Pour ce dernier dimanche d’avril, avant le retour annoncé du froid et peut-être même de la neige, nous avons une fois encore jeté notre dévolu sur un bisse…
– Cette histoire de bisses va finir par tourner à l’obsession, me direz-vous.
– Ouais, peut-être, surtout si le manteau neigeux persiste à nous confiner encore longtemps à basse et moyenne altitude.
Mais avant de nous condamner à un éventuel traitement psychopathique (à moins qu’on ne dise psychiatrique) pour monomanie passionnelle, il est peut être encore temps d’évoquer 2 ou 3 différences notables entre notre but du jour et les nombreux bisses que nous avons récemment sillonnés.
Un, il ne s’appelle pas bisse, mais « Wasserleite », ce qui devrait vous donner un premier indice sur sa situation géographique.
Deux, il ne se situe pas sur la rive droite de la vallée du Rhône, mais sur son versant ubac, entre le village d’Ergisch et le Turtmanntal.
Et trois, il n’avait encore jamais eu la chance de voir de près les crampons de nos pneus.
Voyage au fil de l’eau, chapitre 3/2009, en voiture s’il vous plaît ! (ou en selle, si vous préférez)
PS. Un jour, il va bien falloir que notre beau canton se décide à ériger une statue au foehn, tant le nombre de jours de pluie dont il nous préserve, est tout bonnement incroyable.
Sans déc', je jurerais avoir déjà attaquer une rando via ce single à la déclivité acerbe, il n'y a pas très longtemps.
Ah ouais. De la caillasse bien mouvante, des oreilles de Mickey au loin, maintenant j'y suis. C'est ici que nous avons entamé la saison, il y a déjà plus d'un mois.
Purée, je savais que le Bouthan était un pays montagneux, mais je ne me souvenais déjà plus que le chemin qui y mène était pavé de si mauvaises intentions.
Passerelle «bhoutanaise», acte II. Comme si son instabilité chronique ne suffisait pas, cette fois-ci on a rajouté une tempête de foehn. Du coup, on comprend mieux l'utilité des drapeaux de prières....
.... de la main courante et des pilules contre le mal de mer.
Rite bouddhiste oblige, pour remercier Brahma de nous avoir permis de traverser l'Illgraben vivants, 3 tours de son petit temple sont fortement conseillés.
Notre GPS biologique peut-être troublé par les mauvaises ondes des paraboles de Loèche, nous entamons une brève séance de jardinage à la recherche du départ du bisse d'Agarn.
Une petite descente forestière plus tard, l'affaire est réglée et notre GPS biologique recalé sur sa 'track'.
Abordée comme une simple variante pour rallier Turtmann, ce bisse vaut finalement bien mieux que son rôle de transit.
Chez les 'Schwarznasen', c'est la saison des naissances...
Mais à défaut de gigot, nous reprenons un morceau de bisse.
L'interminable piste forestière montant vers Ober Asp, comme si vous y étiez, la sueur dégoulinant dans les yeux et les bourrasques de foehn en moins.
Odeur de bois coupé et sol défoncé rajoutent un peu de piment à une ascension monotone, mais de plus en plus ardue.
Après une terrible tronçon sur asphalte face à un véritable ouragan foehnique pour remonter le début du Turtmanntal, nous finissons par dénicher la fameuse passerelle donnant accès au Ergisch Wasserleite.
L'endroit est austère, voire hostile, mais, sauf si les loups ont appris à faire des cairns, non totalement dépourvu de présence humaine.
C'est parfois étonnant de rouler à la même hauteur que la pointe des sapins environnants...
S'il y a largement assez de place pour poser les roues d'un bike, pour le cintre et les épaules du biker, c'est parfois plus délicat...
C'est ça qu'on doit appeler un bisse taillé dans la roche.
C'était forcément trop simple. Un bisse perdu au fond du Turtmanntal parfaitement dégagé fin avril, ça n'existe que dans les brochures distribuées aux touristes hollandais.
Mauvais idée de vouloir couper la route à sieur Christian quand il est concentré sur sa trajectoire... Ce pauvre chamois l'aura appris à ses dépends.
Pffff ! Trop fastoche, à droite y a même pas d'eau.
Nouvel épisode insolite qui fait une fois encore dramatiquement chuter une moyenne dont, de toute manière, tout le monde s'enfout...
Quelques travaux de terrassements, une chaîne humaine pour faire passer les bikes...
.... et une petite séance de varappe plus tard, l'épisode 'terre & roches' est oublié.
Vraiment pas de quoi perdre le sourire.
Traversée de la Chummugrabe les pieds au sec. On devrait obliger tous les randonneurs à utiliser un bike pour parcourir les bisses.
Après l'épisode 'terre & roches', voilà l'épisode ' forêt renversée'. Décidément c'est mal barré pour faire remonter notre moyenne.
De verts pâturages, quelques petites bâtisses de bois, ça ressemble de moins en moins à un bisse cette histoire...
... mais de plus en plus à un single en lacets.
Pffff ! No Souci ! Y a plein d'arbres pour s'arrêter comme dirait Christian.
Des toits en tavillons, la flèche d'un clocher, cette fois je crois qu'on y est.
Ergisch Down Town, pittoresque et superbe.
Ergisch-Turtmann : avec une rangée d'arbres de chaque côté du chemin, l'utilisation des freins devient pratiquement inutile.
Arrêt coquin devant une dépendance de l'Elysée pour tenter d'apercevoir Carla prenant son bain de soleil. Manque de bol, point de première dame de France à l'horizon, mais au moins 30 petits Sarko.
La tempête de foehn qui nécessite d'amarrer les vaches dans leur pâturage facilite grandement notre retour vers le Bas-Valais.