Pour clore en beauté la série de dictons inspirés par ce beau début de printemps, je serai tenté d’écrire : « Jamais un avril ne nous avait habitué à autant de chlorophylle ». En tout cas pour ce qui concerne ses 24 premiers jours. Parce qu’apparemment, pour les six derniers, les prévisionnistes météo annoncent une toute autre couleur, particulièrement au-dessus des 1’000 à 1’500 mètres d’altitude.
En attendant que Monsieur hiver s’ingénie à revenir jouer les empêcheurs de rouler en rond, nous avons profité de ce dernier vendredi avrilien pour aller rendre visite à un de nos traditionnels amis du mois de mai, l’étonnant hameau de Tatz. Trois lettres gutturales et une malheureuse voyelle, pour poser un nom sur ces ancestrales bâtisses de madriers et de pierres, perchées 1’000 mètres au-dessus de la vallée du Rhône, sur un improbable balcon relié à la plaine par un homérique wanderweg, tout en épingles et en caillasse mouvante. C’est le spot printanier par excellence ! Pour remettre du D+ dans vos mollets ramollis par la mauvaise saison, pour rajouter du soleil et du panorama dans votre esprit édulcoré par le froid et pour redonner du feeling et du mordant à votre pilotage encore hésitant et peu inspiré.
Notez-le en grand et en gras dans vos agendas, un printemps sans Tatz, c’est comme une soupe sans selle…
Ca commence comme dans un film : après le long tunnel de la semaine au travail, on émerge soudain au très attendu soleil du vendredi. Ou l'art de faire un long discours pour décrire la simple traversée d'un passage inférieur sous la ligne du BLS.
Et en parlant de soleil, celui de ce 24 avril 2015 est particulièrement vaillant et dardant : la peau de ma nuque en porte encore les stigmates.
1'000 mètres de D+ pour un banc, qui chaque printemps, nous attend. Trois biscuits au miel et le plus beau panorama du monde, ou quand le bonheur est posé sur un simple demi-rondin de bois.
Tu viens d'où ? De Taïwan. Et toi ? De Chine. Cool, on est cousin alors ? Oui, et ce qui est plus cool encore, c'est de se retrouver à sécher de concert dans ce petit coin de paradis.
Plus c'est haut, plus c'est beau !
Oui, OK, mais on va peut-être encore attendre un peu avant de dépasser les 1'700/1'800 mètres, histoire que la neige fonde et que nos mollets s'aguerrissent.
T'as pensé à prendre rendez-vous chez l'esthéticienne ? Non, j'ai oublié, et maintenant il n'y a plus moyen d'avoir un rendez-vous avant l'été.
Trois autres consonnes gutturales et une malheureuse voyelle pour un message clair et sans équivoque.
Sur le chemin du Jolital, y a pas besoin d'insister pour demander de rouler bien à droite.
La première bonne surprise du jour : un tronçon inédit et délicieusement tracé pour prendre ses marques...
... même si sa sortie est aussi rugueuse que le célèbre dialecte local.
Je ne vois pas d'inconvénients à te prêter mon nouvel HD3, c'est juste que mon fidèle HX60 peine à te suivre, vu la vitesse à laquelle ton rythme de descente augmente.
Un dernier petit tour en Solo ?
Il est vraiment fumant ce wanderweg.
Fumant et déjà étouffant de chaleur.
Ce qui n'est pas vraiment étonnant, vu son environnement et sont exposition.
Le vélo c'est comme le tricot, à un moment il faut forcément commencé par une gauche ou une droite, que l'on parle de maille ou d'épingle.
La première crevaison de la saison ou comment rendre à la nature 17 centilitres de latex très loin de leur hévéa natal.
Une chambre, un peu d'air, des mains sales, et ça repart.
Après Ladu, voilà Lidu, son petit frère. T'es sûr qu'on est vraiment dans le Haut-Valais et pas en Corse ?
Sur un single aussi tortueux et glissant, choisir une trajectoire tient autant du pilotage que du lâcher-prise.
Après ses satanés satellites, voilà maintenant que la NSA utilisent des drones. Arrêtez de me tracer, buddies, j'ai bel et bien acheter chez vous, cet Ibis.
Le biker dans le ciel. Si Van Gogh, le peintre, pas le pote de François, était venu en Valais, c'est probablement un tableau qu'il aurait peint.
L'ibis ne sait peut-être pas voler, mais pour le tricot, c'est bien le meilleur oiseau que j'ai eu la chance de rencontrer jusqu'à aujourd'hui.
Tout le printemps dans une seule photo.
L'aéroport international de Niedergesteln et sa célèbre piste d'atterissage en pavés vous souhaite la bienvenue.
Allez, j'entame ma volte à gauche pour le final. Euh, mais t'es pas en train de tourner à droite ? Non, pas du tout.
Un posé tout en douceur : merci Pike, merci Float.