Servais, Mamert et Pancrace, les fameux Saints de glace qui, à eux trois, font habituellement de mai un petit hiver, ont, une fois n’est pas coutume, choisi de prendre des vacances. Alors, peu importe où ce trio de « persona non grata » a décidé de passer ce cinquième mois de l’année, du moment que cela nous permet d’avoir enfin un petit avant-goût d’été aussi inespéré qu’appréciable après l’ersatz de belle saison que fut celui de 2021.
En mai, fais ce qui te plait !
Et nous, ce qui nous plait, c’est, par exemple, rouler 40 kilomètres de pistes et de chemins, agrémentés de 1900 mètres de dénivelé, tout en adret et sans quitter notre belle vallée.
Un incroyable chapelet de chemins que nous avons eu la chance d’égrener pour boucler ce splendide itinéraire en six petites heures de selle ! Sur crête, à flanc, en alpage, en forêt ou à travers névés jusqu’aux confins ouest de « Bagnes ». Après, pour continuer, il aurait fallu savoir voler, pour rajouter du « Val de » et rejoindre nos récents fusionnés sur leur balcon ensoleillé du Levron.
Il est toujours difficile de s'élever, mais quand le cadre est aussi enchanteur, le dénivelé pèse moins sur les mollets.
Mille et son col en mode « déjà moucheté ». La saison avance et nos perspectives d'itinéraires, s'ouvrent.
Le Bisse du Levron, sans neige, sans eau et sans « randonneurs hollandais », reste une alternative très sympathique pour transiter vers les Ruinettes.
A 2200 mètres d'altitude, à mi-mai et en manches courtes ? Oui, c'est possible, mais il ne faut pas trop s'attarder sur la chair de poule des bras.
Voir où l'on va et savoir d'où l'on vient. Quand le VTT rejoint le sens de la vie.
Mai a la répuation de faire ou de défaire le printemps. Aujourd'hui, il a fait notre journée. C'est déjà ça.
La combe des Fontantets moins enneigée qu'envisagée ? Tant mieux, même si avant les Ruinettes, en mai, rien n'ai jamais gagné.
Bingo ! 300 mètres plus loin. Ce n'est plus un névé, c'est carrément un glacier.
T'as les pieds mouillés ? Oui, et pas que mouillés, un peu gelés, aussi.
La Combe de Médran et son maxi-névé : quand neige de culture et damages répétés s'associent pour rendre la fonte plus lente.
Feu avant allumé, c'est bon tu peux passer.
L'année passée, à la même date, il aurait sûrement fallu une pelle pour s'extraire du tunnel de la Tête des Etablons.
Nous laissons sans regrets Savoleyres « la métalleuse » pour pousser encore vers l'ouest et cette Pierre que nous voulons absolument revoir.
L'option chemin habituel en versant Nord étant totalement impraticable, nous choisissons la crête pour tenter de rejoindre le col de la Marlène.
Si du Moléson on voit sa maison, de la Marlène, on voit la plaine.
Le dernier névé de notre journée ? Vaudrait mieux, vu les difficultés rencontrées pour y faire tourner les roues de nos VTT.
La Pierre, enfin à portée de main... et de roue.
Sauf qu'il est midi, l'heure du casse-dalle dominical.
A défaut de flanc, on reprend de la crête...
... pour éviter de finir noyer dans la chantilly du versant nord.
Le fameux col de Mlle Marlène...
.... tout en fleurs pour nous inciter à persévérer à flanc ?
Un flanc qui a dû faire déversant en deuxième langue.
Bien choisir où pédaler et où laisser filer, mais toujours garder une oeil sur un ruban localement pas très engageant.
L'option Comba Plâne rapidement abandonnée en raison de l'abondance des ses névés, nous persévérons à flanc.
C'est encore du VTT ou déjà du bobsleigh ? Peu importe le sport quand on a un sens inné de la glisse ...
... ou une science du pilotage aiguisée.
Les derniers tronçons avant l'alpage de Mlle Marlène ne font pas vraiment semblant en matière de pourcents.
Chemin à vaches pour un nouveau panorama d'exception.
Vieilles pierres et jeune biker. A moins que cela ne soit l'inverse ?
Encore et toujours du flanc et, encore et toujours, complètement à l'Ouest.
A la croisée des chemins, nous pleurons (un peu) notre option « pieds secs » devant les attraits de la Comba Plâne court-circuitée.
Ceci dit, pour garder le cap à l'Ouest, depuis ici, il est indispensable de savoir voler.
Cette option n'étant pas présente sur nos Levos, nous choisissons de plonger...
... et de jardiner pour nous extraire de l'hécatombe forestière rencontrée.
Finalement, après quelques jurons bien sentis, nous finissons par retrouver notre meilleur ami de la journée : le Bisse du Levron.
Que nous empruntons sur un court tronçon pour regagner les Planards et retrouver son fort appétissant tortillard des Esserts Dé.
Direction le Clou, cher (non très cher) biclou !
Hike & Fly VS Ride & Not Fly (over the bar).
L'incontournable chemin du Oindu : un moment de honte est si vite passé et cet onctueux tracé tellement vite avalé.
A défaut de « Racines », vous prendrez bien une dernière « Dent » pour la route.
Proposition qu'aucun biker sensé ne saurait refuser.