Octobre,
La lumière des jours s’effiloche inexorablement, comme le pan d’un tricot qui perd ses mailles.
La nature engourdie par les premiers froids, se dépouille lentement de son superflu.
Les fluctuations de la neige en altitude augurent déjà l’hiver qui s’avance.
Les sentiers sont désertés, la montagne, apaisée.
Les derniers touristes s’en sont retournés chez eux,
gagner de quoi s’offrir des vacances toutes neuves.
1032 hectopascals d’un été indien aussi doux que tardif.
Des chemins parmi les plus courus de la vallée de Chamonix, rien que pour nous.
Et si la vraie saison, c’était hors-saison ?
Octobre,
moi j’adore…
Le matin, quand la lumière s'allume, c'est forcément toujours trop tôt.
Première difficulté de la journée, outre les 237 épingles initiales à gravir, éviter de piétiner les bouquetins qui squattent placidement notre chemin.
La cabane du col de Balme, entre ombre et lumière d'un nouveau jour.
Double plaisir pour un début de rando exigeant : en émergeant enfin dans la tiédeur du soleil, nous constatons que notre chemin se décide à réviser à la baisse sa terrible déclivité initiale.
La Remuaz dans la chaude lumière d'octobre : désordonné et superbe enchevêtrement de marécages et de petits étangs alpins.
Tapis rocheux et nuances de bleus pour sa majesté le toit de l'Europe.
Les premiers lacs de Chésery en arrivant de l'Est...
.... et leur grand frère le plus connu, qui sert depuis toujours de miroir naturel aux prestigieux sommets et aiguilles du massif du Mont-Blanc.
Tavillons, madriers et pierres naturelles, l'arrivée au(x) chalet(s) du Lac Blanc est rustique, mais chaleureuse.
Quelques gouttes de turquoise dans un monde abrupt, rocheux et éternellement enneigé.
Avides, dodus et peu farouches, les choucas du lac Blanc sont certainement parmi les mieux nourris de toute la chaîne alpine.
Le lac Blanc c'est avant tout un panorama sud absolument incroyable...
.... mais dont le pendant nord n'a pas à rougir malgré l'appellation de son massif.
Retour sur nos pas sans baignade... mais l'estomac bien calé.
Faute de café, vous reprendrez bien un petit panorama pour faire passer le picnic.
Et en matière de digestifs panoramiques, le versant sud de la vallée n'est visiblement pas avare.
Pas de dessert non plus, mais une Mer de glace en guise de douceur d'après repas.
Nouveau coup d'oeil circulaire sur le plus renommé des lacs de Chésery, vers l'Ouest cette fois.
Chamonix, la Flégère, chalet de Chésery : l'itinéraire touristique habituel menant au lac Blanc est déserté à cette saison, pour le plus grand bonheur des 'vrais' marcheurs.
Mimétisme inégal pour un combat perdu d'avance. Petit cairn ne deviendra jamais assez grand.
La baby-sitter veille et la nurserie se presse lentement. Comme pour la montée, notre chemin appartient d'abord aux bouquetins.
Col de Balme et village du Tour : un duo de rondeurs douces et herbeuses adossé à un environnement de roche et de glace.
Ici, toutes les histoires de cairns se suivent et se ressemblent.
L'Aiguillette des Possettes et le Col des Montets : la plongée finale s'annonce.