Mi-août (fait le chat) et toujours pas d’escapade valdotaine inscrite dans notre carnet de courses ?
Abondance de biens ne nuit pas, mais, même si le Vieux-Pays regorge d’itinéraires VTT, ce n’est pas une raison pour négliger d’aller voir si l’herbe est aussi verte dans le jardin de nos (proches) voisins transalpins. Le Val d’Aoste possédant quasiment autant de vallées latérales que notre beau Valais, ce n’est pas le choix qui manque. Mais, la saison passée, en allant découvrir deux fleurons du Valsavarenche, les cols de Leynir et du Lauson, nous en avions repéré un troisième qui promettait de ne pas être piqué de ver(re)s (de grappa) non plus, l’Entrelor, porte mitoyenne avec le Val de Rhêmes. Nous avons donc décidé d’aller y « E-rouler » pour vérifier si notre œil est toujours aussi avisé quand il s’agit de juger un tracé « bikable » ou « not bikable ».
Résultat, à bon pied, bon œil !
Troisième escapade découverte dans le Valsavarenche et troisième bonne surprise. Le col d’Entrelor est certes du genre exigeant, mais pratiquement aussi roulable que son voisin d’en face, référence en la matière, le mythique Lauson. Et, en plus de donner pratiquement accès jusqu’au dernier de ses 3’002 mètres en selle, il offre, en bonus, une partie inférieure de descente, à partir d’Orvieille, absolument inouïe. Un pur toboggan de bonheur sous la forme d’un « sentiero natura » ondulant et « flowy » que virevoltant qui vous ramène tout en douceur jusque dans la banlieue chic de l’Eau Rousse.
#vdamonamour [Vallée d’Aoste mon amour] comme aime le répéter notre ami et poète contemporain, P.Gerbaz.
Vers le Bois/Dégioz, petit matin encore grisâtre et entame directement dans le vif du sujet.
La piste de montée vers Orvieille, si elle est plutôt large, propose la même déclivité qu'un chemin pédestre. Assistance bienvenue !
Une petite heure et 37 lacets plus tard, nos deux plus grands pignons sont usés mais nous nous extrayons enfin de la forêt de mélèzes.
Arp Djouan, petit paradis, juste en face du Grand.
Autre grand, juste en se retournant, notre Combin, dans le lointain.
Pour passer de Djouan à Chamoulanaz, sans quitter la selle, il faut des watts, de la technique et une bonne dose d'abnégation...
... ou un pilote motivé équipé d'un Levo.
Nos cousins valdotains qui sont passez maitres dans l'art de construire sans bois...
... sont visiblement moins habiles dans la confection sonnettes pour vaches.
Tronçons en sillon ...
... ou tronçons en balcon ...
... tout passe (ou à peu près) avec un peu de conviction.
Entrelor et Lauson, face à face pour deux vallons incroyablement "bikables".
Après avoir goûter au flanc, on aborde le plat principal avec un certain appétit ...
... et quelques pulsations.
Tramauil, sentinelle de granit empilé. Benvenuto in Entrelor !
Etroit ruban gris et ondulant recherche bikers motivés pour faire un bout de chemin ensemble...
... puls', si affinité.
Lago Djouan, le temps d'un aller retour marécageux pour un cliché obligé.
Et c'est reparti, direction son voisin Nero, un étage plus haut.
Un tout petit peu plus artificiel, pas moins charmant pour autant.
Les rochers envahissent peu à peu le pré, mais notre divin chemin continue à joyeusement virevolter...
... et nous, à nous extasier face à tant de beauté.
Les contreforts de l'Entrelor : entre déclivité et ardoises relevées, y a de quoi lutter pour continuer à s'élever.
L'herbe se fait rare et notre chemin de plus en plus empierré.
Il faut s'y résoudre à pousser...
... puis à porter. Alors, autant rebrousser.
Retour sur nos derniers tours de roue, mais avec et non contre la gravité, cette fois.
Les friables Cime di Gollien et leurs colonies de bouquetins nous revoient passer, mais à la vitesse grand V.
Repérées à la montée, les lignes s'enchainent ...
... et les perles s'empilent.
Grivola, nous revoilà !
Autres bâtisses sans bois, celles de Djouan Damon.
Verte vallée et divin sentier (à dévaler).
Quelques ravins à traverser ...
... et quelques crêtes à escalader ...
... pour Valsavarenche, retrouver.
Le temps de boucler, tout est toujours en place, Grand Combin, Vélan, Mont Fallère, Punta Chaligne.
On les avait croiser (sans sonnettes) à Chamoulanaz...
... on les retrouve assoupies à Arp Djouan. Et tout ça sans intervention humaine ? Elles sont fortes les vaches valdotaines.
La bifurc' à ne pas rater : celle du départ du Sentiero Natura à Orveille.
Si son entrée en matière semble, une petite centaine de mètres durant, revêche...
... la suite se transforme rapidement en une folle partie de tapis volant.
C'est flowy, c'est roulant, c'est moelleux comme un Panettone tout juste sorti du four.
Faut le voir, ou plutôt le rouler, pour le croire.
Dans un versant raide comme la justice de Berne, un sentier onctueux et sinuant.
Avec juste les lacets qu'il faut pour vous convaincre de rester focus sur son ruban terreux.
C'en est presque dommage de retrouver la banlieue de l'Eau Rousse et ses chevaux aussi rapidement.
Maisonnasse Downtown, je crois qu'on va devoir ressortir le GPS...