Deux ou trois nuits froides, un peu de pluie, et ça y est, l’automne a pris ses quartiers. Après les herbages d’altitudes qui avaient déjà entamé leur mue saisonnière, les feuillages virent maintenant, qui à l’or, qui à l’ocre, qui au vermeil. Dame nature abandonne inexorablement son vert monochrome pour se parer de tons plus colorés et plus chauds. L’œil se régale, l’esprit apprécie.
Le Saflischpass, que nous l’avions découvert en mode « automne », il y a pratiquement douze ans jour pour jour, au-delà d’un formidable tracé, particulièrement bien adapté au VTT, reste un étonnant « voyage » hors du temps et de la civilisation. Loin de tout, préservé comme peu de vallées du Vieux-Pays, il confine au mystique, une fois sa livrée automnale revêtue.
Une sorte d’Oktoberfest sans bières, mais pas dénuée de saveurs pour autant !
L'inversion des températures et l'arrivée du soleil transforment immédiatement une fin de nuit froide en petit matin bonheur.
Le Rundweg de Rosswald reste une sacrée gageur à remonter intégralement en selle, même épaulé par Mr Levo.
L'illustration de ce que j'essaie de vous expliquer avec des mots.
Ceci dit, il reste aussi un magnifique balcon sur l'oeuvre de toute une vallée, le Gantertal.
Quand le Rundweg rejoint enfin les pistes de la petite station perchée, il serait faux de croire qu'on a fait le plus dur.
La remontée de l'infâme bleue de Fleschboden, pavée comme le chemin des enfers, exige une grosse dose d'abnégation, doublée d'une assistance revue à la hausse.
Jeu d'ombres chinoises pour une arrivée sur les pâturages d'Oflini libératrice.
Quel que soit l'état du chemin, si vous choisissez de vous y mesurer, ce n'est pas à cause de Mr Levo que vous échouerez.
Et des ravins les plus vils, il contribuera à vous extirpez, en selle.
Nouvelle neige sur les hauteurs et bonheur dans le pré restent encore momentanément d'actualité.
Terre (très) meuble et nombreuses ravines à franchir rajoutent du piment à une remontée qui n'en manquait déjà pas.
Il faut toujours essayer ! Sur un malentendu, ça peut finir par passer.
Sable glissant et abimes du Giltgrabe n'arrêtent pas le biker motivé.
Ciel laiteux et lumières d'automne rajoutent au tableau un supplément d'âme quasi palpable.
Le col est en vue, mais son chemin ne donne toujours rien.
Jusqu'au dernier mètre de dénivelé, il faut lutter.
Et de sensations de glisse ?
Entre les premiers résidus d'un nouvel hiver ...
... les 2'561 mètres du Saflischpass finissent par (tré)passer sous nos roues cramponnées.
Ca pourrait s'apparenter à un nose-turn raté, alors que c'est juste un double lacet coupé pour en éviter le névé.
Même si la neige est au rendez-vous de Grüepi, il reste néanmoins une étroite bande de terre humide et glissante pour en rouler son divin chemin.
Entre plaques verglacées et boue recrépissante, il faut choisir le mal qu'on considère comme le moindre...
... et bien soigner ses lignes.
Ou alors, "goretter" les virages trop amis avec ce blanc qui n'est pas encore de l'or.
En octobre, le blanc n'est pas encore permanent. En tout cas, aux altitudes compatibles avec la pratique du bike.
Si Tranzbede m'était conté, je la voudrais chemins multiples et en vastitude dorée.
Découvrir le Binntal reste souvent une expérience inoubliable. Y pénétrer en arrivant par le Saflischpass, lui rajoute d'une grosse dose d'émotions.
Eh oui, l'hiver est à nos portes. Espérons juste qu'il ne tarde pas trop avant de les ouvrir franchement.
Quand tous les chemins mènent à Brunegge, c'est que ce sont les vaches qui les ont tracés.
L'oeil ouvert et l'index souple, le duo win-win pour persévérer en selle et contre tout.
8ème édition de la Saflisch et toujours pas de Fröüwestafel Highway à se mettre sous le crampon ?
Il était temps d'y remédier.
A descente accessible, sourires partagés !
Petit mélèze deviendra grand, si bétail et éléments lui prêtent vie.
Gaaaaaazzzzzzzz ! Surement un peu trop d'ailleurs, par rapport aux pièges cachés de ce chemin qui semble si conciliant.
A chacun sa traversée et les lacets seront bien gardés.
Si le jaune gagne aiguilles après aiguilles, le vert résiste encore étonnamment bien, en fonction de l'altitude et du versant.
Un peu de piment et de mouvant pour un chemin un peu trop conciliant.
Et si on y rajoute des lacets, il deviendrait même carrément intéressant.
Grummela ou Heiligkreuz ? Quand on n'a pas vraiment le choix, il est (justement) plus simple de le faire.
Si les gorges du Saflischbach sont du genre abruptes, son divin chemin n'en montre rien.
C'est tout schuss d'un lacet jusqu'au suivant...
... qu'on aborde toujours un peu trop vite et qu'on gère toujours un peu trop tard.
Les premiers tavillons de Saflischgarte annoncent notre arrivée dans la banlieue nord de Heiligkreuz. Si, si, ça existe.
Le Zebinne Jungle Trail, une descente tout en pièges, en remontées assassines...
... et en séances de marteau pic.
Quand le Römerbrücke est franchi, c'est que le retour vers Brig est enfin entamé.