Ceux qui se souviennent de l’époque où les responsables des remontées mécaniques de Crans-Montana interdisaient aux bikers, l’accès au « funi » (après, évidemment, leurs avoir vendu un abonnement journalier), sous prétexte que les sentiers démarrant de la Plaine-Morte étaient impraticables à VTT, vont peut-être avoir, à nouveau, du grain à moudre.
Même si le changement d’attitude de CMA, il y a une petite dizaine d’années, a ouvert la Plaine-Morte aux VTT et fait connaitre l’itinéraire de la Wildstrubelhütte bien au-delà des frontières helvétiques, le temps où il était parcouru chaque jour de beau temps, entre juillet et septembre, par nombre de bikers, est peut-être bel et bien révolu.
En effet, si les 2’837 mètres de dénivelé négatifs sont toujours au rendez-vous, les paysages lunaires du Rawyl, toujours aussi magiques et la succession de sentiers permettant de regagner la plaine, toujours aussi tortueux et rocailleux, les bikers semblent avoir, désormais, déserté l’itinéraire. En ce qui me concerne, c’était même la première fois que je ne croisais aucun VTT entre le radar de la Plaine Morte et St-Léonard.
Alors, on peut évidemment invoquer le hasard, mais on peut aussi soupçonner que l’exorbitante augmentation du prix de la montée jusqu’à la Plaine Morte, passée de 30.– à 55.–, entre l’été 2019 et l’été 2020, a incité certains VTTistes à aller poser leurs roues cramponnées ailleurs que sur des chemins pavés d’or tchèque.
Après la mauvaise surprise, aux caisses de CMA, la bonne, une superbe lumière matinale nous accueille pour entamer notre itinéraire.
Police l'avait écrit. Nous l'avons juste ré-adpaté : Riding On The Moon.
Pas de grande bleu, comme pour beaucoup de Suisses, cet été, mais juste un petit blanc, toujours vaillant.
La première cassure de pente est toujours à sa place, chargée de décoller les paupières des adeptes de grass'mat.
Décoller les yeux, d'accord, mais les lever, non. Ou en tout cas, pas trop. Les aménagements militaires du sommet du Wisshore sont top secrets.
Moins de neige que la saison passée, ça signifie aussi, plus de selle.
Du côté du sud-ouest, ça cumule et ça fume aussi rapidement qu'annoncé.
Démarrer tôt et rouler vite vont peut-être nous épargner d'avoir à K-Wayter.
Totalement déneigés, les 2'851 mètres du Wisshorelücke sont rapidement avalés...
... et le grand basculement, déjà d'actualité.
Franchement, ça se voit que nous roulons (provisoirement) en terres bernoises ?
Y a quand même beaucoup de caillasse et de gravier ! Non ?
On se serait bien arrêté pour un petit café, mais avec la nouvelle politique de prix de M. Vitek, on a plus vraiment d'argent à dépenser.
Qu'est-ce qui peut bien donner cette couleur aux cailloux ? Le téléphérique militaire ?
Si les Rawilseeleni pointent déjà leur turquoise à l'horizon, le plan incliné qui nous en sépare impose le respect et la prudence.
Sa déclivité générale est largement supérieure à ce que rendent les photos.
Heureusement, à force d'être roulé, son chemin gagne en "bike-compatibilité".
Ce qui n'empêche pas de conserver les sens des priorités,
Déjà du vert à l'horizon ? Et on n'est pas encore en période d'élections.
Bien nettoyé (!!!) par le passage des deux roues, le chemin de la "Hütte" devient chaque année plus roulable dans son intégralité.
Il faut juste éviter d'emprunter ses tronçons entièrement en rocher.
Le cas du pan sommital, réglé, reste la zone de moraines à traverser.
Moraines qui ont dû faire instable en première langue. Si, si, peut-être même avant leur Bärndütsch natal.
Mais tout a une fin, même les derniers hectomètres de "gravier" bernois.
Qu'il est vert mon Valais, et meuble sa terre !
On y retrouve rapidement nos repères ...
... et des puls' pour en vaincre tous les verrous qui nous séparent du Rawyl.
Et vous, vous avez passé où votre été ?
Le long "faux-plat" du Rawyl et ses innombrables bras de rivières à gérer, soit en douceur, soit en force, selon leur configuration topographique.
Même les "plages" du lac du Plan des Roses désertées ? Sacré Covid !
Filons droit, d'autant qu'on est surveillé.
La désescalade des falaises d'Armillon se fait par paliers...
... mais localement aussi, par escaliers.
Face au Six des Eaux Froides, aussi appelé Rawilhorn. La langue française est quand même autrement plus romantique... et satyrique.
Large et roulant, le chemin contournant les falaises ne propose rien de vraiment intéressant. Juste, peut-être, nous évite-t-il une petite séance de rappel.
De bleu, de bleu !
Les premiers hectomètres du bisse de Sion, ou une bonne occasion d'apprendre aux randonneurs motorisés l'art des chemins partagés.
Tout le contraire de son voisin de l'étage du dessous, le bisse d'Ayent, qui fait plus dans l'exclusivité (peut-être en raison de son manque d'accès motorisé ?)
Entre deux verticalités, laquelle vous fait le plus flipper ?
Ni l'une, ni l'autre. Seule l'étroitesse du garde-eau nous empêche d'y rouler.
Autre "monument" historique du VTT, le chemin de la Combette ...
... et sa jonction "particulière" avec le bisse de Clavau.