Passer du sauvage et isolé Ginals au réputé et fréquenté Visptal/Mattertal, c’est un peu comme ouvrir ses fenêtres un soir de victoire portugaise au Mundial. C’est passer sans transition de la quiétude, à l’agitation, de la sérénité à l’effervescence. Mais passer du grandiose et solitaire Bietschhorn aux majestueux massifs des Mischabel et du Weissmies, c’est, à la fois, une bonne claque pour les yeux et une sacrée remise en place de l’ego.
Un seul col vraiment « bikable » permet de faire cette somptueuse transition, celui de Moosalp. Sur fréquenté, car unanimement reconnu pour ses panoramas d’exception, il n’incite pas à l’arrêt. En tout cas, pas au nôtre.
Pas grave ! Les deux chemins qui sont sensés enchanter nos roues à crampons, sont précisément situés de part et d’autre de cet épaulement unique.
Revoir Embd, une fois encore, et en être transporté (à bicyclette de préférence).
Deux heures d'un interminable piste pour retrouver Unners Sänntum et le Ginals. Quand on aime, on ne compte pas.
Le Ginals à peine retrouvé, nous voilà déjà en train de lui tourner le dos. Direction Moosalp.
Le leitmotiv de ce printemps/été 2018 : le bain de pieds glacé. C'est pas aujourd'hui que nous y échapperont.
Le bonheur est sur le chemin, ou carrément dans le pré, parce que tous les goûts sont dans la nature.
Faut lutter, faut ne jamais renoncer et finalement ça finit (parfois) par passer.
Sa Majesté Bietschhorn avec la tête dans les nuages, et nous, désormais, le nez dans le guidon.
La deuxième partie de la traversée vers Moosalp, mieux entretenue, redonne du nerf à notre train-train de sénateurs.
Un chemin aussi délicieux méritait bien un petit bouquet de rhododendrons. D'autant que le coin, acidité du terrain oblige, n'en manque pas.
Quand tu n'entends plus le cliquetis métallique de la roue libre Hope, parce que la roue arrière bloquée glisse, c'est qu'il vaut mieux relever la tête de l'écran de l'APN.
Humide, boueuse et glissante, note arrivée dans les vaste pâturages de Moosalp ne déroge pas à la règle. Recrépis jusqu'au sourcils.
Tapis d'or et névés encore bien vaillants. On va encore attendre un peu avant de mettre un premier "pass" à notre programme 2018.
Trois vélos, trois marques, trois pays et trois points communs : du 29", du 140 et du orange.
La petite remontée qui casse bien les jambes juste avant de casser la dalle.
Un essorage de chaussettes, une petite centaine de calories et c'est reparti !
Et une belle coulée de boue encore toute chaude, puante et collante, on ne nous l'avait encore jamais proposée à notre menu du dimanche ? Eh bien, voilà, c'est fait !
Chaussures et chaussettes à nouveau pourries, mais suite du parcours débarrassée des randonneurs/digesteurs des terrasses Moosalpiennes.
Un somptueux morceau d'horizontalité au royaume des à pics et des 4000.
Gspon en arrière-pensée et Embd à ses pieds : deux villages haut-valaisans mythiques et un point commun, "bikables" comme aucun.
Pieds (momentanément) épargnés, mais galeries humide en approche.
Pour ceux qui voudraient tenter la traversée en selle, mieux vaut ouvrir l'oeil, et le bon de préférence.
Nouvelle entrée de galerie et nouveau pied. Celle-là, j'aurai pensé que tu l'aurais tentée (sur le bike)... ou pas.
Alpage de Läger, terminus, tout le monde descend.
Pas vraiment fâché, après plus de quatre heures de pédalage, de poussage et de portage.
Et vu le caractère et l'état du chemin, ça risque de descendre vite.
Voire très vite, si les petits bouddhas nous prêtent vie.
Encore un nain de jardin ! Décidément, on est bien en Suisse, ils sont partout.
Ca fume, ça glisse et ça tourne. Le bonheur est désormais dans la poussière. Faut pas être sectaire dans une vie de biker !
Tu regarderas le chalet de tes prochaines vacances une autre fois. Pour aujourd'hui, regarde plutôt où tu poses tes roues.
La suite du chemin est juste à côté. Ou plutôt, juste 20 mètres en dessous, écrasement de l'objectif oblige.
Des gorges, celles du Tschongbach, et un divin chemin, celui de Roti Flüo : le Haut-Valais, c'est magique. Un peu spécial, mais magique.
Embd en vue, mais encore quelques lacets et quelques mètres de D- à gérer.
Ne plus parler et sourire béatement. A chacun sa façon de montrer qu'on est content.
Le fameux Yakpfad final. Purée, ça mange plus d'herbe ces bestioles ou leur proprio aurait peut-être oublier de faucher ?
Embd à portée de roues.
Encore juste un dernier lacet à délacer.
Embd Downtown ! Granit et inox à tous les étages.
Nouveau bonheur : retrouver le toboggan de Kalpetran. Lui-aussi, nous avait manqué.
Quand le S est serré, c'est pas toujours facile de cadrer. Surtout quand les pilotes jouent à "attrape-moi si tu peux".
Toujours rouler casqué !
Le "sourire du plombier", une façon comme une autre de souhaiter la bienvenue à Kalpetran.
En attendant l'ardoise, profitons d'en rire à pleines dents.