– En quatre voyelles, deux consonnes et un chiffre, je voudrais une sortie VTT sympa et proche de la plus belle vallée du monde.
– Vous séchez ?
– C’est pourtant simple.
Vous prenez un « A », un « O », un « U » et un « Y ». Vous rajoutez un « D » et un « M » pour donner un peu de consistance au mélange et vous secouez énergiquement en comptant jusqu’à « 7 ».
Si vous maitrisez un minimum l’art du cocktail, vous devriez obtenir un délicieux « Moay-Duay-7-7-2017 ».
Bon, on peut éventuellement discuter sur la véracité relative de l’affirmation « la plus belle vallée du monde », mais par contre, pour le chemin qui plonge depuis le sommet de la Pasay, d’abord vers l’alpage, puis à travers la forêt judicieusement prénommées « les Crêtes », avant de vous prononcer « contre », allez le rouler au moins une fois dans votre « pauv’ » vie de biker. Je suis prêt à parier, qu’une fois installé devant votre « blonde » bien fraîche, sur la terrasse du Catogne, à la Duay, après 1’500 mètres de dénivelé négatif, vous ne vous souviendrez même plus comment s’écrit cette horrible préposition française pleine de consonnes âpres et gutturales.
Une fois n'est pas coutume, sous ce cagna, un petit plongeon ne serait pas de refus.
En fait, y a pas de milieu. Soit c'est l'été, avec ses 35°, soit c'est la Sibérie, 5° et un vent à décorner tous les yaks de ce beau pays.
Alors, toujours pas d'accord pour la plus belle vallée ? C'est vrai qu'elle est belle, mais, purée, qu'est-ce qu'elle est pentue à remonter sur le bike.
Bon, en même temps, au lieu de regarder la pente, y a qu'à admirer le panorama.
Oui, sauf que la pente, tu n'as pas besoin de la regarder, tu la ressens dans tes jambes, dans tes puls' et dans ton souffle.
Le chemin de crête de la Pasay : panoramique, c'est son nom, joueur, son prénom.
Quand je vous dis que c'est bôôôôôôôôôôôôô. On est même (parfois) obligé de s'arrêter pour admirer.
Malgré la chaleur et la sécheresse, le Six-Blanc n'a jamais été aussi vert.
De crêtes en crêtes. Ca monte, ça descend, ça virevolte.
Une seconde d'hésitation, un pied. Le monde (même ici) n'est jamais parfait.
Arrivé à ce point, l'idée, c'est d'éviter de continuer tout droit.
Endless Ridge Trail !
Pâturage avec vue, mais sans chemin. Pô grave !
On va opter pour une première section "dré dans l'pentu".
Heureusement que le drapeau le confirme, parce qu'un chalet entièrement en pierres, sans madriers, en Valais, c'est rare.
Même si ça en n'a pas l'air, on poursuit, non pas sur, mais vers "les Crêtes", d'en Haut, puis d'en Bas, et enfin, sa forêt.
L'entrée en matière, souvent humide, est, cette année, aussi sèche qu'une réplique infondée de tonton Trump.
Des racines et des roues.
Marc Marquez pose aussi le coude dans certains virages.
Même si il est localement furtif, on est bien sur le bon chemin. Les losanges jaunes et noirs, tagués sur les mélèzes, l'attestent.
Notre célèbre Pierre à Voi, sous un angle inédit.
Pourquoi se faire chier à mettre un ouvrant sur la clôture, au passage du chemin pédestre ? Les randonneurs (et les bikers) n'on qu'à se démerder... Dont, acte !
Les lacets de la Forêt des Crêtes, à chaque épingle son défi, à chaque traverse, son lot de pièges.
A force de se fréquenter, on finit par bien se connaître et, souvent, par anticiper.
Reste que le mot d'ordre, ici, c'est ne rien donner ou ne rien lâcher, selon qu'on soit sous ou sur le vélo.
Garde le cap, ça va (peut-être) passer... ou pas.
Localement, il faut faire avec du déversant ...
... et/ou du plongeant.
Mais le principal trait de caractère de ce divin sentier, reste le sinuant.
By-pass aussi renversant qu'amusant.
Flagrant délit de "gorettage" d'épingles.
Recherche adhérence désespérément, en vue de virage à l'équerre... ou de grand saut dans l'inconnu.
Le toboggan final Chamoille-la Duay, version "modzons" à éviter...