Première haute-pression durable de l’année, « Ingo » nous aura fait passer de l’hiver au printemps en moins de trois jours. Amenant, dans son puissant sillage, une douceur oubliée depuis octobre et un soleil de carte postale, ce neuvième anticyclone de 2014 aura déclaré, sans le moindre coup de semonce, la guerre au manteau neigeux. Avec plus de 8° à 2’000 mètres d’altitude, cette soudaine chaleur n’a eu aucun mal à transformer le manteau neigeux en profondeur, malgré des nuits encore fraîches.
Tant qu’à affronter un déluge de soleil et une neige molle, autant choisir un versant adret disposant d’un sommet panoramique et de belles pentes, régulières et intéressantes à skier. Retour en rive droite, pour la cinquième course « bernoise » de l’hiver, du côté d’une « montagne à moutons » qui nous avait glissé entre les spatules la saison passée, en raison d’une panne de motiv’ et d’un revêtement resté croûté trop longtemps. Le Schafberg ne nous a cette fois ni échappé, ni déçu. Son magnifique itinéraire de montée est un petit bijou de tranquillité et de coups d’oeil panoramiques, malgré sa proximité avec le domaine skiable de Torrent, alors que ses vastes pentes et combes orientées sud-sud-ouest, radoucies par le vaillant soleil matinal, nous ont d’abord régalé de leur neige finement onctueuse, avant de nous éreinter dans des couches intégralement imprégnées d’humidité, à l’approche d’Albinen.
Torrentalp à l'heure des premiers rayons du matin.
Une vaste combe à traverser, la Praabergga Chumme, puis quelques hectomètres de piste à suivre.
Dans le bas de l'ascension, la neige redurcie nous permet de tracer notre propre itinéraire...
... mais une fois la vaste et longue combe menant au Schafberg atteinte, nous ne nous faisons pas trop prier pour reprendre la trace "officielle".
La plus belle "Valais" du monde ?
Les premiers gros pourcentages de l'itinéraire...
... enfoncent petit à petit la vallée du Rhône derrière nous.
Rapide coup d'oeil aux "valaisannes" au détour d'un zig-zag de plus en plus serré.
Casquette, t-shirt et "open pants" pour la première rando printanière de l'hiver.
Un secteur limite "couteaux" nous élève rapidement....
... jusqu'à un premier épaulement panoramique.
Deux gorgées de Camel, trois photos et il faut déjà reprendre l'ascension, là où on l'avait laissée.
La pente menant au sommet nous offre un répit bienvenu et un premier coup d'oeil sur notre voisin du jour, sieur Torrenthorn...
... et ses majestueux voisins du Loetschental.
Que le Restipass semble bas et plat... Je tâcherai de m'en souvenir, avec le bike sur le dos, en août prochain.
L'incontournable selfie sommital...
... avant de se retourner pour aller jouer avec la gravité.
Un vrai déluge de ciel bleu et quelques corniches dont il est fortement déconseillé de trop s'approcher.
Réglages "sonystiques" près de la croix de l'antécime...
... avant de plonger dans une face sud qui revient doucement au soleil.
Quelques premiers appuis un peu délicats sur une neige changeant constamment de consistance.
Pourtant, avec un peu de vitesse, de force et de conviction, tous les revêtements sont, en principe, skiables.
Le moyen le plus sûr de trouver une neige radoucie consiste à observer l'orientation des pentes...
... et à transiter régulièrement pour skier celles qui ont pris le soleil le plus tôt.
Comme le vaste versant sud du Schafberg offre un éventail complet d'orientations secondaires...
... on finit toujours par dénicher une neige plus ou moins radoucie à skier.
Avec la perte d'altitude, nous abordons rapidement les premiers tronçons de moquette...
... onctueuse en surface et ferme sous l'appui.
Un pur régal de printemps, à déguster sans modération...
... mais en laissant juste quelques répits, si possible panoramiques, pour que nos jambes fatiguées récupèrent.
A ce rythme, Tschärmilonga est rapidement en vue.
Après une agréable pause casse-croûte devant le chalet d'Oscar, le conseiller d'Etat, pas mon aspirateur robot, nous entamons la plongée finale.
Et le mot plongée est ici utilisé à bon escient, en-dessous de 1'800 mètres, c'est une vraie séance de natation.
En plus d'être ramollie en profondeur, la neige humide commence à se faire rare.
La semaine prochaine, on revient pour faire les foins ?