulent depuis notre départ matinal.
La première partie de la descente n'est pas encore terminée, mais le col de St-Rhémy, au pied de l'Aiguille des Sasses, paraît déjà bien loin.
L'option naturelle voudrait qu'on se laisse glisser vers le fond de la vallée de St-Rhémy pour rejoindre la route du col près de la sortie Sud du tunnel du Grd-St-Bernard, mais notre oeil averti, malgré l'ultime effort associé, nous fait déjà miroiter les charmes prometteurs des sentiers du versant opposé.
Que valent quelques kilomètres de bitume puant, face aux promesses du superbe itinéraire pédestre démarrant au pied de l'ancienne douane italienne ? Quelques gouttes de sueur supplémentaire dans une journée qui n'en manquait déjà pas.
Clin d'oeil amical à notre pote Christian, cloué au lit par une crève tenace : voilà un panneau que tu n'as sûrement pas encore dans ta collection.
Départ pour un itinéraire béni, ou récit d'une deuxième partie de descente à l'image de la journée : époustoufflante.
Le Col de St-Rhémy, sur le versant opposé, n'est déjà plus qu'un souvenir. L'actualité consiste maintenant à déjouer les quelques pièges rocailleux d'un tracé généralement conciliant.
Combien de fois ai-je emprunté ce tunnel routier sans en soupçonner la proximité de single-tracks si gratifiants ?
Chemin de terre, d'herbe, de soleil et d'air pur, contre galerie de béton, d'ombre et de gaz carbonique. Le combat est vraiment trop inégal et notre vision loin d'être objective.
Après les ocres de l'automne, voilà en sus les ors de fin de journée.
Baigné dans sa lumière rasante, le tronçon est juste divin.
Mélèzes et herbages rivalisent de jaunes pour éclairer notre fin de descente.
LE single-track alpin par excellence.
L'ombre et la lumière, ou l'histoire d'une rando parfaitement synchronisée avec le parcours de notre astre solaire.
St-Rhémy-en-Bosse Downtown : une fin de rando à la saveur âpre du granit et de l'ardoise.