– Alors, cette rando ?
– Super, elle a tenu toutes ses promesses.
– Ah ouais ?
– 1200 mètres de D+ presque tous asphaltés, un bisse à étages reliés entre eux par des escaliers, de la boue jusque derrières les oreilles, de la neige jusqu’au ventre et presque plus de peau sur les tibias…
– Ah, oui, quand même. Et il y a eu un point positif ?
– Euh… oui, plusieurs même.
– On n’a pas eu de pluie.
– Ah ?
– On n’a pas eu de grèle.
– Trop cool, et c’est tout ?
– Non, on n’a pas crevé non plus.
– Super, mais c’est quoi le point positif ?
– … je roule avec des grands « malades »… et au fond je crois que j’aime ça …
Waou ! J'y crois pas, il y a même du single au programme.
Perdu ! Il y a surtout du goudron, et pas des moindres, du bien pentu qui monte vers Chemins-Dessous...
Quelques lilas pour égayer un exercice plutôt rébarbatif.
Allez hop, une première route interdite. Une !
Interdite pourquoi, d'ailleurs ?
Un paturage, quelques mélèzes, un chemin, et l'instinct du single reprend immédiatement le dessus.
1200 mètres de D+, ça lasse assez vite, surtout en début de saison. Heureusement, le bisse de Saxon passait par là...
Ah ouais, du bon gros bisse des familles, bien roulant...
.... mais posé à 1'700 mètres, côté ubac de la vallée du Rhône...
Vu le nombre d'intersections, je crois pas qu'on va se perdre.
Un premier couloir avalancheux ? On ne va quand même pas descendre du bike pour si peu.
Tiens, je croyais qu'un bisse avait comme caractéristique principale, une pente infinitésimale. Ils ont dû oublier de le dire au constructeur de celui de Saxon.
Purée, qu'est-ce qu'il y a comme couloirs à avalanches sur ce bisse. Maintenant, je comprends mieux pourquoi il est interdit aux VTT. C'est vachement dangereux ces trucs-là.
Bizarre, bizarre, ça fait presque 200 mètres qu'on a pas remis pied à terre. Il doit y avoir un piège...
Meuh non, quelle méfiance, juste un 486ème couloir garni de neige à traverser, trois fois rien.
La proposition d'enlèvement des panneaux indicateurs est acceptée à l'unanimité des participants. Comme ça, au moins, on est sûr que notre traceur du jour ne retrouvera plus ce "superbe" itinéraire.
De plus en plus infinitésimales, les pentes de ce bisse...
Yes ! Enfin un petit panorama...
Faux quand même relever un point positif : y a vachement moins d'arbres renversés que sur le bisse d'Ergisch.
Y a personne qu'aurait pensé à prendre des raquettes ? Pourquoi, tu comptes faire un tennis ? Non, juste faire comme Federer, pleurer un bon coup.
Et il y a même des tronçons abrités et aménagés. De plus en plus fort !
Vous avez pensez à brancher vos Barivox ?
T'as encore pied ? Non, mais j'ai déjà ventre, tout va bien.
Et une bonne coulée de boue bien gluante, ça manquait, non ?
Tu comprends le "bedjuilandais" toi ?
Ouaip, j'ai quelques notions : je crois que ça veut dire que le dernier en bas doit payer l'apéro.
2 litres pour 7 heures de bike, on devrait peut-être songer à refaire le plein, non ? T'as déjà essayé d'enfermer de la Bedjui Mineral Water dans un Camelbak avant de dire ça ?
Et ils ont même des satellites pour surveiller notre descente. Y a pas à foutre, Bedjuiland, c'est un autre galaxie.
T'es sûr de l'itinéraire ? Le losange jaune de marquage indiquait qu'on devait tourner à gauche, non ? Non, Christian, non, je crois pas.
En voilà du single 'jokerless'. Pas grave, on est pas fatigué, très lucide et en plus, pas pressé du tout d'en finir avec cette journée... au paradis.
Et un peu de sueur et de poussière sur les tibias écorchés par la neige profonde, ça vous dit ?
C'est quand même étrange cette région où les arbres poussent du haut vers le bas, non ?
Et un chemin qui grimpe aux arbres, c'est pas étonnant ?