Je ne ferais pas l’affront aux fidèles visiteurs de ce site de préciser où se situent les 2’769.2 mètres d’altitude du Niwen. Néanmoins, en cas d’Alzheimer soudain, et je l’espère, passager, je rajoute un indice : vous pouvez aussi plus simplement l’appeler Einigs Alichji, si vous jugez vos compétences en Oberwalliser Dialekt suffisantes et vos cordes vocales compatibles avec cet idiôme rocailleux.
Un ciel désespérément bleu, un soleil follement généreux, des températures excessivement douces, surtout en altitude, des panoramas à couper le souffle (parfois même plus que le dénivelé à vaincre) et un itinéraire dont phénoménal n’est que le prénom d’un lointain cousin, tous les ingrédients d’une journée inoubliable étaient réunis. Restait à les mixer et à servir le tout bien frais, comme une sorte d’apéro (encore un) pré-Natal.
Voilà, vous en avez rêvé, nous l’avons fait. Enjoy !
Jeizinen : premier mouchage matinal 'on the fly'
Une fois n'est pas coutume, l'organisation est optimale, et notre démarrage parfaitement synchronisé avec l'arrivée des premiers rayons du soleil sur le village d'Engersch.
Contrepartie inévitable d'un versant très ensoleillé, la trace matinale est souvent gelée.
Premières réjouissances d'une ascension qui n'en manquera pas.
Turu : émersion momentanée au plein soleil.
Plutôt que de revenir vers Underi Fäsilalpu nous décidons de continuer par l'arête boisée de Planwald.
Qui dit arête forestière, dit aussi trace tortueuse....
... voire localement mouvementée.
Chammre : un inextricable enchevêtrement de fossés plus ou moins profonds et de petits ponts plus ou moins sûrs.
La lumière du soleil s'amplifie au fur et à mesure que la forêt s'éclaircit.
Heruhubel : ciel bleu et mélèzes déplumés. Aujourd'hui encore le bonheur est dans le pré, même s'il est recouvert de neige.
Notre trace de montée serpente maintenant le long de la vertigineuse arête qui surplombe le bas Loetschental.
Très exposée, cette arête n'offre aucune protection aux vaillants mais derniers conifères périphériques.
Notre trace, désormais improvisée, slalome entre les ultimes mélèzes sommitaux dans une neige qui décroûte doucement sous les assauts du soleil.
Hogleifa, Strahlhorn, Wannihorn : le contraste est saisissant entre les faces abruptes et ombragées des premiers sommets du Loetschental et notre arête douce et ensoleillée.
Sculptée par le vent, l'endroit offre un panorama phénoménal sur toute la chaîne des Alpes Valaisannes, du Simplon au Mont-Blanc.
Point route et point de vue.
You'll Never Walk Alone', ici plus qu'ailleurs, vous ne marcherez jamais seul, tant la beauté des paysages est enrichissante.
Notre ascension se mue peu à peu en partie de saute-mouton de crêtes en crêtes.
Vagues de neige solidifiée et arêtes dégarnies : le vent s'est ingénié à nous concocter une trace de plus en plus joueuse....
... mais aussi à cacher quelques rochers sournois sous la fine pellicule de neige pour mettre à mal notre matériel.
Le Schwarzhorn, objectif initial d'une rando organisée 'à la fraîche' nous dévoile sa face sud, probablement à l'origine de son appellation.
Pause p'tit déj' légèrement ventilée mais cadre naturel tout simplement grandiose.
Nous persistons sur 'notre' arête, mais la vaste combe d'Oberi Fasisalpu nous dévoile déjà son potentiel en vue de la descente.
L'ascension alterne maintenant entre le versant Loetschental et le versant vallée du Rhône.
Salutation spontanée ou simple précaution contre les assauts d'un vent forcissant.
Welcome to Loetschental !
Vous avez dit tracé joueur ? Première redescente engagée avec les peaux et les talons libres...
Départ hésitant, mais la suite sera pire.
Virage serré, version tempête de vent et revêtement gelé.
La brêche qui nous permettra de quitter une arête devenue trop caillouteuse.
Deuxième redescente, avec les peaux et les fix' libres, dans la neige profonde cette fois. No comment ! Ah si, c'est froid.
Un couloir sommital très tentant, mais bien trop exposé avec des températures aussi douces.
Souvent privés de 'vrais' picniques par la météo du début de saison, aujourd'hui nous décidons de nous rattraper. L'endroit et les conditions s'y prêtent à merveille.
Pentes alléchantes et neiges changeantes. Un début de descente plein de promesses et de contrastes.
Qu'importe le flocon, pourvu qu'on ait l'ivresse.
Topographie ondoyante et caprices du vent nécessitent un peu d'inspiration pour le choix de l'itinéraire.
Mais nous finissons toujours par trouver une pente plus gratifiante.
Le village d'été de Stafel. Son qualificatif 'd'été' prend ici toute sa signification.
La même photo avec le bike l'été prochain ? Promis, juré !