Ma dernière visite sur ce col transfrontalier, ou « trans-cousins », selon la manière de voir le Valais et le Val d’Aoste, m’avait inspiré une conclusion peu élogieuse : « Barasson, une idée à la con ». C’était soi-disant le premier jour de l’été. Il y avait déjà, ou plutôt encore de la neige, du brouillard, du vent et mes pieds trempés étaient chaussés de mes fidèles « SPD ». Exactement 295 jours plus tard, nous voilà de retour sur cette encolure rocheuse hérissée de disgracieux pylônes électriques. La neige est toujours au rendez-vous, mais éclatante de soleil, cette fois-ci, et nos pieds sont bien au chaud et au sec dans nos non moins fidèles « TLT ».
Certains endroits sont définitivement plus propices au ski qu’au bike. Barasson et son superbe vallon d’altitude en fait partie, surtout quand il a su se parer de cette petite couche de neige fraîche qui rend la descente si suave et délicieuse à tracer.
« Barasson, petit dessert de fin de saison » …
… à condition de bien choisir les trois lettres qu’on va chausser pour y aller.
Echauffement terminé ! Il est temps de quitter l'autoroute de l'Hospice.
Direction le petit vallon de Barasson.
Avec tous ces pylônes, ils auraient pu installer un tire-fesse, déjà qu'il n'y a pas de trace de montée.
A défaut de dénivelé, l'endroit propose du kilométrage et une tranquillité appréciable à quelques encâblures du surfréquenté hospice du Grd-St-Bernad.
Tranquillité qui a un prix, ou plutôt, une trace à faire.
La pente sommitale demande parfois à être sur ses gardes.
Ou pas !
Quelques vieilles coulées à traverser ...
... avant d'émerger ...
... sur les 2'635 mètres de ce somptueux balcon sur le Val d'Aoste.
Les meufs ayant déclaré forfait, un selfie de mecs, une fois n'est pas coutume.
Les jambes (presque) fraîches pour attaquer la descente. Une fois n'est pas coutume, non plus.
Les poignées bien au chaud, les doigts, un peu moins.
L'endroit par excellence où, comme dans la vie, il vaut mieux laisser filer...
... et parfois, juste s'arrêter pour apprécier.
Si la couche de fraîche est encore agréable à skier, la sous-couche verglacée n'est jamais très loin.
Comme beaucoup de vallons, celui de Barasson ne brille pas par sa forte déclivité.
Heureusement, la couche de poudreuse en phase de ramollissement est peu épaisse.
Peu épaisse, mais encore agréable à carver.
Et quand on croit qu'il n'y en a plus... y en a encore (qui monte).
Le schuss final : en manque de pourcentages, mais pas de plaisir.