Chesal, ouvre-toi !

Notre deuxième tentative aura été la bonne. Le fameux toboggan de Chamoille (Sembrancher) a enfin vu défiler nos roues à crampons sur ses pavés usés et sa terre meuble. Après une première tentative de rapprochement, en août 2018, au retour d’un Mille/Eperviers/Commeire, finalement avortée face à l’adversité d’une traversée sans chemin de la rugueuse Combe des Modzons, nous avons repris le problème par l’autre bout, et l’itinéraire dans l’autre sens. Semi-confinement et neige encore bien présente en altitude obligent, nous avons, une fois encore démarré, de notre pas de porte pour essayer de rejoindre ce sympathique alpage par l’autre versant du Mont-Brun, via des chemins aussi inédits qu’improbables.

Bruson, normalement je connais. C’est juste en face de chez moi, sur l’autre versant de la plus belle vallée du Valais. En principe, aussi, j’ai la chance d’en admirer sa langue de maisons et de mazots blotties les unes contre les autres, chaque matin en me levant. En matière d’itinéraires, la rive gauche, normalement, j’en connais aussi un rayon, voire même deux, si on parle VTT. Mais alors, pourquoi ce chemin à flanc, quasi intégralement roulable, qui permet de traverser toute la forêt du Mont-Brun, n’avait-il encore jamais eu la chance de me prêter son échine pour y rouler ?

Simplement parce qu’il n’apparait sur aucune carte !

Bruson est-il un trou noir géodésique ? L’office fédéral de topographie n’a-t-il pas l’autorisation de survoler cette région pour la cartographier ? Ou les Bursonins sont-ils de grands cachotiers ?

Finalement, peu importe, désormais pour changer de vallée et rejoindre le « grand » Entremont, plus question de pédaler plus que nécessaire, ni de défier le trafic de la route cantonale, le chemin des « chômeurs » fera parfaitement l’affaire.