Deuxième rando de la semaine, mais première sortie de l’année. Si les subtilités de notre calendrier grégorien ne sont pas toujours simples à comprendre, elles ont néanmoins le bon goût de nous permettre de persévérer sur les skis. Un second D+ de 750 « petits » mètres, mais des conditions de neige radicalement changées. Finis la bise, l’air glacé et la poudreuse à tous les étages. La douceur des courants d’ouest, surtout en altitude, et la vaillance du soleil se sont chargés de nous faire passer, en deux jours, de l’hiver au printemps. Et l’unique couche d’or blanc tombée, même généreusement, n’a dores et déjà plus que son qualificatif d’immaculé à proposer aux adeptes de ski de rando. Manteau alourdi, consistance humide et premières zones dégarnies sont déjà au programme du ski loin des pistes.
Qu’importe le flacon, quand on a la passion ! Quelles qu’en soient les conditions, l’ascension du Mont de l’Arpille reste un somptueux hymne au soleil et aux panoramas d’exception. A peine émergés de la clairsemée forêt de mélèzes des Grands Communaux, vous avez littéralement l’oeil aspiré par les premières vues panoramiques que ce petit promontoire naturel offre. A chacun de vos pas, les vallées environnantes s’enfoncent, comme pour mieux vous porter vers les 2’085 mètres du plateau sommital : l’imposante vallée du Rhône, évidemment, mais aussi la combe de Martigny, les gorges des Trappistes, le vallon de Champex, le val de Bagnes, la vallée du Trient. Une ascension, certes courte, mais incroyablement gratifiante pour l’oeil. A faire, au moins une fois chaque année, juste pour se sentir « grand ».