Tatz, c’est d’abord un adret généreusement ensoleillé. Mais Tatz, c’est aussi un terrain rocailleux et drainant qui vous épargne souvent de la boue. Tatz, c’est enfin un itinéraire de moyenne altitude, avec un point culminant raisonnable, pointant aux alentours des 1600 mètres. Et grâce à toutes ces caractéristiques, Tatz, c’est souvent le premier jalon d’une saison. Après Tatz, la saison est lancée et les randos d’altitude peuvent s’enchainer dans notre programme hebdomadaire.
Mais, une fois n’est pas coutume, Tatz, cette année, c’est un peu la « dernière » qui sonne. Le bonus du bonus. On a choisi d’y retourner, malgré la pression mise sur ses chemins par les passages répétés des compagnies de « shuttle », parce que les caractéristiques décrites ci-dessus concordent parfaitement aussi avec une sortie de toute fin de saison.
Mais quel est donc le rapport entre Tatz et Spilbielalpji, me direz-vous ? Eh bien, Spilbi trucmuche, c’est un peu le grand frère caché du remuant Tatz. Un grand frère discret et introverti, qui s’épanouit dans l’ombre de son turbulent cadet. Mais Spilbi, c’est aussi un grand frère qui vit hors des sentiers battus, et sur un versant aussi fréquenté « vttistiquement », c’est un grand frère qu’il fait bon connaitre pour découvrir des chemins moins balafrés que ceux qui démarrent directement à partir du célèbre balcon de Tatz.
Les célèbres ardoises bordant l'étroite route qui mène à Tatz. Redoutées, en été, quand elles rayonnent de chaleur, mais hautement appréciées, une fois la mi-novembre passée.
Quand je vous dis qu'en novembre il faut rouler les adrets. Voilà un cliché qui en dit plus long que tous les discours.
Ceci dit, même le plus favorable des adrets recèle parfois des coins d'ombre dans lesquels la première neige se fait persistante.
Et si on poursuivait l'ascension. Et si on allait voir du côté de Spilbielalpji, le grand frère discret et introverti du turbulent et balafré Tatz ?
Et si, pour une fois, chemin inédit rimait avec bonne surprise, à l'instar de cette vue panoramique incroyable sur la plus belle des vallées ?
A l'heure du choix, on va éviter de déranger le grand frère assoupi dans la douceur d'un coteau vraiment privilégié.
Et si l'inédit commençait ici ?
Inédit, mais immédiatement ami.
Ce n'est pas tous les jours qu'on croise des voisins qui ont un tel sens de l'accueil.
En regardant mal, on pourrait se croire sur le chemin de Tatz, avant qu'il ne soit assidument fréquenté par les « shuttlers ».
Et même en regardant bien, le doute est permis.
En fait, tout ici ressemble au chemin de Tatz, mais au chemin de Tatz d'il y a 10 ans. Avant qu'il ne soit connu et (trop) couru.
Quel pied de rajeunir de 10 ans, juste en changeant de chemin.
Et dire qu'on commençait sérieusement à se demander quel intérêt il y a de revenir rouler à Tatz.
Viège a fait renaitre des cendres son Phoenix. Alors, pourquoi Tatz ne deviendrait-il pas Tatz Reloaded ?
Rien n'est jamais acquis, mais ce qui est sûr, c'est qu'on va moins hésiter à revenir rouler ce formidable adret.
On dirait le Sud / Le temps dure longtemps / Et la vie sûrement / Plus d'un million d'années / Et toujours en été.
L'inédit chemin qui va bien, et l'incroyable douceur en prime. Y a déjà eu pire comme novembre en Valais.
Rouler au-dessus d'un train du BLS. Ca, c'est fait !
Pas de Südrampe au menu de notre option « west », mais un divin chemin qui n'en finit pas de sinuer dans la « pampa ».
Quand les caténaires sont à portée de main ...
... c'est que le passage souterrain n'est vraiment plus très loin.
Un passage inférieur qui n'a rien à voir avec son rugueux voisin finalement pas très lointain.
On peut être cousin, frère, voire jumeau même, en n'avoir pas du tout le même caractère. Il en va des chemins comme des humains.
Ce sont souvent les aléas de la vie qui forge chaque tempérament.
Eviva España ! Entre la température et la végétation, on pourrait presque s'y croire.
Même une fois Hohtenn traversé, rien ne change, mais tout change.
Ca a le goût du Tatzweg, ça a la gueule du Tatzweg, mais ce n'est toujours pas le Tatzweg !