Col d’Hannibal

Mars qui avait commencé par faire grise mine, semble maintenant décidé à nous rejouer un scénario à la « février ». Ayant lui aussi adopté un jeune anticyclone orphelin de ses Açores natales, il nous garantit depuis quelques jours une succession de journées ensoleillées dont il serait dommage de ne pas profiter, tant le manteau neigeux est encore confortable et en plutôt bonnes conditions.

Qu’Hannibal l’ait franchi avec ses éléphants, ou pas, peu importe, l’itinéraire menant à son col est incroyablement « rentable ». Avec pratiquement tout son dénivelé, 1000 mètres, empilé sur ses deux premiers kilomètres, il ne propose quasiment aucune distance à parcourir, hormis la somptueuse traversée finale du glacier de Proz, en pied de Vélan. Oui, mais voilà, gros D+ et courte distance riment souvent avec forte inclinaison. Inclinaison forcément verglacée, saison oblige, et donc « couteaux » plus que recommandés, absolument indispensables.

Si notre ascension a été rythmée par un concerto de lames d’acier mordant la glace, notre descente fut, en revanche, l’occasion de déguster une formidable succession de desserts à la chantilly. Bien détendue par les assauts du soleil, le manteau neigeux nous a proposé un appétissant enchaînement de moquette à poils variables. Plutôt courts sur la partie sommitale, mal exposée, puis de plus en plus long, une fois la belle combe du Plan du Jeu retrouvée et ses pentes judicieusement sélectionnées.