Que voilà un congé de Fête-Dieu particulièrement bien inspiré ! Programmé de longue date, le tour du Faldumrothorn, avec le franchissement du Restipass pour accéder au mythique Lotschental, a finalement eu lieu le jeudi 19 juin, férié en pays catholique. Les dieux du VTT devaient probablement eux aussi être de la fête, tant cette randonnée s’est montré gratifiante. Les sept heures d’efforts ne sont certes pas négligeables, mais les sites traversés et les paysages admirés se sont révélés si hallucinants que les quelques calories perdues en route ne sont finalement qu’anecdotiques.
En matière de randonnées alpines, il paraît évident de considérer le Valais comme une terrain béni. Nous avons la chance de pouvoir régulièrement y assouvir notre passion pour le VTT. Au fil de nos escapades nous nous sommes habitués à évoluer dans un environnement sauvage et préservé, à admirer des panoramas somptueux ou à parcourir des sentiers magnifiques. Mais l’arrivée dans la fascinante vallée du Haut-Lotschental par le Col de Resti, restera à tout jamais un grand moment de bonheur absolu et magique. Une telle profusion de beauté naturelle est pratiquement impossible à retranscrire avec des mots. J’espère que les 40 photos sélectionnées le permettront mieux, même si je pense que les meilleurs clichés du monde ne resteront finalement que des témoignages visuels et incomplets de contrées aussi grandioses.
Le village de Jeizinen : 7 minutes de téléphérique à partir de Gampel pour avaler les 1000 premiers mètres de dénivelé, et une motivation intacte pour attaquer les 1500 suivants.
L’été, ou plus précisément les dernier jours de printemps, en pente douce. A la sortie du hameau de Engersch, nous entamons la longue ascension par de petites pistes serpentant à travers une campagne pétillant de fleurs et d’insectes.
Nous abandonnons avec plaisir l’étroite piste poussiéreuse pour résolument nous engager sur le sentier qui longe les eaux impétueuse du torrent.
Après quelques coups de pédales, nous arrivons déjà en vue du pittoresque hameau de Bachalp, lové au creux du petit vallon herbeux.
Plutôt que de nous engager directement dans une éprouvante séance de portage, nous optons pour un crochet plus roulant. Nous tournons le dos à Bachalp, et profitons de l’étonnante piste VTT aménagée par les responsables locaux pour ressortir du vallon.
Le chemin qui transite vers l’alpage d’Oberu est un régal : suffisamment large pour être rouler dans sa quasi intégralité, suffisamment technique pour pimenter la traversée, et parfaitement tracé pour alterner les « coups de cul » et les tronçons plus relax.
A partir du hameau de Galm, l’itinéraire devient rapidement plus alpin. L’étroit single, partiellement roulable, nous permet de découvrir l’ampleur de la tâche qui nous attend. Le col de Resti qui nous fait face, nous défie du haut de ses 2626 mètres.
Le chemin pédestre ne file pas directement en direction du col. Il profite de la topographie en terrasse pour ondoyer langoureusement aux pieds des vertigineuses falaises du Torrenthorn.
Cette fois, plus moyen de se défiler, les pentes verdoyantes parsemées de névés du Restipass se profilent devant nos roues.
Le Wysse See, étrangement turquoise, nous accompagne un court instant dans notre longue marche d’approche.
Le paradis vert ? Plus prosaïquement, la vaste combe de Dorbeggen
A notre grande surprise, après un bref portage, la montée vers le Restipass nous donne l’occasion de remonter en selle. Il a finalement l’air moins antipathique que prévu ce fameux col.
Mais bon, faut par rêver non plus. Les sentiers valaisans situés au-dessus de 2400 mètres et roulables ne sont pas monnaie courante. Le portage redevient nécessaire pour continuer à nous élever vers le Restipass
Un spot aussi majestueux et une fin d’ascension aussi rude méritent un couronnement à la hauteur. Le désormais traditionnel «Weelhing Of The Top» ponctue le passage sommital du col.
L’arrivée au Tibet par les hauts plateaux himalayens ne doit pas être plus enchanteresse. A partir du Restipass, le panorama sur le mythique Lotschental est hallucinant.
JP : c’est là qu’on va ... ou ... c’est de là que je viens ? Les deux, en l’occurrence notre itinéraire du jour prévoit une descente vers les alpages de Ferden, mais c’est également de cette étonnante vallée alpine qu’est originaire notre JP préféré.
Le versant Nord-Est du col est « gravement » enneigé malgré la canicule. C’est l’occasion de mettre à profit nos dons d’équilibriste.
Malheureusement, on ne s’appelle pas tous JP. Le retour sur terre, ou plus précisément neige, est parfois humide et froid à défaut d’être douloureux.
Le sentier s’engage rapidement sur le versant adret de la vallée, ce qui nous évite de continuer nos pérégrinations neigeuses trop longtemps.
La descente en direction de Ferden est une petite merveille. Techniquement assez exigeante mais visuellement phénoménale. Le haut de la vallée du Loetschental est une petite merveille.
Au fil de la descente, le sentier devient plus marqué et roulable. La vigilance reste pourtant de mise, surtout face à la tentation d’admirer la fulgurance du panorama sans s’arrêter
Au passage d’un crête, les villages de Ferden, Kippel et Wiler nous dévoilent soudain leur pittoresques façades baignées de soleil. Les 3934 mètres du majestueux Bietschorn, par contre, demeurent résolument pris dans les nuages.
Le hameau de Restialp est en vue. Encore quelques traquenards d’un sentier particulièrement mis à mal par les intempéries et le bétail, à déjouer, et nous y serons.
La terrible remontée vers Faldumalp.
Randonnée au coeur d’une carte postale. Une erreur d’aiguillage, une descente trop importante suivie d’une éreintante ré ascension nous offre le plaisir de découvrir le charme pittoresque et suranné du hameau de Faldumalp.
La descente entre Jeizinen et Gampel, repérée lors de notre montée en téléphérique est à la hauteur de notre espérance. Le sentier est magnifique, alternant terre meuble et caillasse fuyante, il se dévale pratiquement sans toucher aux freins... Seul le petit troupeau de moutons que nous rattrapons parvient à nous ralentir momentanément.
Une ruse de sioux de JP, nous permettra finalement de l’arrêter, de le dépasser, et ainsi d’éviter de devoir suivre son allure dodelinante jusqu’à Gampel.