Est-ce qu’un mois qui n’a proposé comme véritables journées ensoleillées que son premier et ses deux derniers jours peut encore prétendre à l’appellation de « MAI » ? Pas vraiment, non ! Perso, j’aurai choisi « MAIvrier » pour sa première quinzaine et « embruMAI » pour sa seconde. De toute façon, aujourd’hui, tout celà n’est plus que littérature et mauvais souvenirs. Ce qui importe, désormais, c’est comment mettre à profit ces premiers jours enfin estivaux ?
Eh bien, en selle et en chemins, pardi !
Et, même si elle s’aborde généralement comme une balade printanière, à cause de son adret rocheux qui amplifie la chaleur, c’est vers Tatz que nous nous sommes tournés pour dédier notre journée de l’Ascension aux sentiers virevoltants, aux revêtements cabossés, aux pavés ancestraux, à la caillasse mouvante, aux lacets retors et à la poussière omniprésente et enfin de saison. Evidemment, avec un tel programme, un petit crochet par les Caves Ouvertes était indispensable, histoire de refaire les niveaux et compléter la maigre pitance qui aurait malencontreusement survécu au fond de nos estomacs ballotés.
L'échappée moche : dans le trafic et les gaz d'échappement de la route d'accès au tunnel supérieur du Loetschberg.
L'échappée belle : dans le doux babillage d'une longue et tranquille ascension du kilomètre de D+ au menu de cette journée du même nom.
Tatz Downtown, courte halte appéritif parfaitement signalée par Maître JP.
Bon, après, si tu comptes indiquer tous tes changements de direction jusqu'à Niedergesteln, on est pas arrivé.
A m'asseoir sur un banc cinq minutes avec toi.
Et regarder ce beau pays tant qu'y en a.
Te parler du beau temps qu'est mort ou qui r'viendra.
Mattachra-Tatz, un premier secteur tout en herbage et en terre meuble qui donnerait le sourire à la plus prudente des VTTistes...
... à condition de savoir (à peu près) gérer ses premiers éléments de minéralité désordonnée.
Virage ouvert, revêtement onctueux, le dessert avant le plat de résistance ?
Y a sûrement un peu de ça. D'ailleurs, les lacets commencent déjà à se refermer et la caillasse à envahir notre trajectoire.
Welcome Back To Tatz !
Pourtant, y a encore moyen de conserver de la vitesse en pilotant "flowy" ...
... et précis.
L'entrée dans la partie rocheuse du versant, c'est maintenant.
Notre divine sente cherche d'abord à se frayer un chemin entre pans d'ardoise et précipices ...
... tout en se remplissant inexorablement de caillasse mouvante.
Et puis, d'un coup d'une seul, elle décide de plonger à travers rochers et lacets empilés.
Les avant-bras tétanisés ne facilitent pas le pilotage ...
... pourtant il faut rester concentré.
La ligne BLS signe la moitié des hostilités.
La traverser signifie reprendre le combat, désormais contre marches et pavés.
Tant qu'on peut éviter le sillon cassant, ça reste à peu près confortable. Une fois dedans, il faut improviser.
La vaisselle à Ladu(re), pardon à Lidu(re).
Et c'est reparti ! Les lacets, la caillasse, les pavés, les marches et la poussière.
Il faut détricoter, rester coordonné, mais surtout, aussi relâché que possible.
Au milieu de tant de minéralité, un étroit ruban cahotique et tournicotant.
Pris un par un, tout parait déjà compliqué. Alors, en plus, quand il s'agit d'enchainer.
L'incontournable, et pourtant très tournable, virage de l'église de Niedergesteln.
Hüettereggu et sa croix : le début de la séance de marteau-pique final.
Tout n'est maintenant plus que secousses, cahots et trépidations.
Il faut juste essayer de piloter sans jamais se cramponner à son guidon...
... tout en gardant suffisamment de vitesse pour avaler les obstacles.
Et quand on croit qu'il y en n'a plus, y en a encore, pile poil au milieu du chemin.
Plus de bras, plus de chocolat.
C'est pas grave, je préfère la raclette et le bon vin de mon Valais.