Comme beaucoup de gens, j’ai longtemps fait rimer mes vendredis avec « auto/boulot/dodo ». Et puis un jour, je me suis souvenu qu’on avait qu’une seule vie et j’ai choisi de les agrémenter d’un refrain plus mélodieux, du genre « repos/vélo/apéro(s) ». La recette a connu un succès immédiat et la chanson est devenue un véritable tube. Une fois son air dans la tête, impossible de s’en défaire. Aujourd’hui, sa version légèrement remixée, « physio/rééduco/apéro(s)/repos » connaît pratiquement le même succès. Etonnant, sauf pour ceux qui savent que « rééduco », dans le cas d’une déchirure ligamentaire, rime généralement avec vélo…
Deuxième sortie « en local » pour tenter de dynamiser une rééducation qui me paraît déjà interminable : le col de Mille, par son versant Nord. Un « morceau » peut-être trop ambitieux après seulement un mois et un jour de convalescence, mais une sortie complète, avec du dénivelé, du raidard, du single et un court portage, bien adaptée pour tenter de cerner mes limites du moment.
Ca ressemble à une sortie en bike, ça a le goût d'une sortie en bike, mais ce n'est en fait qu'une simple séance de rééducation.
Superbe journée de fin d'été avant un (nouveau) week-end de mauvais temps déjà annoncé.
La piste de la Croix du Six-Blanc : purée, elle est pas donnée, cette rééduc'
Yes ! Après la force de la cheville, on va maintenant pouvoir tester sa mobilité et sa souplesse.
Et pour ça, le phénoménal single Six-Blanc/Mille est un banc d'essai de rêve.
Mmmmh... les épingles serrés en montée : pas encore concluant.
Les champs de pierres fixes : avec un peu de souplesse ça passe.
Les raidards abrupts : à condition qu'ils ne cumulent pas pente et technique, ça semble jouable.
De la descente modérément piégeuse : no souci.
De la transition ondulante : in the pocket.
Deuxième test d'endurance...
... et surtout de force.
La remontée du vaste pâturage de l'alpage de Mille.
Finalement plus de sueur que de douleurs.
L'abrupt mais court portage final : juge de paix du jour ?
Première limite atteinte : dans la forte pente, impossible de limiter les appuis pour préserver la cheville.
Mais, qu'est-ce qu'un petit quart d'heure de douleur pour accéder à un morceau de glace et un coca frais.
Spéciale dédicace à mon physio préféré : "La preuve (par l'image) que je ne casse pas tout ce que tu t'évertues à réparer"
Affamée la mule de la cabane ? En tout cas, nos derniers biscuits salés n'ont pas vraiment eu le temps de dire ouf.
Bon, et maintenant, on va pouvoir enquiller de la "vraie" descente.
Avec de la prudence et une double dose de concentration.
Manque de sensations et légère appréhension riment avec début de bonheur retrouvé.
Bonheur certes, mais pas au point de tenter un bunny's par dessus les vaches somnolant au milieu du single.
400 mètres de D- plus tard, option retour vers la piste de montée.
Deuxième limite atteinte : descente technique jouable, oui, mais déclipsage en catastrophe interdit. Ca limite les tronçons (déjà) envisageables.
Y a pire comme endroit pour laisser souffler des ligaments soumis à leur premier traitement de choc.
Les derniers hectomètres de sentier avant de retrouver notre piste d'ascension.
Il était temps, ma cheville gauche commence à demander grâce.