Un printemps qui oscille quotidiennement entre été et hiver.
20° C perdus en moins de 24 heures.
Des épisodes météo considérés comme extrêmes en passe de devenir la norme.
Nos journées de bikes se suivent mais ne se ressemblent pas forcément. Après la fournaise de vendredi, place au brouillard et au froid de dimanche, pour une seconde sortie du côté de nos chers «oberwalliser» single-tracks, aux charmes aussi rocailleux que le dialecte de leurs ancestraux bâtisseurs.
Voir Tatz et … sourire !
Sourire au soleil enfin décidé à percer l’épaisse couche de brume humide et collante.
Sourire aux 900 mètres de D- qui n’attendent qu’à être enquillés de concert.
Sourire à la caillasse et aux racines humides qui projettent de vous faire mettre pied à terre, voire plus si mésentente accidentelle.
Sourire aux 55 épingles qui égayent l’étroit ruban d’un « mythischer Wanderweg » à faire au moins une fois dans une vie de biker.
Et finalement, sourire tout court, juste parce qu’« en selle, la vie est plus belle ».
Hohtenn à l'heure du café-croissants : une petite prière devant le minaret, pardon, le clocher, pour que le mauvais temps se lève et que les prévisionnistes de météo suisse gardent leur job.
C'est pas gagné : à force de nous élever plus vite que la couche de brouillard, nous finissons par y pénétrer.
Tatz Downtown In The London Fog : ne manquent que Big Ben, Charles aux grandes oreilles et Mrs Pippa Middleton pour qu'on s'y croit.
Au menu, 900 mètres de D- agrémentés de 55 épingles.
Welcome sur le "mythischer Wanderweg" Tatz-Niedergesteln.
Deux cavaliers surgissant de la brume. Tadadam !
Ciel plombé, herbe détrempée et ciré bien fermé. So British, isn't it ?
Forcément, même au fin fond des Middlands, y a toujours un inénarrable continental en sweat et lunettes de soleil.
Number two et number three : les deux premiers spécimens dignes d'intérêt, d'une longue, très longe série de lacets.
Voilà ce qui s'appelle redescendre à la rencontre d'un beau temps qui se fait désirer.
Après M13, l'ours des Grisons, voici ASR-5, le Yeti de Liduwald.
Vous prendrez bien encore deux doigts de ce divin nectar terreux ?Oui, mais uniquement parce qu'un seul, c'est très malpoli.
Regonflés à bloc (enfin surtout de la roue arrière) pour réengager notre folle course au soleil.
Yeux mal décollés, mais application de tout les instants évite parfois le douloureux menu pizza aux cailloux.
Il pourrait presque rouler tout seul, ce Raven d'un autre siècle, tellement il en a bouffé, du single de montagne.
T'as jamais pensé à fixer la selle directement au niveau de la roue arrière ?
L'art du mimétisme et la gestion de la glisse : tout un programme.
Une clôture pour Schwarze Nase géants ?
Non, juste la protection contre les chutes de pierres de l'ancienne ligne du BLS.
En parlant de pierres, le passage sous les voies du BLS n'en manque pas. A croire que tous les cailloux récupérés par les protections y ont été rassemblés.
Un retour du soleil qui coïncide avec celui de la caillasse.Rien de plus normal, à force de rouler vers le sud.
Et une maille à gauche...
... et une maille à droite.
Ce n'est plus du tricot, c'est carrément du napperon au crochet d'art.
Anticiper, viser...
...effleurer, s'immiscer...
... varloper, laminer. En bike comme en poésie, c'est le verbe qui fait le style.
Difficile à rattraper...
... sauf par son propre Camel.
Quand ardoise et sourire font la paire, c'est que l'heure du bilan n'a pas encore sonné.
Croix de bois, croix de pierre, si tu morfles, tu feras moins le fier.
Si le grip droit pouvait tourner, on entendrait presque le bruit du moteur.
Suspat' bien réglées et pilotage coulé épargnent le dentier.Enfin, pour ceux qui en ont...
Virage 52 : D180, Referme 30, P2, frein, juste un poil de...(je vous laisse le soin de compéter)
Et son pote le 53, aussi affectueusement surnommé antépénultième.