Mont-Paillasse

Disons-le d’emblée, il n’y a pas vraiment photo entre « Paillasses ».

En effet, le pain « genfois » torsadé, souvent trop cuit et plein d’air ne peut en rien rivaliser avec le magnifique mont du même nom, formidable promontoire naturel, posé en équilibre précaire entre les vals de Rhêmes et de Savarenche, face au massif du Mont-Blanc.

Si le « Paillasse » suisse, inventé par Aimé Pouly dans les années 90, à la fabrication de moins en moins artisanale, vaut certainement plus par sa recette brevetée, que par son goût, finalement assez commun, le panorama offert par les 2’413 mètres du « Paillasse » valdotain vaut, lui, tous les efforts nécessaires à en escalader les « redoutables » 1’400 mètres de D+ qui le séparent de Bioley, hameau marquant l’intersection des vallées.

Grand classique, cher à nos cousins transalpins, l’itinéraire en boucle qui mène de Rhêmes-Saint-Georges au col du Mont-Blanc, ainsi nommé pour le panorama proposé, à défaut de situation intra massif du même nom, puis au sommet du Paillasse, à grands renforts de pulsations, avant de plonger vers les eaux tumultueuses du « Torrente Savara », via Arpilles puis le Ru di Bouillet, est absolument incontournable. Même, ou surtout, si, géographiquement, il contourne effectivement le « petit » Mont-Blanc son voisin septentrional, le Mont Puppet, premiers sommets de l’effilée chaine montagneuse qui sépare ces deux vallées de la rive gauche de la Dora Baltea.

Question subsidiaire : pourquoi cette appellation ? Si on arrive facilement à faire le lien entre le pain du bout du lac et la définition du Larousse, « Grand sac bourré de paille, de feuilles de maïs, garnissant le fond d’un lit », c’est plus compliqué à comprendre ce qui peut relier ce panoramique pic herbeux et un mauvais matelas.