Qu’il semble déjà loin ce singulier été de févier. Mars, tout cadet de l’hiver qu’il est, s’est chargé de remettre les pendules à l’heure bien avant son fatidique dernier weekend. Un Mars, et l’hiver redémarre en fanfare ! Tellement en fanfare d’ailleurs, que ses jours à peu près secs et à peu près sûrs ont été aussi rares qu’un nouveau printemps sans déclaration d’impôt. Reste qu’après deux semaines d’aléas météorologiques et grippaux, il était temps de rechausser pour aller profiter de ce généreux or blanc martien.
Après avoir laissé la situation nivologique se détendre un peu, en ce samedi printanier, nous avons choisi de retourner visiter une vieille connaissance de la rive droite, pinacle du coteau le plus « bikable » du Vieux-Pays, le Niwen. Aussi appelé « Einigs Alichji » par ceux qui arrivent à le prononcer, ce sommet couronnant l’adret de Brentschen/Jeizinen, est un véritable hymne au soleil. Détail hautement appréciable après quinze jours de gris ou de lit (pour certains).
Petite particularité de notre millésime 2019, une décoiffante partie de poker entre le tempétueux vent d’Ouest, chargé de la prochaine perturbation annoncée et un foehn bien décidé à faire de la résistance. Autant dire que la partie finale de notre ascension, le long de cet épaulement panoramique mais très exposé aux caprices d’Eole, s’est faite dans une ambiance aussi ventilée que peu propice aux papotages de fin de rando.
Brentschen, 21H00 du mat', tout le charme de vieux madriers écrasés de soleil, mâtiné d'une singulière douceur quasi printanière.
Les bronzés font du ski de rando ? J'ai dû louper un épisode.
Neige mieux redurcie que prévu et panorama d'exeption : chronique d'un dimanche matin en pente (momentanément) douce.
Les affres de la forêt de Weidjini nous rattrapent vite : couche intégralement molle et itinéraire incertain sont désormais à notre programme du matin.
Finalement, après quelques hésitations et conversions, nous finissons par émerger à Niwenalp.
Ou sinon, vous n'avez qu'à vous assoir directement sur la table...
... et utiliser sa fontaine miraculeuse comme chaise longue.
Parc à skis ou parc à moutons ?
Bon, pour trier les moutons, va falloir s'armer encore d'un peu de patience.
Bien ventilée et donc plutôt agréable à remonter, la trace la plus panoramique du Vieux-Pays reste un "must" en matière de ski de rando.
Pourtant, avec l'altitude, les rentrées du vent d'Ouest se font de plus en plus ébouriffantes...
... jusqu'à nous forcer à ressortir bonnets et gants du sac.
Le Turtmantal dans son dos et la vallée du Rhône à ses pieds.
Si, au loin, le foehn commence à pousser ses nuages jusque dans le Nanztal, l'épaulement du Niwen reste le jardin (très) décoiffant du tempétueux vent d'Ouest.
Comme d'hab, l'ami Kicco qui a poussé jusqu'au sommet (d'hiver), est déjà en mode (re)descente.
Regroupement général dans le biset sommital ...
... avant d'aller tâter à cette mer de vagues solidifiées.
Pourtant, rapidement, en quittant la crête pour le flanc, nous retrouvons une fine et agréable couche de chantilly.
Chantilly un peu déstabilisante à skier, car très hétérogène en matière de glisse.
La meilleure méthode consiste à viser "dré dans l'pentu" et à prier pour que ses jambes ne flanchent pas.
A force de se l'entendre répéter, même Anne finit par adopter cette technique "logique".
Carving With View !
Freeride un jour, Freeride toujours ! L'ami Kicco dans ses oeuvres.
Moquette à poils de plus en plus longs, mais ski encore parfaitement gérable.
Hôtel (ou pente) des culs tournés.
Euh... j'avais signé pour du ski ! Pas pour du ski nautique.
Encore de la neige ou déjà de l'eau ? Peu importe la consistance quand on a foi en ses jambes.
Glisse irrégulière et autres petits plaisirs printaniers.
En plus de "mal" glisser, voilà désormais que ça enfonce plus que prévu.
Pas de quoi mettre à mal la sérénité du petit mazot de Niwenalp, face aux géants du Saastal.
La pente des chiottes. Tu ouvres la porte et tu carves. Bon, tu remontes juste ton fute avant...
Sur (ou sous) une neige de plus en plus molle, la retraversée de la forêt de Weidjini s'annonce vraiment Rock'n Roll.
Pas vraiment fâchés de retrouver les prés (de Brentschen). D'autant qu'ils ont été moins mis à mal par les assauts du soleil.
En matière de récupération, il n'y a que le résultat qui compte.