On y passait, quand on faisait l’ascension du col de Mille par son versant adret et qu’on traversait, l’un après l’autre, tous les alpages qui le sépare de Bourg-St-Pierre. On le frôle, chaque fois qu’on se hisse vers Erra ou la Vouardette pour aller taquiner de l’Eperviers. Mais jamais, ce bel alpage perché n’avait été le but de notre journée. Du coup, pour essayer de gérer au mieux la météo capricieuse de ce nouveau dimanche hésitant entre gris clair et gris foncé et le point culminant encore limité de nos sorties printanières, nous avons choisi d’aller « droit au Cœur » pour découvrir les inédits chemins qui en plongent vers la Dreudze et Morion.
Résultat des courses, Dreudze, Morion, c’est tout bon. Crêdedin, ça craint !
Ou, pour rester dans le thème la journée, jusqu’à Morion, on peut parler de « coup de cœur », mais pour la traversée vers Crêdedin, casse-pattes ou « crève-cœur » seraient plus adaptés pour la caractériser.
Bucolique parterre de pissenlits pour une entrée en matière beaucoup plus ardue qu'il n'y parait. Directissime de Reppaz oblige.
L'incontournable Bisse-Vieux, notre meilleur ami pour remonter la vallée du Grand-St-Bernard loin de la route « néo-nationale » du même nom.
Quand le panorama est aussi bluffant, même le plus infâme des goudrons deviendrait (presque) comestible.
Le seul tronçon avec vue et pourcentages (à peu près) avouables de la très exigeante remontée de la forêt de la Lantse.
Euh non, en fait, je suis pas sûr d'avoir très faim, là, tout de suite.
La traversée du torrent de Palasui, dans le revers de la Pointe de Toules, s'annonce, comme prévu, humide et fraîche.
Finalement, en s'approchant, on entrevoit une solution, certes boueuse, mais moins froide qu'envisagée.
Tant qu'il reste de la banquette à rouler, pourquoi vouloir, à tout prix, se mouiller les pieds ?
Tapis de crocus (perce-neige) les bien nommés.
Voir le Coeur et s'extasier face au panorama ahurissant que ce petit alpage perché propose.
Oui, c'est par là ! Même si le chemin fait d'abord furtif en première langue.
Furtif mais panoramique et plutôt bienveillant.
Photo de groupe, rare sur AlpA, pour une crête avec vue de folie.
Divin n'est sûrement pas le qualificatif le plus approprié pour cet inédit chemin. Aérien ? Panoramique ? Allez, osons l'anglicisme : Scenic Trail !
Bref hors-piste pour éviter un lacet malencontreusement situé dans la neige de la vaste et ombrageuse combe du torrent de Palasui.
Printemps oblige, ça bourgeonne de partout : dans le pré autant que dans le ciel.
Ce qu'il y a de sympa dans le Morion Express, c'est qu'il ne fait pas vraiment dans le lacet.
Dans l'étroit, oui, dans le rectiligne, oui aussi, dans le panoramique, oui encore, mais pour les épingles, faut plutôt aller voir dans une mercerie.
Pour l'avoir déjà remonté en « peaux », je sais que les traversées du Morion sont interminables...
... et que ses rares lacets, sont généralement accommodants.
Photo de JP, à la JP.
Pour une première sortie de la saison, tout le monde ne se plaint pas du manque d'épingles.
La Dreudze : autre alpage avec vue.
Le service d'entretien de Morion City toujours à pied d'oeuvre, même le dimanche après-midi.
Entre nuages résiduels et premiers développements orageux annoncés, trois heures de soleil, mises à profit pour tracer de l'inédit. What Else ?
Entre Dreudze et Morion, notre chemin retrouve enfin de l'épingle. De là, à véritablement tricoter, il y a encore du fil à dérouler.
Même s'il est loin d'être renversant, voilà un chemin qui sait rester, souvent, appétissant.
On aurait dû les écouter. Tous les riverains nous l'avaient annoncé : la traversée vers Crêdedin, ça craint !