« Rando pur plaisir pour adeptes du vendredi loisirs », ou comment transformer une course apparemment anodine en une « énorme » journée de peaux. Si la liste des ingrédients de base est relativement simples à énoncer, la principale difficulté de la recette consiste à les réunir tous à l’enseigne de la même journée.
Prenez une vaste étendue de ciel dont « bleu » n’est que le prénom, au hasard et en toute subjectivité, un morceau de ciel valaisan. Rajoutez une généreuse rasade de soleil printanier, denrée également abondante dans cette noble et belle contrée. Délayez cette base dans une belle journée hivernale, froide et agrémentée d’un légère bise, puis saupoudrez le tout de récentes chutes de neiges, avec conviction, mais sans excès. Avec un zeste de bonne volonté et quelques grammes de chance, vous obtiendrez « LE » cocktail parfait pour une randonnée innoubliable : une couche de neige dure recouverte de 20 centimètres de poudreuse, ne se transformant pas malgré les vigoureux assauts de l’astre du jour, un risque d’avalanche modéré et, last but not least, pratiquement aucun randonneur avec qui partager ce délicieux menu.
Bourg-Saint-Pierre – Creta de Vella, c’est 1’000 mètres de D+, à travers des paysages fabuleux, mis en valeur par la belle lumière d’un vaillant soleil d’avril. Mais, une fois n’est pas coutume, Creta de Vella – Bourg-Saint-Pierre, c’est aussi 1’000 mètres de D-, à travers des pentes somptueuses et des combes magnifiques, recouvertes d’une incroyable couche de neige poudreuse et légère. Résultat, un grand moment de bonheur, à la montée, ET, à la descente. Le nouveau slogan d’AlpAvistA pour 2008 n’avait encore jamais été aussi superbement illustré …
« Ride More, Work Less »
Après un court portage descendant et quelques lacets de route dans l'ombre de la forêt, nous émergons avec bonheur au fond des vastes pâturages de l'alpage des Arpalles.
Alors que le soleil d'avril se lève pour réchauffer le Val d'Entremont, la forte bise en décoiffe déjà ses plus hauts sommets.
Les récentes chutes de neige n'ont visiblement pas réussi à complètement endiguer les assauts concertés des tempêtes de vent et d'un soleil de plus en plus vaillant.
Premier répit sur un début de parcours plutôt abrupt, les bâtiments de l'alpage de Champlong.
Un muffin aux myrtilles, quelques gorgées de thé, avant un rapide et joyeux retour aux affaires : la traversée du vaste plateau de Champlong, le bien nommé.
Ca s'appelle faire sa trace, et dans un environnement aussi grandiose, par une si belle journée, c'est juste divin.
Une seconde partie d'ascension plus aisée, mais aussi beaucoup plus longue qu'entrevue lors de la pause casse-croûte. Qu'importe, la journée est radieuse, la neige légère et le panorama superbe.
Les rocailleuses pointes du versant Ouest du massif des Combins.
La Combe de La, le Val Ferret et les contreforts Est du massif du Mont-Blanc.
Le plateau sommital de la Creta de Vella : superbe et vaste balcon sur Combins et Vélan.
Si la neige est soufflée et piégeuse sur le sommet, dès que nous basculons dans le versant, elle redevient poudreuse et légère.
La somptueuse pente sommitale, face au Vélan.
Si la nouvelle neige est localement plus lourde, selon l'exposition, la couche dure, peu profonde, offre en permanence d'excellents appuis.
Enchaîner une interminable succession de virages bien cadencés devient presqu'une partie de plaisir.
Quelques transitions bien négociées à la recherche d'une nième zone de neige légère. Avec un peu d'habitude, lire la neige pour en estimer sa consistance devient un jeu d'enfants.
No comment !
Retour vers l'alpage de Champlong pour une pause pic-nic bienvenue.
Les nombreuses combes plongeant vers Bourg-Saint-Pierre nous offrent chacune tour à tour l'opportunité de prolonger notre délicieuse dégustation de poudreuse.
Et quand on croit qu'il n'y en a plus, il y en a encore. Jouissif et insoupçonné lors de la montée.
Même pas besoin de rajouter le sourire avec Photoshop.
Nouveau changement de combe, mais menu identique : poudreuse à tous les étages.
Neige un peu plus lourde, espace un peu plus réduit, mais plaisir toujours constant.
Ah, s'il n'y avait pas nos jambes fatiguées pour nous forcer à quelques pauses....
Le fond de l'alpage est nettement moins enneigé, mais encore parfaitement skiable, à condition de bien choisir sa trajectoire et d'anticiper les obstacles de plus en plus nombreux.
Fin de descente par la piste forestière et son enneigement aléatoire. Même la proche perspective du portage final pour remonter vers Bourg-Saint-Pierre n'arrivera pas à refroidir notre enthousiasme.