Imaginez un long chemin cavalcadant d’abord paresseusement de crêtes herbeuses en épaulements rocheux, puis s’accrochant aux flancs abrupts d’une série de « Horn » allant du Hübsh au Rot, en passant par le Chessel et le Chelli, et finissant par s’avancer au-dessus des vertigineuses falaises d’une gorge dans laquelle coule l’unique eau valaisanne qui ne finit pas dans le Rhône.
Vous en avez rêvé ?
Nous aussi !
Mais nous, nous avons choisi du rêve à la réalité. De la carte au terrain.
Le Chastelberg Wanderweg est un chemin alpin, très alpin. De l’hospice à son col éponyme, la réalité à complètement retourné notre rêve. Le divin chemin n’aura finalement été que tourments, sueur et, pardon mon Dieu, jurons. Très compliqué à rouler, constellé de rochers infranchissables et de pierriers géants, l’étroite sente s’est révélée, de surcroit, souvent déversante, voire carrément fuyante. Sans notre fortuite et appréciable rencontre avec le Simplon Panorama Weg, aucun tronçon n’aurait mérité de voir nos roues cramponnées. On le sait, partir en reconnaissance implique forcément de parfois « mal tomber ». Cela fait partie du « deal ». Et, à force de courir tout ce que le Vieux-Pays compte de chemins pédestres, on a fini par l’accepter.
Mais, peut-être parce que nous avions choisi l’hospice du Simplon, lieu de recueillement et de prière, pour hébergement, Dieu ne nous a finalement pas complètement lâché pour ce dernier vendredi de septembre. Une fois le Chastelberpass enfin atteint, nous avons trouvé, en revenant légèrement sur nos pas, un sentier de « folaïe », sinuant d’abord en longues traversées moelleuses, puis plongeant en lacets lascifs vers les ancestrales bâtisses de granit blotties au creux de la vallée formant le pittoresque et rugueux village de Simplon-Dorf.
21H00 du mat' : le soleil baigne déjà de lumière les cols Nanztaliens et Briguins, pendant que nous claquons des dents dans l'ombre de l'Hospice.
Heureusement, nos habits chauds et la copieuse déclivité contribuent à nous redonner rapidement quelques degrés.
Chalberweid, notre point de rendez-vous avec l'astre du jour est aussi un formidable balcon sur sa Majesté le Fletschhorn.
Rapide adaptation vestimentaire et premiers tours de roues sur notre fil rouge du jour, le chemin de Chastelberg.
D'abord plutôt conciliant ...
... il devient rapidement plus exigeant ...
... avant de changer de versant ...
... et de nous proposer une des spécialités du Howeng : enchevêtrement de cailloux et trace déversante.
Chacun les apprécie et les gère à sa façon. En selle, ou à pieds. En force, ou en finesse. Avec allant, ou légère appréhension.
Vu de loin, ça parait idyllique.
Mais "in vivo", il faut constamment jouer du guidon et, le cas échéant, ne pas hésiter à s'aider du pied.
Le cadre type dans lequel le "E", n'est pas à son avantage. Ou alors, seulement à grands renforts de pilotage façon "goret" survitaminé.
A Homatta, nous choisissons la voie de la raison...
... et une jonction provisoire avec la Panorama Weg, venant de Simplon Dorf, pour redonner du tonus à notre moyenne et du pédalage à notre marche forcée.
Trois kilomètres de selle et de douceur plus tard, nous retrouvons notre étroit et exigeant fil conducteur, sous les paravalanche du Glatthorn.
Comme son cousin germain et septentrional, ce nouveau tronçon débute tout en rondeurs et en sourire.
Il nous laisse même croire au Chastelbergpass en selle et sans sueur.
Mais, au fil des combes à traverser et des crêtes à escalader ...
.... il finit par dévoiler son vrai caractère : austère et grincheux.
Voire localement imbuvable.
Charmeur dans l'âme, il sait néanmoins régulièrement encourager la bonne volonté.
Avant d'en rajouter une couche aussi minérale que dictatoriale.
Voir le Chastelbergpass ...
... et blêmir (d'effroi). Alpje, l'étape suivante, à 50 mètres à vol d'oiseau (c'est le cas de le dire), mais 750 mètres en-dessous de nous.
Vu l'état de fatigue général et l'engagement nécessaire pour poursuivre vers le Sud, nous optons pour un retour sur nos roues.
SwissMobile nous l'avait laissé entrevoir, le balisage nous le confirme, il y a bel et bien une option "B".
Direction Simplon-Dorf, sur un chemin de 1ère classe et sans supplément de prix.
Le phénoménal Hobielestafel entame une longue, très longue transition à travers pratiquement l'intégralité du Chastelberg.
Jamais facile, jamais piégeux, il farfouille longuement à travers forêt et pierriers...
... en nous fait remonter la vallée en direction de notre point de départ...
... tout en nous offrant un premier coup d'oeil sur le programme des jours suivants.
Le verrou de Furggu et son très "entenné" Seehorn, c'est pour demain.
Aujourd'hui, notre bonheur est désormais dans le pré...
... et ses langoureux lacets "ouverts"...
... qui redonneraient le sourire à la plus fatiguées des E-bikeuses de la région.
Pourtant, à force d'exhiber ses dents, on en oublie parfois qu'en plongeant, notre ami "wandereweg" devient plus exigeant...
... sans jamais vous imposer une mise à pieds, pour autant.
Clairère et enrochement, le Panorama Weg vient rapidement nous intersecter...
... avant de nous faire miroiter la fin des hostilités.
A Bru, l'aigle, emblème du Simplon, nous accueille et nous invite à nous arrêter.
Invitiation unanimement acceptée, surtout avec une terrasse de l'Hotel de la Poste aussi bien approvisionnée ...
Salut c'est nous... les Cookies ! Nous aimerions t'accompagner pendant ta visite. C'est OK pour toi ? Plus d’informations
Les paramètres des cookies sur ce site sont définis sur « accepter les cookies » pour vous offrir la meilleure expérience de navigation possible. Si vous continuez à utiliser ce site sans changer vos paramètres de cookies ou si vous cliquez sur "Accepter" ci-dessous, vous consentez à cela.