Après le printemps froid et pluvieux que 2023 nous a réservé, nous voilà maintenant confrontés à une « saison des orages » avant l’heure. Les prévisions de MétéoSuisse sont formelles : chaque jour de ce premier week-end de juin sera orageux, surtout dans les Alpes, et, chaque jour, les précipitations s’activeront plus rapidement. Probablement déjà avant midi pour dimanche. Du coup, nous avons dû concocter une sortie de « secours », avancée au samedi, avec départ matinal et roulage « en local ».
Mais comme notre « local » est particulièrement bien achalandé en matière de « trails », seul le choix du « spot » le plus propice a finalement prêté à discussion. L’attractif ubac « Millien » étant encore largement recouvert de neige, nous nous sommes tournés vers l’adret qui lui fait face, pour aller en rouler son secteur le plus occidental, celui de Comba Plâne, haut plateau adossé à la Pierre Avoir, perché au-dessus des à pics creusés par le Merdenson et qui propose un chemin de crête tout simplement exceptionnel.
1200 mètres de dénivelé avalés d'un seul trait et encore fraiche comme une violette dans la rosée du matin : merci Herr Brose !
Malgré notre mise en route matinale, côté ciel, comme annoncé, ça bourgeonne déjà à tout va.
Identifié et fidèle au rendez-vous, le point chaud de notre itinéraire : comment rejoindre le col de la Marlène sans (trop) se mouiller les pieds.
Commençons par préférer l'herbe grasse au chemin humide et boueux ...
... avant d'oublier la face nord pour privilégier la crête.
Une crête qui commence sous de bons auspices ....
... avant de se montrer beaucoup moins accueillante... pour la pratique du VTT.
Du coup, le salut réside peut-être dans un changement de versant qui permet, en plus de garder les pieds secs, de persister en selle.
Au final, une fois le sommet atteint, il ne reste qu'à se jeter sur Dame Marlène, avec ou sans chemin.
Et, une fois encore, c'est l'option « sans » qui se révèle la moins humide.
La furtive sente de transition en pied de Pierre Avoir : toujours aussi étroite, et, chaque printemps plus déversante.
Le poussage final pour se hisser jusqu'à Comba Plâne : éprouvant, ce n'est que son prénom.
Sa terrible déclivité et ses énormes marches ont largement de quoi assortir vos puls' au rouge du casque ou du short.
Je ne suis pas vraiment sûr qu'il existe une plus belle vallée. En tout cas, pas en Valais.
Belle vallée, mais pas au point d'être béatement admirée. Surtout quand le tortillard démarre en fanfare.
Pour ceux qui pensaient que le terme tortillard s'appliquait uniquement aux trains, en voilà l'illustration VTT par l'image.
Pourtant, même le plus capricieux des tortillards sait aussi, parfois, filer droit.
Mais jamais très longtemps.
Certains lacets s'avèrent plus judicieux que d'autres. En particulier, ceux qui vous évitent d'avoir à aller vérifier la profondeur des à pics du Merdenson.
Décidément, c'est votre jour de chance. Deuxième définition gratuitement illustrée par l'image : celle du chemin de crête.
Plus les heures passent et plus les cumulus se cumulent, jusqu'à se lier les uns aux autres. L'ombre gagne du terrain et les orages se rapprochent.
Il est temps d'entamer le (long) retour sur nos pas. Laissons le Merdenson redevenir une frontière et retournons vers ce Bagnes d'avant la fusion.
La Dent de der qui va bien pour couronner un itinéraire avec un grand « I » : 32 kilomètres et 1755 m de D+.
Une Dent rarement aussi verte, mais beaucoup moins grasse que nous l'avions trouvée lors de cet instable dernier jour d'avril.
A adhérence retrouvée, séance de tricotage unanimement appréciée.
Quand les mailles s'enchainent ...
... la pelote se démêle plus aisément.
Et le tricot finit par rendre le sourire à la moins téméraire des bikeuse.