Si on m’avait dit, fin août, sur mon lit d’hôpital, que ma saison de VTT n’était pas irrémédiablement compromise, j’aurai eu un peu de mal à le croire. Et pourtant, 12 semaines et deux jours plus tard, me revoilà en selle, pour la deuxième fois du week-end. En tant qu’adepte du « Carpe Diem » j’aurai tendance à dire que tout ce qui est pris n’est plus à prendre, et tous les kilomètres (37 pour 1700 m de D+) de chemins rajoutés à cette année à la fois « confinée » et « fracturée », doivent être appréciés à leur juste valeur. Celle d’une passion dévorante qui reste vivante quels que soient les vents contraires qu’elle est amenée à affronter.
Alors, certes, ce nouveau novembre au caractère « indien » offre des perspectives « vttistiques » hautement appréciables, mais cela n’empêche pas la saison d’avancer, le soleil de décliner et les ubacs d’inexorablement s’assombrir, de s’humidifier, voire, localement, avec l’altitude, de geler. Reste que la topographie du Vieux-Pays, avec ses nombreuses vallées latérales, offre une belle brochette d’itinéraires en adret dont il faut, à cette saison, savoir profiter. A notre programme dominical nous avions inscrit celui du Val d’Entremont, avec ses deux perles, les Eperviers, au-dessus de Chandonne, et les Crêtes, au-dessus de Chamoille. Deux chemins, certes un peu éloignés l’un de l’autre, mais qu’il est toujours appétissant d’enchaîner, quand on aime les menus au caractère bien trempé.
Entre leurs ailes à la poêle et leur divin chemin, je ne sais pas ce que je préfère dans les éperviers d’automne.
Mais, en fait, pourquoi choisir ? Commençons par le chemin et finissons par les champignons !
La Dzoz' Connection sur fond de Val Ferret.
Après une entrée en matière "drè dans le pentu", la douceur du Bisse Vieux redonne un peu d'horizontalité à notre itinéraire tourmenté.
L'arrivée sur la piste forestières de la Lantse offre un panorama d'exception sur le Vélan, et, accessoirement, rajoute des puls aux puls.
Rentre la tête, tu seras plus aérodynamique face au vent du sud-ouest qui commence à souffler en altitude.
Pas de Vouardette à notre menu du jour, pour cause de versant nord enneigé. Du coup, on en profite pour admirer le massif du Mont-Blanc en sifflant au lieu de suer.
Fin d'automne en pente douce !
L'entrée des éperviers, face à un domaine skiable de Vichères-Bavon, désespérément ocre et beige.
En attendant l'arrivée de l'or blanc, profitons déjà de déguster le sinueux monotrace de la vaste combe d'Erra.
Et, pour profiter, y en a qui profite. Maître Christophe en version "I Believe I Can Fly"
Appliqué comme jamais, l'ami Oli. Peut-être parce que son vélo du jour est un "hardtail" ? Ou alors, c'est parce que c'est aussi celui de sa femme...
Les Jaquier, père et fils, à côté de leur vélo ? Il doit y avoir un loup...
Pire que les crocs du féroce canidé, voilà l'explication, une longue langue d'eau verglacée qui squatte notre chemin préféré.
En attendant la prochaine "mauvaise" surprise, remettons du gaz et du coeur à l'ouvrage.
Les célèbres lacets du tracé rapace.
Avec un doigt d'application et un zeste de technique, tout passe, Fingers In The Nose... Ou presque.
Train-train de début d'aprèm, pour une petite remontée inspirée...
... qui nous fait passer de Chandonne à Commeire presque sans avoir à pédaler.
Les Crêtes, fidèles à leur réputation : sinueux, poussiéreux, et, passages répétés de motos oblige, localement très sillonnés.
Qu'importe la recette, quand le dessert est servi, il faut savoir y faire honneur.
Et là encore, une fois à table, certains savent mieux se tenir que d'autres.
Le célèbre virage en dévers de Chamoille, une fois n'est pas coutume, amélioré par le sillon des motards.