Même si la fin du week-end s’annonce à nouveau hivernale, cette première semaine de février nous a déjà servi un petit avant-goût du printemps à venir. Regel nocturne, certes, mais douceur diurne aussi insolite qu’appréciable après plusieurs journées de températures constamment négatives. Le manteau neigeux en a évidemment profité, lui aussi, pour entamer sa mue et, particulièrement sur les adrets, nous proposer un revêtement évoluant avec les heures de la journée. Alors, quitte à viser une neige transformée, autant privilégier les versants sur lesquels elle a le plus de chances d’être « revenue ». C’est parfait, la Pointe de Chemo en recèle quelques uns parmi les mieux exposés du Vieux-Pays.
Pour la théorie, on avait « tout bon ». Mais, le passage à la pratique réserve souvent quelques variantes imprévues. Parmi celles de notre samedi, il a fallu compter avec un soleil qui avait choisi de faire « grasse mat’ » et un vent d’ouest qui, au contraire, avait décidé de rentrer plus tôt et plus en force que prévu. Résultat, notre ciel a donc finalement été un peu moins bleu qu’espéré, notre neige un plus hétérogène que souhaité et notre itinéraire beaucoup plus ébouriffant qu’envisagé.
« Windy Day And Spring Snow », les semaines et les sorties se suivent, mais les conditions changent. Peut-être un peu trop rapidement, d’ailleurs.
Dites, Monsieur « Hiver », vous allez quand même bien encore nous montrer de quel bois vous vous chauffez d’ici au 21 mars ? Ou est-ce qu’il faut d’ores et déjà réserver un billet d’avion, pardon de train, pour la Scandinavie ?
Loutze, train-train du week-end matin.
Au gré des cadences respectives, le groupe s'étire. Au rythme des conversations d'ascension, il se resserre.
Le soleil promis est bel et bien au rendez-vous, mais le vent annoncé tempétueux, aussi, quelques hectomètres plus haut.
Les crêtes fument déjà, mais pour l'instant l'éprouvante douceur est encore de mise.
Kicco qui a déjà fait connaissance avec la tempête, en profite pour faire un premier « aller-retour » et tester les conditions de ski.
Pendant ce temps, à l'abri du vent, ça souffle et ça sue joyeusement.
Les dames d'abord !
Allez donc voir à l'étage au-dessus qu'est-ce qui fait tout ce chahut.
Hmmmm, j'ai comme une petite idée.
Bingo ! La Chaux n'a pas vraiment un nom particulièrement bien choisi. En tout cas, pas aujourd'hui.
Mais, d'un autre côté, « ébouriffant », c'est pas commun pour un nom d'alpage.
Avec les paliers, les caprices d'Eole varient ...
... mais, jamais vraiment ne se calment.
Va falloir faire avec...
... et, aussi, avec une trace désormais à faire.
Ebouriffée, mais pas découragée, Dame Lauriane est la première à valider le tout frais tracé.
Anne, ma soeur Anne, tu le sens ce petit biset décoiffant tout droit venu de chez toi ?
Ceci dit, ça pourrait encore aller plus mal, il pourrait carrément faire mauvais...
...voire très très mal, genre « des chocons » de trois kilos sous chaque ski.
Pas de quoi en perdre le sourire, malgré les quelques degrés (ressentis) encore envolés.
Signore Kicco, de retour aux avant-postes après sa première descente d'essai.
Bonne idée, parce que c'est aussi sympa d'être relayé pour tracer.
Face aux éléments, il faut parfois savoir renoncer. A quoi bon basculer sur l'autre versant, si le groupe doit finir séparé.
Retour à la Chaux, doublement mal nommée, car seul tronçon encore en conditions poudreuses.
Alors, autant en profiter, sachant ce qui nous attend.
Un retour en adret qui promet !
Pas encore revenue, plus vraiment poudreuse, sa neige en phase d'alourdissement rapide ...
... reste néanmoins à peu près skiable avec la force et la vitesse nécessaires.
« Drè dans le pentu », même si, comme ici, c'est plus dû aux compétences approximatives du photographe amateur qu'à la réelle déclivité de la face.
Dame Lauriane dans ses oeuvres. Ce n'est plus un style, c'est une poésie.
Et Signore Kicco dans les siennes : bike ou ski, l'option « mid-gaz », il ne connait pas vraiment.
Tu t'es vu quand tu t'appliques pour la photo ? Eh bien, maintenant, oui.
A force de perdre de l'altitude, on finit par la trouver, cette neige « revenue » tant espérée.
Du coup, c'est le lâché de chevaux (et de cheveux) intégral.
La chute fait moins peur, quand le tapis est enfin moelleux.
C'est pas encore de la double crème, mais c'est déjà particulièrement onctueux.
En appuyant un peu, même les Adret 88 ont leurs talons qui s'y enfoncent.
Back To Loutze !
Et à ce jeu-là, y en a qui sont plus pressé(e)s que d'autre à l'idée de se jeter dans le gosier quelques décilitres houblonnés.
Sandwich de trois jours, à la tapenade dégoulinante d'huile, cherche amateur (ou trice) de bonne chair pour moments croustillants, voire plus si affinité.
Au bistrot c'est comme au taf, y a ceux qui boivent, ou travaillent, et ceux qui font semblant.
Lauriane, si j'avais mangé un sandwich « provençal » comme le tien, moi aussi, je serai sûrement dans cet état là...