Via Francigena

Dix jours d’une interminable mais désormais récurrente mousson de printemps, et puis, un premier vendredi sec, clair et tiède. L’occasion était belle d’aller enfin reconnaître ce « bout » de Francigena permettant de « zapper » le « coupe-gorge » de la sur-fréquentée route du Grand-Saint-Bernard, entre Bovernier et Sembrancher, à travers l’étroit défilé des Trappistes. Evidemment, il était hors de question d’aborder ce nouveau tronçon frais et dispo. Il fallait rajouter du D+ et du single avant d’y poser nos crampons, histoire de nous mettre dans des conditions proches de la réalité, comme, par exemple, un retour dans nos pénates après une belle et longue journée de bike. Une ascension du Col du Tronc, une traversée vers le village de Chemin et une folle plongée sur Bovernier ont parfaitement répondu à ce cahier des charges. Ne restait alors plus qu’à goûter à cette alléchante Francigena.

Bon, autant vous le dire tout de suite, à moins que vous soyez un très grand pécheur (avec un « é » pas un « ê » ) et que vous envisagiez d’y aller faire un court mais intense pèlerinage de repentir, ou que vous ayez un ami « biker » un peu collant et chiant dont vous souhaitez vous séparer dans les plus brefs délais, continuez à « bouffer » du bitume, à inhaler du CO2 et à mettre votre vie en danger entre les glissières acérées et le frénétique trafic automobile de l’axe routier international, la rive gauche de la Dranse n’est vraiment pas faite pour vous et Francigena, comme toutes les divas, définitivement trop belle et inaccessible pour votre « sale » gueule de biker crotté et fatigué.

Au moins, désormais, vous ne pourrez plus dire que vous ne saviez pas…