La région de Cogne, porte d’entrée nord du parc national du Grand Paradis, est avant tout réputée pour ses possibilités d’excursions et d’alpinisme. Pourtant, au fil des années, un col local s’est taillé une réputation enviable dans le petit monde du VTT, le Passo Invergneux. Une appellation pas très engageante pour un itinéraire mythique, l’Invergneux c’est avant tout deux vallons, l’Urtier pour l’ascension et le Grauson pour la descente. Si ces deux compères partagent le même dénivelé, itinéraire en boucle oblige, ils partagent aussi, pratiquement le même kilométrage, une caractéristique rare pour un itinéraire VTT et qui donne accès à une phénoménale descente, d’abord fluide et joueuse, à travers pâturages, puis plus rocheuse et cassante, pour une plongée finale renouant avec les fondamentaux sud-alpins.
Avec ce radieux samedi d’un août qui en avait été plus qu’avare jusqu’ici, l’occasion était belle d’emmener nos amis de la Glâne fribourgeoise et leur vélos à grosses roues, partager ce gargantuesque festin valdotain que nos proches cousins conservent si précieusement au plus profond de leur belle vallée.
Lillaz, un nom plus sympa que l'entrée en matière goudronnée et pourcentée qu'elle propose... ou plutôt impose.
Si l'Urtier ne nous était pas conté, il faudrait l'inventer.
Goille-Dessus, ses vieilles bâtisses et ses toits d'ardoise. Difficile de cacher sur quel versant des Alpes cette radieuse fin de semaine nous a emmené.
Du soleil, de la piste et un vallon au fond duquel coule une rivière, le bonheur simple d'un samedi en selle.
La célèbre petite chapelle du Crêt, le bien nommé.
Des épilobes et des lacets, où l'art de s'élever parmi les fleurs ...
... et les cascades.
L'un après l'autre, chaque palier vaincu enfonce un peu plus l'Urtier.
Méfiance, ici les portions asphaltées sont uniquement aménagées pour masquer des pourcentages totalement inavouables.
Pas de Champorcher à notre menu, mais un Invergneux qui se démène encore entre les nappes d'un brouillard collant.
En quittant le vallon pour le versant, la piste se fait plus régulière, mais pas moins pentue.
Notre primero sentiero valdotain : un appétissant ruban terreux déroulé le long des flancs inférieurs de la Punta Tersiva.
Pas fâché de quitter la piste pour un menu plus festif.
Plus festif, mais néanmoins pédalant.
Crête après crête, les 2'903 mètres de l'Invergneux descendent peu à peu à notre rencontre.
On entre dans le Grauson comme on entre en religion, les yeux écarquillés et le coeur qui Cogne ;-)
Fraîcheur momentanée et sourires encore un peu crispés.
Mais quand le chemin ...
.... et l'environnement rivalisent pour vous accaparer...
... le plus simple est encore de ne pas choisir, et de tout apprécier.
Le gang des 29 à l'attaque.
Si nos cousins valdotains sont passés maîtres dans l'art d'aménager les pierres, faut encore avoir suffisamment confiance dans son coup de guidon pour le vérifier.
L'ombre et la lumière. En retrouvant les pâturages, on retrouve aussi soleil et (relative) douceur.
Le balisage à l'italienne. Plus beau, plus clair et plus minéral, que partout ailleurs.
Toujours du flow, mais désormais agrémenté de quelques portions de glisse...
... qui mettent le team "green & blue" visiblement dans son élément.
Sieur Antoine à l'attaque.
Le pré, ou l'art simple du bonheur.
Les génisses ruminent, la caravane passe.
Vallone del Grauson, beau à damner le plus blasé des randonneurs...
... et à combler le plus exigeant des VTTistes.
Pas l'ombre du début d'un nuage, ailleurs que dans le ciel...
... juste quelques premiers cailloux prémonitoires sur notre divin chemin.
Alpage d'Erveilleres : caravane pour un petit paradis.
Un chemin encore lisse et clair comme de l'eau de roche.
Mais une minéralité environnante qui gagne peu à peu du terrain.
Et, de fait, une fois Grauson_Vieus passé, le menu change radicalement.
La cuisine supérieure, délicieusement douce, devient soudain beaucoup plus épicée.
Il faut désormais jouer sérieusement du guidon pour la déguster sereinement.
Maitre Antoine, à la recherche de la limite d'adhérence ?
Pilaz, Ecloseur, Créttetaz, un chapelet d'alpages pittoresques ...
... qui nous ramène directissimo dans le Val di Cogne.
Enfin, directissimo, c'est vite dit. Encore faut-il gérer la plongée finale dans les gorges du torrent de Grauson...
... via son tortueux ...
... et caillouteux chemin suspendu au-dessus de ses eaux tumultueuses.
Bentornati a Cogne !
Son centre ville fleuri...
... et ses terrasses houblonnées.
La diététique sportive, version valdotaine. Idéale pour se remettre en forme(s).