Du célèbre « Gebidum », nous connaissions, bien évidemment, le fameux « Pass » qui nous a si souvent permis d’entrer dans le Nanztal, en venant de Visperterminen, ou d’en sortir, en arrivant du Simplon, via le splendide bisse du Heido. Mais le « Gebidum », en plus d’un vaste col panoramique, c’est aussi, ou d’abord, un sommet, surmonté d’une antenne-radio surplombant la vallée du Rhône, entre Viège et Brigue. Situé à moins de 2 kilomètres au nord de l’encolure déjà citée, nous ne l’avions pourtant jamais visité, trop pressés de plonger dans l’appétissant versant menant à Viège et ou dans son pendant « sauvagissime », coté Nanztal.
Il était grand temps de réparer cet oubli, d’autant que le potentiel du chemin désescaladant sa face nord promettait d’être à la hauteur des 2’316 mètres de son point culminant et que l’ami François avait fait tout spécialement le déplacement, non pas de sa « Belgicie » natale, mais de la vallée de Chamonix où il passe quelques vacances improvisées.
Verdict : y en a pour tous les goûts et tous les niveaux. Une mise en bouche appétissante, immédiatement suivie d’un secteur très (trop) engagé et cassant, puis une ribambelle de « wanderweg » de plus en plus « flow », reliant les deux bisses du versant, le Rohrbergeri et le Visperi.
Gebidum North Face : chaud, très chaud, puis flow, très flow !
Casqués, masqués ... responsabilisés.
Dès la sortie du téléphérique de Gspon, une des mises en jambes les plus « hard » de la saison s'offre à nous. Enfin, « s’offrir » n'est peut-être pas le mot le plus approprié.
Nos compagnons du jour, l'ami François et son nouveau bike multi-ressorts, « Patapouf ».
Ceux qui pensent que rejoindre le Gebidum à partir de Gspon, c'est juste une affaire de plats et de faux plats ...
... peuvent essayer de passer toutes les bugnes qui les séparent sur le bike. On en reparle juste après qu'ils aient repris leur souffle.
A Sädolti, le point culminant est déjà atteint.
Sauf que la suite s'apparente à une longue descente jusqu'à Sitestafel...
... suivie d'une transition « monotrace » jusqu'à Bord.
Du coup, il faut ensuite remettre l'ouvrage sur le métier et la chaîne sur le petit braquet ...
... pour remonter jusqu'aux 2'194 mètres garnis d'eau turquoise du Gebidumpass.
Pas vraiment l'envie, nie le temps, de se baigner, nous voilà déjà repartis ...
... poussés, où vous savez, par les orages qui commencent à bourgeonner, de partout, entre Valaisannes et Bernoises.
La « machine » Crucifix, affûté comme un couperet, avale tout sans quitter la selle.
Enfin, presque tout, car même les machines les plus performantes finissent par trouver leurs limites.
Le livre d'or sommital avait-il déjà fait l'objet ...
... d'une oeuvre aussi originale ? C'est moins sûr que les impôts.
Un « Rocky Garden », terme célèbre dans le monde du VTT, transformé en « Cairns Garden », par des randonneurs que le désordre minéral insupporte.
Brigue, 1'650 mètres plus bas, ne semble n'attendre que nous... Ou pas.
Et toi, tu as du réseau ? Non, juste les oreilles qui bourdonnent méchamment.
L'idée d'une descente trop « flowy » pour être honnête, nous a, je ne vous le cache pas, un moment, traversé l'esprit.
Puis la célèbre caillasse haut-valaisanne nous a rappelé qu'on « ridait » dans son jardin.
Même réorganisés, certains tronçons restent hautement exigeants pour être roulés.
Alors que d'autres, vous incitent immédiatement à la marche et au respect.
Au détour d'un rocher, l'éternelle âme d'enfant de l'ami François, est récompensée.
L'image est trompeuse. Pour rejoindre Wyssi Flüe sans mettre pied à terre, il faut une bonne dose de technique et les « corones » qui vont généralement de paire.
Fort heureusement, une fois cette accueillante clairière atteinte, le flow revient au galop...
... et les marches cassantes font place à la terre meuble.
Même si la déclivité reste souvent présente...
... la gérer ne soulève généralement que de la poussière.
Et repasser des gorges du Nanztal au flanc nord du Gebidum devient une simple formalité, surtout si vous n'êtes pas sujet au vertige.
Rohrbärg et son wanderweg aux lacets sexuels (dixit l'ami François)...
... propose aussi un bisse, le Rohrbergeri, interdit aux vélos. Faut vraiment qu'un jour ou l'autre, on perfectionne notre « Ober-Walliser Dialekt ».
500 nouveaux mètres de D- avalés en apnée poussiéreuse et nous retrouvons son petit frère, le célèbre Visperi...
... qui pour être roulé en intégralité, demanderait de décaler le cintre sur la droite de la potence.
Visp Bahnhof, Gleis fünf, et toujours en selle. C'est vraiment le dernier moment pour perfectionner notre « Ober-Walliser Dialekt ».