Dix jours d’une interminable mais désormais récurrente mousson de printemps, et puis, un premier vendredi sec, clair et tiède. L’occasion était belle d’aller enfin reconnaître ce « bout » de Francigena permettant de « zapper » le « coupe-gorge » de la sur-fréquentée route du Grand-Saint-Bernard, entre Bovernier et Sembrancher, à travers l’étroit défilé des Trappistes. Evidemment, il était hors de question d’aborder ce nouveau tronçon frais et dispo. Il fallait rajouter du D+ et du single avant d’y poser nos crampons, histoire de nous mettre dans des conditions proches de la réalité, comme, par exemple, un retour dans nos pénates après une belle et longue journée de bike. Une ascension du Col du Tronc, une traversée vers le village de Chemin et une folle plongée sur Bovernier ont parfaitement répondu à ce cahier des charges. Ne restait alors plus qu’à goûter à cette alléchante Francigena.
Bon, autant vous le dire tout de suite, à moins que vous soyez un très grand pécheur (avec un « é » pas un « ê » ) et que vous envisagiez d’y aller faire un court mais intense pèlerinage de repentir, ou que vous ayez un ami « biker » un peu collant et chiant dont vous souhaitez vous séparer dans les plus brefs délais, continuez à « bouffer » du bitume, à inhaler du CO2 et à mettre votre vie en danger entre les glissières acérées et le frénétique trafic automobile de l’axe routier international, la rive gauche de la Dranse n’est vraiment pas faite pour vous et Francigena, comme toutes les divas, définitivement trop belle et inaccessible pour votre « sale » gueule de biker crotté et fatigué.
Au moins, désormais, vous ne pourrez plus dire que vous ne saviez pas…
Une saison qui hésite encore été et hiver et un petit matin qui hésite déjà entre gris clair et gris foncé.
Quand les mélèzes prennent peu à peu le pas sur les sapins, c'est que le Tronc se rapproche.
Engoncé dans son écrin printanier, l'endroit irradie de beauté.
De la Dranse au Rhône, d'Entremont au Valais. Oui, c'est aussi à ça que sert un col.
Et un tapis de gentianes comme invitation à la pause.
Pas trop dur de deviner quel casque est venu avec quel vélo ?
Du Tronc aux Planches il n'y a qu'une "dérupe" qui se déguste tout en glisse.
Les cols s'enchaînent, le vert persiste...
... et le turquoise file.
Il y a de nombreuses façons d'atteindre le col des Planches, par l'une de ses route, par la piste, par un chemin ... ou sans chemin.
Le plus beau pays du monde coulé dans l'acier de ses mines.
En chemin pour Chemin (-Dessus).
Beaucoup de fils et beaucoup de fleurs pour une transition faite d'herbes et de douceur.
T'as beau te cacher 600 mètres plus bas, dans ton étroit défilé, Francigena, on te voit déjà.
L'inévitable appel de la gravité terrestre est aussi, souvent, le meilleur moment de la rando.
Y a mieux entretenu comme chemin, non ? Oui, mais ici c'est la commune de Bovernier !
Et ça se confirme : quand ça descend, ça ne fait pas que semblant.
Et en plus, il vaut mieux savoir bien viser.
Y a pas un centre de tri forestier, pas loin d'ici ?
Si, mais à vue de nez, ils doivent pas travailler le vendredi ? Non, et les autres jours non plus...
Purée, avant de les transférer ici, faut trouver des plants de vignes qui ne soient pas sujet au vertige... et qui peuvent accessoirement prospérer sans soleil.
Le plus périlleux dans ce type de ravitaillement "on the fly", c'est d'oser lâcher le frein gauche pour attraper le bidon.
Tant pis pour ce ravito, du mauvais vin, y en a déjà plein les magasins.
Je ne savais pas que Bovernier avait aussi un grand tremplin. En fait, c'est ici que Constantin devrait organiser ses prochains jeux olympiques, non ?
Francigena, tellement désirée et pourtant si froide.
Pour les glaçons, y a pas besoin de frigo, ni de congélo. A Bovernier, 600 mètres d'altitude, à la mi-mai, il en a autant que vous le voulez.
Houlà, ce n'est pas une insulaire, pourtant elle se corse cet' frangine.
Le bonheur est définitivement sur le chemin...
... loin du bitume, du CO2 et des excités du volant.
Un pèlerinage sans monument religieux, ce n'est pas vraiment un pèlerinage.
Et sans "tronçons-pénitence", non plus !
Et dire qu'il y en a qui se font ch... dans les rames climatisées du TMR. Z'ont vraiment rien compris !
Pas fraichement épilée, mais délicieusement "bikable". Francegina, je t'aime déjà...
... enfin, surtout si t'arrête de monter sur tes grandes digues.
Et Wide Handlebar Compatible en plus. Une frangine comme on en fait (et fera peut-être) plus.