A nos débuts à VTT, nous avions coutume de dire « Va et découvre ton pays », à chaque fois que nous parcourions une nouvelle région, une nouvelle vallée ou un nouveau chemin.
Aujourd’hui, alors que quasiment plus aucun sentier valaisan n’a de secret pour nous, le dicton pourrait être réécrit sous cette forme « Va et REdécouvre ton pays », tant les intempéries du 17 avril dernier ont mis à mal ses forêts, et par conséquent, les chemins qui les parcourent.
En effet, chaque sortie entreprise depuis ce fameux « jeudi saint », nous a réservé son lot de surprises « renversantes ». Actuellement, on choisit un itinéraire, et puis, une fois sur le terrain, on essaie, tant bien que mal, de le suivre ou de le poursuivre selon les dégâts rencontrés. Alors, quand l’idée d’une première « Varner » a germé dans notre esprit, on a tout de suite pensé aux nombreux secteurs qui pouvaient être concernés par d’éventuels dégâts et on s’est dit qu’il y aurait peu de chances qu’on les traverse tous sans devoir recourir, au moins une fois, à un plan B.
Et pourtant, nous avons finalement bouclé notre première « Grosi Varner » de l’année sans avoir, ni à rebrousser chemin, ni à bûcheronner, ni à (trop) jardiner. Les difficultés ne sont pas venues des dégâts forestiers, mais des torrents à traverser « sans passerelle » et des derniers névés résiduels à contourner.
Comme quoi, malgré le déroulement effarant de la catastrophe naturelle, hier, dans le Loetschental, le scénario du pire n’est jamais certain.*
* Grosse pensée pour les habitants du village sinistré de Blatten.
Quand nous émergeons dans la vaste cuvette de la Tièche, en milieu de matinée, la neige fraîche de la veille recouvre encore ses hauteurs, les Faverges et le Trubelstock.
Même s'il fait frais et venteux, comme trop souvent en ce mois de mai, on aurait tord de bouder le premier chemin du matin.
Malgré qu'il se transforme rapidement en piste cassante, il nous permet d'entrer dans le sublime vallon de la Tièche.
Un vallon recouvert de fleurs et dégoulinant d'eau de fonte. Ceci explique peut-être cela.
La plongée vers les eaux de la Tièche, en mode « purée, y a zéro adhérence ».
Mais tout est bien qui finit bien. Notre première rivière de l'itinéraire est traversée pieds au sec et cul sur selle.
En revanche, la mise en oeuvre du premier poussage ne fait pas rêver d'emblée.
Pourtant, la suite se passe mieux, comme la traversée de notre second torrent du jour, le tumultueux Lavagir, encore une fois pieds au sec, mais fesses légèrement plus serrées, cette fois.
Le bonheur est dans le pré ! Surtout après 40 minutes de poussage boueux et cabossé.
Retrouver la selle pour ne plus la quitter ? Tous ceux qui connaissent l'itinéraire de la « Varner » savent que c'est encore loin d'être gagné.
La montée de Châteaunié : le juge de paix du selle ou pied !
Ici plus qu'ailleurs, quand on n'aime pas faire « pied », il faut savoir abandonner le sentier.
La Pauja, troisième et dernier torrent de l'itinéraire. A défaut de pont, on a les pieds congelés et mouillés pour le reste de la journée.
En découvrant enfin le petit alpage de Nuschelet, on découvre aussi la neige qui recouvre encore sa montée (ex)impossible.
Quand on choisit de quitter le droit chemin....
... il faut être prêt à en assumer certaines conséquences douloureuse et fraiches.
Montée aujourd'hui doublement impossible car encore (un peu) trop enneigée. C'est aussi ça de vouloir entreprendre une Varneralp en mai.
Notre arrivée sur le plateau de Planitschat nous réconcilie pourtant définitivement avec le VTT inspiré.
Même si son tracé est de plus en plus creusé, le chemin du bas est encore largement préférable aux innombrables névés qui parsèment son cousin du haut.
Surtout, qu'à tout moment, il y a moyen de lui préférer le pré.
Un pré avec un vue à piquer les yeux.
Mais choisir l'itinéraire du bas, implique forcément, à moment ou à un autre, d'avoir à remonter pour accéder au promontoire de Plammis.
Une remontée clairement moins éprouvante quand on est bien assisté.
Via un chemin d'Ascension pavé de mauvaises intentions, mais qu'il vaut mieux éviter de quitter, surtout par la droite.
Même si nous approchons inexorablement de la fin du mois de mai, il vaut encore mieux choisir le bon côté de la vallée pour rouler.
Les dalles de départ de Plammis. Quel dommage que l'APN n'arrive pas à retranscrire leur véritable inclinaison.
A force d'être roulé (ou parcouru par le bétail), le secteur offre une multitude de traces à dévaler.
La preuve en image.
Entre le Haut et le Bas, il y a Finges et une différence de mentalité. Mais, avec ou sans les évènements dramatiques survenus cette semaine, il n'y a qu'un seul Valais.
Même si ce n'est pas encore véritablement une MAC, ça commence quand même sérieusement à tortiller.
Une maille à l'endroit....
... une maille à l'endroit.
Pour autant, ici on n'a pas vraiment le choix, il faut aussi aimer l'envers...
... et les passages cassants.
Quand le « Wanderweg » revient finalement à de meilleurs sentiments, c'est que le petit oratoire de Chäller n'est plus très loin.
Tapis de pissenlits pour une photo du JP, à la JP.
Comme son nom l'indique, à Chäller nous récupérons la toujours appétissante Chällerflüe Bike.
Encore peu roulée cette année, peut-être en raison des nombreux arbres renversés tout juste dégagés, elle pousse pourtant au crime à chacun de ses virages relevés.
Mais un crime passionnel peut-il réellement être considéré comme un crime à part entière ?
Le verrou final de Taschonieren, toujours aussi rocailleux, mais moins difficile à aborder qu'il n'y parait.
A défaut de Salgesch Express, fermé, nous optons pour la plongée directe le long du Gulantschigrabu, elle aussi, loin d'être une inconnue.
Au final, en version Express ou InterRegio, on finit toujours à Salgesch.