Depuis que nous sommes orphelins de hautes pressions durables, c’est-à-dire depuis environ la mi-octobre de l’année passée, les perturbations défilent, les précipitations succèdent aux précipitations, les nappes se remplissent, les glaciers se remplument et les records, hydro et nivométriques, se multiplient. Seul point positif dans cet océan de grisaille et d’humidité, les pluies, printanières du moins, se calent régulièrement sur les jours de semaine, préservant nos sorties hebdomadaires généralement agendées sur le week-end. Ceci dit, notre progression vers le haut reste encore très lente et incertaine, toujours bloquée par une quantité de neige, au-dessus des 2’000 mètres, qui ne semble jamais vouloir fondre.
Mais cantonnés en moyenne montagne ne signifie pas forcément privés d’itinéraires inédits, malgré notre grand nombre d’années en selle. Si, en matière de points culminants, il est, momentanément, difficile d’innover, en matière de chemins, il y a suffisamment de variantes disponibles pour, encore et encore, renouveler et découvrir. A l’exemple de notre menu de ce dernier dimanche de mai, l’originale descente entre le Col du Lein et Plan Bot, via les Combes, enchainée avec les plongées sur le Rosé puis Mayen Moret et finalement Charrat.
Une grosse rasade d’inédit, un soupçon d’inconnu et un zeste d’interdit, le cocktail parfait pour assouvir une soif de « trails » qui ne se dément pas au fil des saisons ?