Retour sur nos « chers » sentiers valaisans, pour un demi-vendredi de « reco ». Dans le but de rajouter à notre célèbre itinéraire Bourg-St-Pierre – Col de Mille une descente finale de caractère, nous nous sommes mis en quête d’un single plus technique et joueur que l’habituel semi-autoroute des Mayens du Mont-Brun. Une idée simple en théorie, mais un passage à la pratique plus ardu que prévu, puisque, pour récupérer l’itinéraire à compléter, il nous a d’abord fallu nous hisser jusqu’en haut de l’épaulement du Larzay, à la force du mollet et au rythme du cardio. La piste menant à ce petit alpage, posé entre ciel et terre, est l’une des plus abrupte et des plus rebutante qu’il m’ait été donné de gravir. Une déclivité frôlant en permanence les 15%, neuf lacets empilés et 600 mètres de D+ à vaincre sans le moindre répit. Avec le retour subit de la chaleur, l’exercice s’est transformé en challenge physico-mental dont nous sommes péniblement venu à bout.
Restait à aller tâter du sentier descendant du côté de la forêt des Crêtes, au-dessus du village de Chamoille d’Orsières. Après une traversée à flanc, d’abord roulante, puis plus acariâtre, nous avons découvert un chemin herbeux des plus engageant. Ondulant à travers pâturages, il nous a rapidement fait perdre l’altitude nécessaire pour retrouver l’alpage des Crêtes d’en Haut. Plongeant aussitôt dans la forêt, la divine sente est immédiatement devenue plus exigeante, mais aussi plus intéressante. Des marches, en veux tu, en voilà, quelque racines humides et traîtresses et une kyrielle d’épingles joueuses nous ont interprété la somptueuse symphonie forestière du vendredi midi. Une descente souvent abrupte (après la piste de montée, ça doit être d’usage dans la région) mais toujours joueuse et jouable, avec un peu de dextérité et de conviction, via un chemin qui envoie du bois, mais qui est toujours partant pour se laisser rouler sur l’échine.
Notre Col de Mille a désormais trouvé son final de caractère. Vivement juillet !
Une fraîcheur matinale providentielle vu le tempérament coriace de notre itinéraire d'ascension.
Vite rattrapés par le soleil et la chaleur, la suite de notre montée a été plus compliquée à gérer.
Une piste sur laquelle on use plus son cardio et ses mollets que son shifter droit, bloqué sur le 24x36.
Les pensionnaires de l'alpage du Chesal à l'heure de leur (première) sieste quotidienne.
Que de vert ... et que de pourcentages.
Ici plus qu'ailleurs, c'est lorsqu'on aperçoit le fond de la vallée qu'on peut juger du chemin parcouru, et surtout, de dénivelé vaincu.
Mmmmhh, ce lacet panoramique me dit quelque chose...
... et ces bâtisses allongées aussi. L'alpage du Larzay, ça c'est fait.
Pente douce et panorama d'exception pour notre premier chemin de la journée.
Une traversée herbeuse et roulante, première douceur d'un vendredi jusqu'ici exigeant.
C'est de là-bas qu'on vient, mais surtout, c'est là-bas qu'on va.
Une fois la prise d'eau franchie, notre sympathique sentier à flanc devient rapidement moins roulant.
Herbage encore maigre et neige toute proche.
Les premiers pourcentages inversés sont généralement aussi les plus appréciés...
... même quand ils sont disséminés le long d'un chemin plutôt aisé...
... et se faisant de plus en plus furtif, en se rapprochant de l'alpage des Crêtes d'en Haut.
L'incontournable drapeau suisse ne parvient pas à nous déconcentrer.
Fini l'étage des pâturages, place désormais aux forêts.
Profitant de la discrétion offerte par les arbres, notre chemin change rapidement de caractère.
Enchaînant les difficultés et les pièges, il nous redonne instantanément le sourire.
Impossible de lâcher ses leviers la moindre seconde...
... ni sa concentration.
Un single qui envoie du bois ... et ça se voit.
Mais aussi un chemin qui adore jouer avec votre sens des trajectoires et de la glisse.
Un chemin qui, quand il oublie de slalomer, s'abandonne à suivre une crête herbeuse...
... ou à dévaler un vaste pâturage.
Un chemin qui ne lâche jamais rien, et surtout pas nos freins...
... pour, finalement, nous faire atterrir en douceur du côté de Chamoille.