Deuxième escapade hors-frontières de cet été toujours plus « Covid » que vraiment « réchauffé », après notre brève incursion chamoniarde, en juin, nous sommes (enfin) retournés rendre une petite visite à nos cousins valdotains. Au menu de ce dernier samedi juillettiste, le vaste versant reliant le village de Buthier à son point culminant naturel, la Punta Chaligne, 1’300 mètres au-dessus de ses toits d’ardoise. Démarrage au soleil, coteau orienté à l’est oblige, pour une longue, très longue ascension en pente régulière, à défaut d’être véritablement douce, jusqu’au Tsa de Chaligne. Pente qui, ensuite, a furieusement tendance à se redresser (encore), via une succession de « sentieri » numérotés, dont nos voisins transalpins ont le secret, pour atteindre, d’abord le col de Metz, puis les 2’607 mètres de la Punta Chaligne.
Mais la « Punta », c’est aussi, et avant tout, l’une des plus belles descentes d’une région qui n’en manque pourtant pas. Démarrant par la très aérienne mais très roulable arête de Chaligne, elle bascule rapidement via le Coletto vers sa petite sœur, la panoramique puis engagée crête de Tardiva, avant de vous ramener tout en « flow » vers « il refugio », pour un « piccolo ristretto ». De là, les fameux jumeaux « 2A-2B » se chargent de vous faire plonger aussi rapidement que possible jusqu’aux rives du Ru Neuf, à la hauteur de Collere. Deux kilomètres d’horizontalité plus tard, la boucle est bouclée et le sourire définitivement incrusté sur votre faciès fatigué.
12 kilomètres d'ascension résumés en un seul cliché.
C'est au pied du mur (final) qu'on reconnait le biker.
400 mètres de D+ à escalader via des chemins numérotés.
.Pendant que les résidentes de la colonie locale regagnent l'ombre de leur étable pour se protéger de la chaleur...
... nous suons sang et watts pour gagner mètre après mètre après mètre.
Options aussi « sellés » que possible...
... et aussi « sinueux » que nécessaire.
Plutôt que d'affronter le « mur », nous allons le contourner par le sud...
... en visant le col de Metz (la pointe voisine de Chaligne, pas la ville de Moselle)
Les derniers mètres en selle ? Le passage du « collet » nécessitant obligatoirement de passer en mode « push ».
Mais une fois l'arête sud atteinte, nous retrouvons « selle » qu'on aime.
La déclivité est plus forte qu'on pourrait le penser en voyant ce cliché et le « ronron » plus bruyant qu'à l'accoutumé.
Certain(e)s n'arrivent plus à marcher, d'autres plus à escalader. A chacun, ses difficultés !
Les dalles sommitales et leur incontournable croix : nous voisins transalpins sont-ils aussi pieux ou aussi pécheurs que nos cousins germains ?
La plus belle crête alpine « bikable » ? Si on y ajoute celle de Tardiva, qu'on voit déjà dans le fond, c'est fort probable.
Beau pays ! Belle vallée ! Et c'est un valaisan qui l'écrit.
Pas toujours très « fair », mais souvent mieux gérable, l'option « drè dans le pentu » ne connait pas plus de frontières que Sieur Covid.
« Il Colletto », petite entaille morainique entre deux crêtes panoramiques qui, sans lui, n'en aurait fait qu'une.
De Chaligne à Tardiva, il n'y a qu'un pas et quelques belles sections de « Rocky Garden », pardon, de « Giardino Roccioso»
Au sortir de l'innommable pierrier, les fleurs des vainqueurs.
Tardiva sait accueillir ses hôtes !
Savoir où l'on va, c'est bien. Savoir d'où l'on vient, c'est mieux.
Quand le chemin est tracé sur le bon versant, le bonheur est dans le pré.
Chaligne en référence, Tardiva en fleurs. (Joubarbes en l'occurence.)
Ca démarre tout en lignes droites...
... avant de devenir tortueux, puis de plus en plus étroit et piégeux.
Une demi-seconde de déconcentration et c'est le carton.
Ceci-dit, y a pire pour (ne pas) choisir de chuter.
Vu tout le blanc qui y subsiste, on va encore attendre un peu avant d'agender une Durand au programme.
« Ritorno al rifugio» ! Mmmhhh, ça sent déjà l'expresso.
Sauf qu'entre nous et le fameux breuvage à l'arôme corsé, y a encore quelque adversité à gérer...
... et quelques virages à ne pas rater.
En choisissant le fil de l'arête plutôt que le pré, notre divin chemin hausse sensiblement le niveau de difficultés.