Grand classique de fin d’été, cet itinéraire transfrontalier, sur le point de devenir « vintage » à cause de la logistique qu’il nécessite, n’avait plus vu nos roues, ou certaines de nos roues, rouler ses deux versants depuis bientôt 6 ans. La faute à une édition 2019 très (trop) tardive qui l’avait transformée en « hivernale » malgré elle, à des éditions 2018 et 2020 en « aller-retour » sur le versant bagnard en raison du manque de logistique disponible ou carrément à des « trous » dans le calendrier, comme en 2017 et 2021.
Alors, pour remédier à un manque grandissant et pour éviter que la « Durand » ne finisse définitivement « Has Been », nous l’avons, une fois n’est pas coutume, mise au programme de notre début d’été. D’abord parce que les conditions de fonte des neiges ont rarement été aussi favorables que cette année, mais aussi pour mettre un peu de Val d’Aoste dans une saison qui, pour l’instant, en manque cruellement.
Ré-alignement « on the fly » de plaquettes neuves, lèchantes et « chantantes ».
Fenêtre sur un haut Val de Bagnes bien frais et ventilé en ce premier dimanche « post-réfchauffement ».
Ciel menaçant en phase d'envahissement d'un fond de vallée toujours préservée.
Pas de pont du Lancet, premier jalon d'une longue ascension, mais une fragile passerelle sur les eaux d'une Dranse déjà couleur café, pour cette édition de juin.
Le gris est de mise, pour l'instant, mais comme le vent est aussi de la partie, on peut espérer le voir aller décorer le ciel ailleurs que sur nos têtes.
Alpage de Grand Charmotane : un premier rayon de soleil semble vouloir réaliser notre souhait.
Charmotane, c'est aussi la fin de la piste et le début d'une kyrielle de chemins bagnards, puis valdotains.
A commencer par le toujours exigeant raidard de Plan Petit Giétro, difficile à rouler dans sa partie inférieure...
... mais localement plus conciliant en s'élevant.
Il serait même fort sympathique, si son sillon n'était pas chaque année plus profond et ses rigoles extractrices d'eau, toujours aussi retorses à franchir.
D'ailleurs, souvent, la meilleure solution pour rester en selle, consiste à privilégier le pré...
... même quand il est particulièrement bosselé.
Petit « biker » deviendra grand, s'il continue à pédaler courageusement.
Courageusement et habilement pour éviter de cogner ses manivelles dans le profond sillon.
Le minéral gagne du terrain, en même temps que, pour notre bonheur, le chemin délaisse le versant pour le fond de vallon.
L'ascension des « dalles » sommitales est presque une formalité en assistés.
Sauf que dans ce « presque » il y a beaucoup de « pulses » et quelques bons coups de mollets.
Même à 2'800 mètres, le pré vaut parfois mieux que le chemin mal pavé.
Sauf si vous êtes un « bikers » motivé ou borné.
Hors de l'ombre du Mont-Gelé, aucun résidu neigeux pour nous mouiller les pieds, cette année. Alors que, généralement, avant fin août, il n'y a pas de Durand sans névés.
Pareil pour le versant italien : si l'ardoise locale est toujours omniprésente, la neige squatte loin du chemin.
A chaque Fenêtre son ou ses lacs. Si les « Ferret » sont des eaux valaisannes, le « Durand » est du turquoise valdotain.
Attirant, mais pas au point de s'y baigner. De l'eau de fonte de névé associée à un vent toujours forcissant, un cocktail n'inspire pas forcément au plongeon.
Quelques dalles humides mais plus adhérentes qu'on ne pourrait le penser ...
... mais surtout un long ruban terreux, « sommitalement » accueillant.
Quand on transporte des croquettes dans son sac à dos, c'est plus simple de partager son pic nique avec le premier chien venu. Quoique, celui-ci se serait sûrement adapté au sandwich aussi.
Le « sentiero » de Thoules, souvent récalcitrant et, visiblement de moins en moins entretenu. Le petit « bémol » de la journée.
En revanche, en matière de « dièze », le Lombardin-Balme de Bal reste une valeur sûre ...
... et particulièrement fleurie en cette période de sécheresse déjà « oubliée ».
En allant vers le sud, le soleil gagne du terrain. Ca paraît logique, dit comme ça, sauf que ça va à l'encontre de la météo annoncée. Tant mieux !
La rebutante ascension de Porchère, pour se hisser jusqu'au « Rû de By » reste un beau morceau de « pulses dans le rouge » même bien épaulé par Herr Brose.
Tant qu'il reste de la corde pour se raccrocher, il faut toujours tenter.
le « Rû de By » ne serait pas le « Rû de By » sans son habituel saignée entre rochers.
C'est en s'approchant de Champillon qu'on voit mieux qu'on (re)vient de vraiment loin.
Autant de fleurs ne pouvaient décemment pas échapper à un cliché à la JP.
Surtout quand leur jaune est coordonnée à celui de son fidèle casque Spe.
Aujourd'hui la « partie » logistique voit la vie en rose.
Arp de Praz marque la fin du « Rû » et la transition vers le célèbre chemin du Bois des Fontaines.
Un chemin qui, pour l'occasion, s'est visiblement inspiré de son lointain cousin « Brazilian ».
A force de plonger, on finit par suer et avaler de la poussière.
La « Cerisey » sur le gâteau : le tortillard final du même nom, toujours aussi sympa ...
... mais jamais complètement conciliant pour autant.