En deux éditions, nous n’avions encore jamais roulé cet itinéraire sans neige.
La première, au début juillet de l’année passée, après un printemps particulièrement neigeux, nous avions dû gérer la traversée de nombreux névés résiduels, répartis sur tout le haut du parcours. La seconde, également la saison dernière, mais au début octobre cette fois, nous avions dû à nouveau composer avec la neige, mais celle des premières chutes d’automne, sur une portion du tracé encore bien plus grande.
De là à dire que la saison d’été est particulièrement courte dans les Alpes, il n’y a qu’un pas. Ou plutôt, deux tours de roues.
Du coup, cette année, pour clôturer une première quinzaine d’août particulièrement assidue, nous avons choisi de retourner du côté de ce Petit Mont Bonvin. D’abord pour terminer la séquence en douceur avec un itinéraire (semi) « light », proposant un D+ (1111 m) plus important que son D- (2042 m), nous permettant de boucler vite et de rentrer avant les orages annoncés pour l’après-midi. Et ensuite, pour voir enfin à quoi pouvait bien ressembler ce tracé, désormais classique, sans neige.
Eh bien, l’itinéraire reste (forcément) toujours aussi sympa à rouler. Surtout quand on parvient à y rajouter 3 tronçons de chemins totalement inédits sur la fin de sa descente, dans la fournaise du coteau de Varen, après autant d’années à le parcourir en tous sens.
Si vous n'avez pas le temps de prendre part à la messe traditionnelle de l'Assomption et que vous êtes aussi « petits » pécheurs que nous, un simple détour par la croix de Merdechon devrait suffire à vous absourdre.
1'000 mètre d'ascension (pour une Assomption) et puis, cet incroyable ruban de terre et de gravier, suspendu entre les versants instables du Mont-Bonvin et les falaises de Bèveron.
Si vous ne voulez pas finir dans les eaux fraîches de la Tièche, 500 mètres plus bas, le mieux, ici, est de bien regarder où vous mettez vos roues.
Au royaume du gypaète, une fois n'est coutume, aujourd'hui, le vélo est roi.
Par temps sec, ce chemin est magique. Mais, en cas d'orage, l'endroit doit être bien moins fréquentable.
Quand la gravelle crisse gaiement, c'est que les roues tournent. C'est quand elles ne font plus de bruit qu'il faut commencer à s'inquiéter.
En se rapprochant des Faverges, la minéralité gagne peu à peu sur la verdeur de l'été.
Le Creux de la Tièche est à désormais à portée de roues.
Il n'y a plus qu'à y plonger, sous l'oeil goguenard du méconnu portail local.
Quand on voit ce qu'on voit et qu'on sait ce qu'on sait, on ne peut que se réjouir de la suite.
2'000 mètres de D- jusqu'à la plaine du Rhône qui débutent via un vaste tapis de caillasse plus stable qu'on ne pourrait le penser.
En perdant de l'altitude, le vert reprend des couleurs et, sur notre chemin, la terre meuble gagne peu à peu sur la caillasse minérale.
Rapidement, les premières fleurs nous souhaitent la bienvenue à l'étage inférieur.
Une bienvenue à laquelle leurs consoeurs plus exubérantes s'empressent de s'associer.
L'unique cascade de la Tièche semble bien anémique, en cet mi-été. Rien à voir avec son habituelle et débordante effervescence printanière.
Anémique peut-être, mais encore et toujours très photogénique.
Histoire de varier les plaisirs, nous optons pour un changement de rives bien plus précoce que ne le propose l'itinéraire habituel.
Un passage en rive gauche qui débute tout en douceur... Ou presque.
L'art et la manière de montrer à une vache du Siemmental à quoi servent ces passerelles qui l'intriguent tant depuis le premier jour de sa montée à l'alpage.
Si seulement les eaux fraîches de la Tièche pouvaient directement couler dans mon cou. Avec notre perte d'altitude, la canicule redevient d'actualité.
Voir d'où l'on vient et se réjouir en sachant où l'on va. Un des nombreux avantages de rouler en terres (pas) inconnues.
La plongée à travers les gorges du Lavagir. Bien plus impressionnantes et pentues, en vrai, qu'en photo.
L'option Cordona écartée pour cause de répétitivité, Varen s'inscrit inexorablement dans notre point de mire.
Et qui dit Varen, dit aussi forêt dispersée, versant ardoisé et chaleur accablante. Bienvenue dans le four « varonnois ».
La meilleure idée de la journée ? Une fois l'interminable et rectiligne traversée achevée, nous choisissons, après concertation, de traverser le Gulantschi au lieu de plonger vers le Grossi Wasserleitu.
Si l'option ne débute pas que sous les meilleures auspices ...
... la suite ressemble à du nectar bien frais qui coule suavement dans nos gorges desséchées.
La « Chällerflüe Bike » a une petite soeur cachée et on ne nous le dit pas.
Toute ressemblance familiale n'est, ici, pas fortuite du tout.
D'autant que leur branche finale sur Taschonieren est commune.
Taschonieren qui dispose, lui aussi, d'une rocade secrète et peu fréquentée. On ne nous dit rien !
Alors que penser de notre inédite plongée finale sur le village de Varen ? Que 30 années de fréquentation « vttiste » assidue n'ont servi à rien ?
On n'est plus très loin de le penser, malgré l'environnement plus que familier.
Chälu, la bonne surprise après la bonne surprise, après la bonne surprise. Y a des jours où l'on se sent plus inspirés que d'autres.
En y rajoutant encore la traversée du « Smaragdeidechsenweg » (chemin du lézard vert) en version rallongée, y a vraiment de quoi qualifier de bénie cette journée fériée.