Avec un étouffant 26 degrés dans la vallée du Rhône, pour ce dernier jour « martial » il n’y avait qu’un versant nord haut perché susceptible de nous inciter à persister encore un peu sur nos skis. Haut perché, oui, mais accessible sans portage ni aller, ni surtout, retour. Après un rapide tour d’horizon, l’ubac du vallon suspendu de la Gemmi, atteignable via son téléphérique « onérissime » nous a paru comme le choix le plus pertinent. Ensuite, l’option Daubenhorn plutôt que Schwarzhorn n’aura finalement résulté que du timing serré que certains participants devaient respecter. De toute façon, les deux itinéraires étant quasiment « jumeaux », à l’exception du kilomètre et demi supplémentaires de « Lämmerenboden » pour le 2ème nommé, la journée n’en aura finalement pas été chamboulée.
Notre pari, plutôt cohérent, d’aller skier un versant nord au-dessus de 2’500 mètres, aurait pu, et dû, être validé par la météo annoncée, soleil radieux et 0° à 3’000 mètres. Malheureusement, le vent de sud-ouest déjà bien établi associé à un ciel plus voilé que prévu, n’auront finalement pas permis au revêtement gelé de décroûter, nous privant de la dégustation de la « moquette » tant convoitée. Résultat, à notre menu, un éventail très hétérogène de neiges de fin de saison, allant du verglacé sommital, au « trafolé » intermédiaire, en passant par quelques rares atomes de vieille poudreuse égarés entre des pans entiers plaqués par le vent ou serrés par le regel nocturne.
Mais, en définitive, qu’importe le « flocon » quand on a l’ivresse de pouvoir skier en bonne compagnie.
Peautage matinal et studieux à Jägerboden, le point bas de notre itinéraire.
Les soeurs sourires "à donf" dès le départ.
Lämmerenboden, vaste mais pas morne plaine du tout.
Deux kilomètres de plat et puis, enfin, la première bosse, toute langue dehors.
La longue remontée du plan incliné menant au Daubenhorngletscher.
Chacun sa trace, chacun son rythme.
Second secteur plat de l'itinéraire, 600 mètres au-dessus du Lämmerenboden, le petit glacier du Daubenhorn.
Maître Paul à l'attaque du "mur" final, sourire aux lèvres et barbe au vent (du sud-ouest forcissant).
Quelques uns des plus beaux glaçons de la chaîne d'en face.
Un petit plongeon ? Avec toutes les piscines que Leukerbad compte, ça serait vraiment pas de chance de finir deux mètres sous terre.
Terminer une Via Ferrata skis aux pieds n'est pas donné à tout le monde.
Le comité d'accueil nous attend de pattes fermes.
Hola mon gars, va falloir envisager un petit régime. Les chocards à bec jaunes du "Dauben" sont plus dodus que les poulets la Migros.
Va aussi falloir réglementer la participation ou envisager l'achat d'un plus grand angle pour les selfies sommitaux.
Voilà l'explication du vent du sud forcissant : le récurrent mur de foehn du Simplon.
Fin d'ascension en aller retour pédestre pour se recueillir (ou pas) devant la croix sommitale.
Crissements de carres et neige gelée, la plongée vers le Daubenhorngletscher en mode jambes flageolantes et trajectoires hésitantes.
Toutes les neiges d'une saison réunies en une seule descente.
Maître Paul attaque le "trafolé" en carres majeures.
Un petit résidu de vieille poudreuse à peu près préservée à carver ...
... mais surtout d'incessants changements de consistances à gérer à l'instinct.
Peu de raisons de se priver, mais beaucoup de rester concentré.
Une encapuchonnée qui nous avait manqué.
A force de chercher, on finit parfois par trouver ... quelques mètres de neige plus ou moins fraîche à tracer.
Avec de la vitesse et un peu de conviction on finit même par y creuser son sillon.
Les dernières courbes d'une 29ème année.
Le Lämmerenboden en mode Dario Cologna pour un éprouvant retour à la force des bras.
Jägerboden, zweites Mal. Encore ce satané point bas et l'habituelle remontée finale vers son téléphérique si cher (à tous les sens du terme).